Des pêches, des poires, de l’asthme et.... une protéine de transfert lipidique

samedi 13 mars 2004 par Dr Christian Debavelaere4607 visites

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Des pêches, des poires, de l’asthme et.... une protéine de transfert lipidique

Des pêches, des poires, de l’asthme et.... une protéine de transfert lipidique

samedi 13 mars 2004, par Dr Christian Debavelaere

La pêche est un allergène alimentaire connu et fréquemment associée à une pollinose aux bétulacées, peut elle aussi être un aéroallergène ?

Allergie respiratoire à la feuille de pêche et protéine de transfert lipidique. : Garcia BE, Lombardero M, Echechipia S, Olaguibel JM, Diaz-Perales A, Sanchez-Monge R, Barber D, Salcedo G, Tabar AI.

Seccion de Alergologia, Hospital Virgen del Camino, Pamplona, Spain. bgarciaf@cfnavarra.es

dans Clin Exp Allergy. 2004 Feb ;34(2):291-5.

 CONTEXTE  : Plusieurs protéines de transfert lipidiques (LTPs) ont été identifiées comme d’importants allergènes alimentaires, spécialement dans les fruits de la famille des rosacées. L’allergène majeur de la pêche,( prunus persica) a été identifié, séquencé et nommé Pru P3.

 OBJECTIFS : Présenter Pru P comme allergène capable d’induire un asthme professionnel.

 METHODES :

  • Une investigation minutieuse a été réalisée chez un cultivateur de fruit avec un asthme professionnel.
  • Des prick tests avec la feuille de pêche, les aéroallergènes perannuels, les pollens, et les extraits de fruits et de la feuille de pêchers.
  • Des IgE spécifiques sériques étaient réalisées pour la pêche, la feuille de pêche, la peau de pêche et les aéroallergènes positifs en prick test.
  • Un test de provocation bronchique spécifique avec des extraits de feuille de pêche était réalisé.
  • Avant et 24 h après le test de provocation bronchique spécifique, on mesurait la réactivité bronchique à la méthacholine et les sécrétions bronchiques.
  • Les déterminants antigéniques IgE des feuilles de pêche, et des extraits de fruits et de Pru P 3 étaient identifiés par SDS— Page et immuno blot. L’inhibition de l’immunoblott de l’extrait de feuille de pêche par le Pru p 3 était également réalisée.
  • L’allergène putatif était quantifié dans l’extrait de feuille et de peau du fruit par technique ELISA basée sur un anticorps anti PRU p 3.

 RESULTATS :

  • Les tests cutanés étaient positifs pour la feuille de pêche et le fruit.
  • Le test de provocation bronchique était positif, avec une réponse immédiate et retardée. Ce test a induit une baisse de la PD20 à la méthacholine (Dose de méthacholine qui induit une baisse de 20 % de VEMS), ainsi qu’une élévation des éosinophiles et de l’ECP dans l’expectoration.
  • L’extrait de feuille de pêchers contenait une concentration de Pru p 3 similaire à celle qui est retrouvée dans la peau de pêche. -* L’immunodétection par les IgE spécifiques montrait que le sérum des patients réagit au Pru p 3 et avec une bande majeure isolée d’un extrait de peau de pêche inhibée par Pru p 3

 CONCLUSIONS : Pru p 3 de la feuille de pêche peut agir comme allergène respiratoire et provoquer un asthme et une rhino conjonctivite professionnelle.


L’allergie à la pêche est bien connue sur le plan alimentaire. Elle peut donner des réactions sévères, anaphylactiques.

Parfois isolée, parfois associée à une pollinose au bouleau.

Dans les pays méditerranéens non exposés au bouleau, cette allergie à la pêche croise avec les rosacées (pomme, pêche, poire), précisément par une protéine de transfert lipidique.

L’allergénicité de la peau est également connue. Avec allergie à l’épluchage du fruit.

Ce qui est nouveau pour moi dans cet article c’est le caractère professionnel et le mécanisme en cause que l’on pourrait imaginer pour d’autres allergènes alimentaires contenant des protéines de transfert lipidique.

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