Un malade qui court après le traitement de sa rhinite allergique peut s’essouffler !!

samedi 6 mars 2004 par Dr Stéphane Guez1837 visites

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Un malade qui court après le traitement de sa rhinite allergique peut s’essouffler !!

Un malade qui court après le traitement de sa rhinite allergique peut s’essouffler !!

samedi 6 mars 2004, par Dr Stéphane Guez

Le risque évolutif d’une rhinite persistante vers un asthme est encore discutée et non admis par tous. Mais peut-être les résultats contradictoires publiés sont-ils des artefacts liés à des études sur des périodes trop courtes ? Est-ce qu’un suivi sur 1 an apporte des informations complémentaires ?

Association entre symptomatologie nasale et bronchique chez des patients ayant une rhinite allergique persistante. : S. R. Downie1, M. Andersson2, J. Rimmer1, J. D. Leuppi3, W. Xuan1, A. Akerlund4, J. K. Peat5, C. M. Salome1

1Woolcock Institute of Medical Research, Camperdown, Sydney, Australia ; 2Department of Otorhinolaryngology, University Hospital, Lund, Sweden ; 3Respiratory Medicine, Department of Internal Medicine, University Hospital, Basel, Switzerland ; 4AstraZeneca, Research and Development, Lund, Sweden ; 5School of Paediatrics and Child Health, University of Sydney, NSW Australia

dans Allergy 59 (3), 320-326

L’association entre symptomatologie nasale et bronchique et l’évolution de la réponse bronchique et de l’inflammation des voies respiratoires chez les patients sensibilisés aux acariens de la poussière de maison ayant une rhinite persistante, n’a pas été explorée sur une période longue.

 Objectif de l’étude  :

  • Déterminer si la symptomatologie nasale est associée à des symptômes bronchiques chez des patients ayant une rhinite persistante et évaluer leur réponse bronchique et l’inflammation des voies aériennes par rapport à des non rhinitiques et chez des patients témoins non atopiques.
  • L’impact additionnel d’une sensibilisation aux pollens sur les petites voies aériennes chez les patients ayant une rhinite a été également exploré.

 Méthode :

  • Les rhinitiques et les témoins ont répondu à un questionnaire par téléphone toutes les 2 semaines pendant 1 an.
  • Tous les 3 mois, le taux de NO exhalé et un test d’hyper réactivité bronchique ont été réalisés.

 Résultats  :

  • 37 patients rhinitiques et 19 patients témoins ont fini l’étude.
  • Un score nasal élevé chez les patients ayant une rhinite est associé à des symptômes bronchiques (OR : 1.7, CI95% : 1.2-2.5).
  • L’hyper réactivité bronchique est présente chez 32.4% des patients ayant une rhinite lors d’au moins 1 visite pendant l’année d’étude.
  • L’allergie aux pollens entraîne une variation saisonnière du taux de NO exhalé (p=0.03).

 Conclusion :

  • Chez les patients ayant une rhinite persistante, un score nasal élevé est associé à une symptomatologie bronchique, et de nombreux patients ont au moins une fois une hyper réactivité bronchique durant l’année.
  • La rhinite persistante entraîne un risque plus élevé de symptômes bronchiques que chez les sujets témoins, ainsi qu’une inflammation bronchique, qui sont des facteurs de risque d’asthme.

Dans ce travail ayant suivi l’impact bronchique d’une rhinite allergique aux acariens pendant 1 an, les auteurs démontrent qu’il existe une association entre score nasal élevé et symptomatologie bronchique avec de façon significative un lien avec hyper réactivité bronchique et inflammation bronchique.

Ce travail est intéressant car souvent l’association entre nez et bronche n’est étudiée que sur une période courte avec des résultats contradictoires bien qu’un certain consensus se fasse sur l’existence réelle d’un lien entre rhinite et risque d’asthme.

En étudiant ces patients pendant 1 an, les auteurs démontrent qu’un test d’hyper réactivité bronchique est positif au moins une fois dans 32% des cas, avec également une inflammation bronchique associée comme en témoigne une taux de NO exhalé augmenté.

Il y a donc bien, au vu de ces résultats, une élévation du risque d’asthme chez les patients ayant une rhinite allergique persistante par sensibilisation aux acariens.

Cela doit donc conduire à traiter de façon efficace une rhinite allergique, pas seulement par des traitements symptomatiques, mais également par un traitement curatif représenté par la désensibilisation, avant qu’un asthme authentique ne vienne compliquer la situation.

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