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Quelle est la bonne technique pour explorer les aéroallergènes dans l’eczéma atopique ?
mardi 30 mars 2004, par
Les patch-tests reproduisent un eczéma expérimental sur les zones d’application du test. Ils sont incontournables pour le diagnostic d’eczéma de contact. Ils authentifient également les eczémas induits par l’exposition aux aéroallergènes. La bonne pratique des « Atopy Patch Tests » est précisée.
Les Atopy Patch Tests chez les patients souffrant d’eczéma atopique/dermatite syndrome : comparaison d’un véhicule à base de vaseline et d’une solution aqueuse : J. M. Oldhoff, I. C. Bihari, E. F. Knol, C. A. F. M. Bruijnzeel-Koomen, M. S. de Bruin-Weller
Department of Dermatology/Allergology, University Medical Centre, Utrecht, The Netherlands
dans Allergy 59 (4), 451-456
Les « Atopy Patch Tests » ou patch tests aux aéroallergènes représentent le modèle d’étude idéal de l’eczéma induit par les allergènes respiratoires. L’objectif est de comparer 2 techniques de patch tests déjà utilisées.
– Méthodes :
- La première technique est recommandée par Langeveld-Wildschut et al.
- L’allergène respiratoire à forte concentration est dissous dans une solution aqueuse puis appliqué sur une peau prétraitée (nettoyage de la peau 10 fois avec une bande adhésive).
- La seconde technique, préconisée par Darsow et al., utilise une forte concentration d’allergène dissous dans de la vaseline et appliquée à l’aide d’une Finn chambers sur une peau non pré-traitée.
- Treize adultes, âgés de 19 à 49 ans, souffrant d’eczéma atopique participent à l’étude. Ils sont tous sensibilisés aux aéroallergènes, acariens ou pollens de graminées.
- Les 2 techniques de patch tests sont appliquées chez tous les patients avec une lecture macroscopique et microscopique par biopsie de peau à 48 heures.
– Résultats :
- Neuf des 13 patients ont des patch tests positifs pour les 2 techniques (8 vis à vis des acariens et 1 pour les pollens de graminées).
- Le plus grand nombre de tests positifs est relevé avec la méthode à la vaseline, comparée avec la méthode aqueuse.
- Un patient avait un patch test positif pour la méthode aqueuse uniquement ; 3 patients avaient un test positif que pour la méthode utilisant la vaseline seule.
- Les réactions positives étaient significativement plus fortes en utilisant la méthode avec la vaseline (p<0.05).
- L’analyse histologique des tests positifs pour les 2 méthodes chez les 9 patients n’a pas montré de différences significatives en ce qui concerne le nombre d’éosinophiles, de cellules T ou de neutrophiles.
– Conclusion :
- Les Atopy Patch Tests avec la technique utilisant la vaseline donnent un plus grand nombre de réactions positives en comparaison avec la technique aqueuse. Néanmoins, l’afflux cellulaire est comparable.
- Les deux méthodes peuvent être utilisées pour analyser le mécanisme d’induction de l’eczéma par les aéroallergènes.
Les 2 techniques d’Atopy Patch Tests publiées explorent bien l’eczéma induit par l’exposition aux aéroallergènes. La vaseline utilisée comme véhicule donne des réactions plus fortes et plus souvent positives en comparaison avec une solution aqueuse.
Les différences observées pourraient correspondre à un délai pour la lecture variable selon la technique (positivité dès la 24ème heure avec la solution aqueuse). De plus, les concentrations des aéroallergènes ne sont pas comparables.
Chaque technique a des avantages et des inconvénients. La technique à la vaseline est facile à réaliser mais tous les allergènes ne peuvent être dissous dans de la vaseline. La technique aqueuse obtient une bonne reproductibilité et une excellente spécificité.
Les patch tests aux aéroallergènes utilisent de forte concentration d’allergènes appliqués sur une peau plus ou moins traitée en fonction du véhicule utilisé. Ces différences méritent d’être soulignées.
Les Atopy Patch Tests sont recommandés et sont actuellement standardisés.
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