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Si la LTP a la pêche, le patient lui fait une réaction « aux petits oignons » !!
mercredi 17 mars 2004, par
Les allergies croisées posent de nombreux problèmes aussi bien sur le plan diagnostic que thérapeutique. Faut-il les rechercher systématiquement ? Faut-il proposer une éviction de tous les aliments qui croisent en se basant sur des tests cutanés ? Pour cela il faudrait déjà bien comprendre ces allergies croisées...
Relations entre le taux des IgE spécifiques à la protéine de transfert lipidique de la pêche et l’hypersensibilité aux aliments végétaux n’appartenant pas à la famille des rosacés, chez des patients allergiques aux protéines de transfert lipidique. : Asero R, Mistrello G, Roncarolo D, Amato S.
Ambulatorio di Allergologia, Clinica San Carlo, Paderno Dugnano, Milan, Italy. r.asero@libero.it
dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2004 Feb ;92(2):268-72
La protéine de transfert lipidique (PTL) est un allergène majeur des rosacées dans une aire géographique où la prévalence de l’allergie au pollen de bouleau est basse, et c’est un panallergène responsable d’un grand nombre d’allergies croisées. Mais la nature de cette réaction croisée à des aliments d’origine végétale non liés aux rosacées est très variable.
– Objectif de l’étude : Etudier les relations entre les IgE spécifiques à la PTL de la pêche et les réactions croisées à plusieurs aliments végétaux non rosacés.
– Méthode :
- Les IgE spécifiques à la PTL de la pêche ont été mesurées par test ELISA sur des échantillons sériques de 40 patients ayant des allergies aux rosacés et mono sensibilisés à la PTL.
- Les patients ont été considérés comme mono sensibilisés à cette protéine en l’absence d’autres réactions croisées, à des allergènes végétaux comme l’ont montré des prick-tests négatifs vis-à-vis du pollen de bouleau et d’armoise.
- Des prick-tests avec des extraits commerciaux de noisette, arachide, céleri, maïs, riz, tomate, orange et oignon ont été réalisés pour détecter une éventuelle allergie croisée à ces aliments.
– Résultats :
- Les patients ayant des tests cutanés négatifs avec des aliments n’appartenant pas à la famille des rosacés ont un taux significativement plus bas d’IgE spécifiques à la PTL de la pêche par rapport aux patients ayant une ou plusieurs réactions positives à des aliments n’appartenant pas aux rosacés (p<0 .01).
- Une différence significative du taux des IgE spécifiques à la PTL de la pêche entre les patients ayant des tests cutanés positifs ou négatifs a été notée pour chaque aliment de façon individuelle (p<0.01dans tous les cas).
- Le taux des IgE spécifiques à la PTL de pêche est fortement corrélé au nombre de prick-tests positifs réalisés avec des aliments non rosacés (r=0.78, p<0.001).
- Une augmentation du taux des IgE spécifiques à la PTL de la pêche est observée chez les patients ayant un test positif à la noisette (29/40, 72%), à l’arachide (27/40, 67%), au maïs (16 :39, 41%), au riz (14/39, 36%), à l’oignon (13/37, 35%), à l’orange (9/32, 28%) au céleri (11/40, 27%) et à la tomate (8/39, 20%).
– Conclusions :
- Cette étude suggère que tous les déterminants allergéniques de la PTL d’aliments végétaux autres que la pêche croisent avec les déterminants antigéniques de la PTL de la pêche, alors que seulement quelques épitopes de la PTL de la pêche croisent avec les déterminants allergéniques de végétaux non liés sur le plan botanique.
- Le taux élevé des IgE spécifiques à la PTL de la pêche semble traduire la présence d’IgE ciblées sur des déterminants allergéniques communs des PTL, entraînant une allergie croisée à des aliments d’origine végétale non reliés sur le plan botanique.
- Chez les patients allergiques à la PTL, une augmentation du taux des IgE spécifiques à la PTL de la pêche s’accompagne en parallèle d’une augmentation du nombre des aliments autres que les rosacés, avec des tests cutanés positifs pouvant entraîner des manifestations cliniques.
Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’il existe une réaction croisée entre les différentes PTL, avec une réaction croisée importante entre des aliments n’appartenant pas à la famille des rosacés et la PTL de pêche alors que l’inverse est moins fréquent. Il y a donc des épitopes communs entre les différentes PTL.
Il s’agit d’un travail très clinique qui est important car l’allergie croisée est un problème majeur en allergie.
Le risque est double, d’une part de surestimer le nombre des allergies d’un patient par la découverte de réactions croisées sans signification clinique, et d’autre part de sous-estimer les allergènes d’un patient en méconnaissant les risques d’une allergie croisée.
Ici, les auteurs ont étudié la protéine de transfert lipidique qui est un allergène majeur de nombre de végétaux comestibles.
Les patients sont mono sensibilisés à la PTL de pêche. Cependant il existe des réactions croisées nombreuses avec des aliments n’appartenant pas aux rosacés lorsqu’on fait des tests cutanés systématique.
D’autre part les patients qui ont ces tests cutanés positifs ont également des IgE dirigés contre la PTL de pêche à un taux plus élevé.
Il manque dans ce travail un test de provocation systématique pour valider la signification réelle d’un test positif. En effet, test cutané positif ne signifie pas forcément allergie.
Les objectifs de ces études sur les allergies croisées sont doubles : en dehors d’assurer un diagnostic plus précis, elles permettent d’envisager de nouvelles solutions thérapeutiques. Une désensibilisation vis-à-vis d’un allergène commun permettrait de guérir toutes les allergies alimentaires d’un même patient, et la mise au point d’un allergène efficace et sans risque pour cette désensibilisation est alors théoriquement déjà plus simple que s’il fallait mettre au pont un traitement spécifique pour tous les allergènes alimentaires.
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Vos commentaires
# Le 21 septembre 2017 à 13:59, par Vanriet Geneviève
En réponse à : Si la LTP a la pêche, le patient lui fait une réaction « aux petits oignons » !!
Bonjour je viens d’être diagnostiquée allergique au LTP je suis déjà allergique au pollen et j’ai des allergies croisée latex pomme armoise etc
penser vous qu’il est vraiment possible d’être traitée pour le citron par exemple ou la pêche pour guerir de toutes mes allergies ?
Bien à vous Geneviève vanriet