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Quel traitement chez les femmes enceintes asthmatiques et quelles conséquences sur leurs bébés ?
samedi 27 mars 2004, par
L’utilisation large des corticoïdes inhalés dans l’asthme persistant sévère a montré ses vertus ; les femmes enceintes sont en principe traitées de la même façon et sans arrière-pensées. Mais ces auteurs ont voulu, dans cette étude de cohorte, prouver la totale innocuité de ces thérapeutiques sur les bébés.
L’utilisation des corticoïdes inhalés chez les femmes asthmatiques enceintes ne réduit pas la croissance in utero. : Jennifer Namazy, MD
Michael Schatz, MD* Linda Long, BA
Myron Lipkowitz, MD1 Madeline A. Lillie, MD Martin Voss, MD Robert J. Deitz, MD
Diana Petitti, MD
Departments of Allergy and Research and Evaluation, Kaiser Permanente Medical Care Program, San Diego and Los Angeles, Calif, USA
dans JACI March 2004 • Volume 113 • Number 3
– Objet : les corticostéroïdes inhalés sont indiqués dans le traitement de l’asthme persistant pendant la grossesse, mais leurs effets potentiels sur la croissance in utero ont été insuffisamment évalués.
– Objectif : le but de cette étude était d’évaluer l’association entre l’utilisation par la future mère de corticoïdes inhalés spécifiques et la dose de ces corticoïdes inhalés avec la fréquence de bébés de développement inférieur à l’âge gestationnel ( SGA) et la moyenne des poids de naissance.
– Méthodes :
- des femmes enceintes asthmatiques traitées par stéroïdes inhalés ont été recrutées pour une étude avant leur accouchement, par leur médecin allergologue.
- Des données concernant les stéroïdes inhalés spécifiques, et les doses quotidiennes utilisées, le recours aux corticoïdes per os, l’apparition d’épisodes aigus d’asthme, l’ethnie de la mère, le poids de naissance, l’âge de la grossesse, et les malformations congénitales, ont été rassemblées pour chaque patiente.
- Le SGA a été défini grâce à une norme publiée parmi les naissances américaines.
– Résultats :
- 474 femmes sont entrées dans l’étude.
- Sur 451 patientes dont la grossesse a abouti à une naissance unique d’un enfant vivant, 396 (86 %) ont terminé l’étude.
- L’incidence de bébés de petit poids de naissance, de naissances prématurées et de malformations congénitales dans le groupe n’était pas plus élevé que celui retrouvé dans la population générale.
- L’incidence des retards de croissance in utero était de 7.1 % ( 95 % IC, de 5.0 % à 10.1 %).
- Il n’a pas été observé de relation entre les corticoïdes inhalés, leurs doses, et un retard de croissance in utero ou un poids moyen de naissance inférieur.
– Conclusion : ces données suggèrent que l’utilisation des corticostéroïdes inhalés par les femmes enceintes asthmatiques ne diminue pas la croissance in utero et conforte l’utilisation des corticoïdes inhalés dans la prise en charge de l’asthme persistant pendant la grossesse.
Les prescriptions habituelles de corticostéroïdes inhalés chez la femme enceinte asthmatique se voient donc lavées de tout soupçon : ceux-ci n’interviennent ni sur la croissance in utero, ni sur le poids de naissance ni sur les malformations fœtales.
Les résultats de cette étude sont superposables à ceux d’un échantillon moyen de la population américaine.
Nous voilà rassurés, enceinte ou pas, les femmes asthmatiques doivent être prises en charge de la même façon. C’est même certainement le meilleur moyen qu’elles soient en bonne santé respiratoire pendant leur grossesse.
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