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Rien de trop choquant au Royaume-Uni !
lundi 1er mars 2004, par
Le choc anaphylactique est le modèle de l’accident allergique aigu redouté par tous les médecins. Intuitivement, on le sait rare mais il n’existe que peu d’études qui déterminent les critères étiologiques, épidémiologiques et cliniques de façon relativement précise. Cette étude vient combler cette lacune.
Incidence, étiologies et sévérité de l’anaphylaxie : étude de population au Royaume-Uni. : Peng MM, Jick H.
Boston Collaborative Drug Surveillance Program, Boston University School of Medicine, Lexington, MA 02421, USA
dans Arch Intern Med. 2004 Feb 9 ;164(3):317-9
– CONTEXTE
- L’anaphylaxie est une réaction systémique aiguë et potentiellement fatale due au relargage d’histamine par les mastocytes.
- Les symptômes peuvent variés dans la survenue, l’apparence et la sévérité.
- Les symptômes courants comprennent fatigue, sensations vertigineuses, rougeurs, angio-œdème, urticaire, congestion nasale et éternuements.
- Les symptômes sévères incluent obstruction des voies aériennes supérieures, hypotension, collapsus associé à de l’angio-œdème et de l’urticaire, douleurs gastro-intestinales, arythmie et/ou arrêt cardiaque.
– METHODES
- Nous avons conduit une étude observationnelle de suivi englobant approximativement 8 millions de personnes basée sur les données du « UK General Practice Research Database » sur la période du premier janvier 1994 au 31 décembre 1999 qui quantifiaient la fréquence, le type et la sévérité de réactions anaphylactiques diagnostiquées cliniquement.
– RESULTATS.
- Basée sur 675 cas d’anaphylaxie, nous avons estimé l’incidence, elle était de 8,4 pour 100 000 personnes sur cette période de 6 ans.
- Environ 10% des cas avaient une hypotension et un choc qui a nécessité le recours à un traitement en urgence.
- Les plus communes des causes étaient les piqûres d’insectes et les médicaments par voie orale.
– CONCLUSION : L’anaphylaxie est une pathologie rare qui a de multiples étiologies et qui peut représenter une menace vitale.
Cette étude observationnelle de suivi est basée sur les données concernant la pratique de la médecine générale au Royaume-Uni.
Cela concerne environ 8 millions de personnes sur une durée de 6 ans.
Il faut donc espérer que nos confrères d’outre Manche soient suffisamment sérieux et n’omettent pas de déclarer.
Toutefois, on peut croire qu’il existe un biais de recrutement par défaut sans doute modeste.
Les résultats sont clairs : 1,4 cas d’accident anaphylactique par an pour 100 000 sujets.
Seuls 10% de ces réactions anaphylactiques présentent des critères de sévérité.
Les piqûres d’insecte (probablement les hyménoptères) et les médicaments per os sont les plus souvent responsables.
Ces résultats sont relativement rassurants par la rareté des accidents anaphylactiques sévères, environ 67 cas sur 6 ans parmi 8 millions de sujets (moins d’un cas par mois pour une population de 8 millions d’habitants).
A priori, sur la période retenue, il n’y a pas eu de cas mortel signalé.
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