Ce n’est qu’un simple rhume ! pas de quoi fouetter un chat... et pourtant...

dimanche 28 mars 2004 par Dr Christian Debavelaere2767 visites

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Ce n’est qu’un simple rhume ! pas de quoi fouetter un chat... et pourtant...

Ce n’est qu’un simple rhume ! pas de quoi fouetter un chat... et pourtant...

dimanche 28 mars 2004, par Dr Christian Debavelaere

Qui n’a pas fait l’expérience désagréable d’un bon gros rhume ? Heureusement une semaine est vite passée, imaginez 1 an dans cet état ou presque comme chez l’allergique...

Symptômes de rhinite allergique persistante durant une année calendaire chez des sujets sensibles aux acariens de la poussière de maison. : S. R. Downie1, M. Andersson1,2, J. Rimmer1, J. D. Leuppi1,3, W. Xuan1, A. Akerlund4, J. K. Peat1,5, C. M. Salome1

1Woolcock Institute of Medical Research, Camperdown, Sydney, Australia ; 2Department of Otorhinolaryngology, University Hospital, Lund, Sweden ; 3Department of Internal Medicine, Respiratory Medicine, University Hospital, Basel, Switzerland ; 4AstraZeneca, Research and Development, Lund, Sweden ; 5School of Paediatrics and Child Health, University of Sydney, NSW, Australia

dans Allergy 59 (4), 406-414

Peu de choses sont connues concernant l’histoire naturelle des symptômes de la rhinite persistante au cours d’une période prolongée.

 Objectif :

  • décrire la fréquence et la sévérité des symptômes nasaux et la qualité de vie chez des sujets souffrant d’une rhinite persistante aux acariens et déterminer si l’usage des médicaments est corrélé aux symptômes
  • Les sujets souffrant de rhinite et les témoins contrôle étaient contactés par téléphone tous les 15 jours pendant 1 an pour surveiller leurs symptômes et estimer le score de qualité de vie tous les 3 mois

 Résultats :

  • 37 sujets rhinitiques et 19 sujets contrôle ont réalisé l’étude,
  • le score total des symptômes nasaux (TNSS) était élevé pour 65 % (95CI+_6 %) de l’année chez les sujets rhinitiques.
  • Quand le TNSS augmentait de 1, la probabilité d’utilisation d’une médication nasale s’élevait de 25 % (95% CI : 7-46 %).
  • Le coefficient de qualité de la vie, spécifique ou général était pire chez les sujets rhinitiques par rapport aux contrôles.(P<0,04 et<0,0001).
  • Les rhinites avec allergie pollinique (n=21) avaient des variations saisonnières dans la fréquence des scores élevés des symptômes nasaux.(P=0,02).

 Conclusion : Les scores symptomatiques nasaux étaient élevés chez les rhinitiques et leur qualité de vie était pire que chez les sujets contrôles, y compris pour la qualité de vie en général.

  • L’aggravation du score symptomatique nasal augmente la probabilité d’utilisation d’utiliser une médication nasale.
  • Ces résultats aident à caractériser le déroulement d’une rhinite persistante sur une période non encore étudiée d’une année.

Au premier examen de cet article, la confirmation de la notion de gêne majeure occasionnée par une rhinite allergique persistante aux acariens tant en termes de score symptomatique que de qualité de la vie sur une période de 65 % de l’année n’ est pas une révélation pour nous allergologues.

En réalité pour les profanes, c’est sûrement une surprise.

En témoigne la petite phrase relevée dans la presse régionale, il y a quelques semaines’ " la voix du nord » d’un conseil, professeur de médecine proche du ministre de la santé, disant " qu’on ne peut maintenir le remboursement des médicaments soignant une pathologie banale comme le rhume allergique ou le ballonnement intestinal ».

Rappelons que la rhinite allergique est souvent associée à la sinusite, qu’elle est un facteur de risque pour l’apparition secondaire de l’asthme, que des études ont montré que la moitié des personnes souffrant de rhinite présentait aussi une hyper réactivité bronchique non spécifique, donc une susceptibilité asthmatique, qu’enfin la quasi-totalité des sujets asthmatiques a aussi une rhinite associée, plus ou moins invalidante selon les cas, dont le traitement améliore le contrôle de l’asthme. La rhinite chronique a un retentissement majeur sur la qualité de la vie.

Des organismes comme l’OMS, ont proposé la classification ARIA pour en estimer l’impact : ( Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma) qui repose sur des facteurs de durée (rhinite intermittente ou persistante) et de sévérité (rhinite légère ou modérée à sévère).

Les facteurs de durée

  • Une rhinite est considérée comme intermittente lorsqu’elle survient moins de quatre jours par semaine ou moins de quatre semaines consécutives par an.
  • Elle est diagnostiquée comme persistante lorsqu’elle survient au contraire plus de quatre jours par semaine et plus de quatre semaines consécutives par an.

Les facteurs de sévérité

  • Une rhinite est légère si le patient ne ressent aucun des symptômes suivants : troubles du sommeil, gêne entraînant une diminution des activités sociales, sportives, professionnelles ou scolaires, symptômes invalidants.
  • A contrario, une rhinite est modérée à sévère lorsque le patient souffre d’au moins un des troubles cités plus haut.

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