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Gènes et asthme : plus on est de fous plus on siffle fort ! !
mardi 30 mars 2004, par
La génétique de l’asthme est compliquée et jusqu’à présent il n’a pas été possible d’identifier un seul gène responsable. En fait de nombreux gènes doivent être impliqués. Est-il possible de les identifier en comparant sujets sains et asthmatiques ? C’est ce qu’a cherché à réaliser cette étude canadienne.
Classes fonctionnelles de gènes de la muqueuse bronchique qui sont exprimées de façon spécifique dans l’asthme. : Laprise C, Sladek R, Ponton A, Bernier MC, Hudson TJ, Laviolette M.
dans BMC Genomics. 2004 Mar 23 ;5(1):21
La pathogénie de l’asthme, et de son déclenchement, implique des relations complexes entre des facteurs génétiques et des facteurs d’environnement.
Ces interactions modulent l’inflammation bronchique et le processus de remodelage bronchique qui sont présents même dans l’asthme léger, et sont responsables des caractéristiques de l’asthme et de la sévérité des symptômes liés à l’hyper réactivité bronchique.
Comme l’asthme est la résultante des interactions de différents gènes très nombreux et de réseaux de communication, seulement quelques gènes ont pu être mis en évidence dans l’augmentation du risque de développer un asthme.
– Méthodologie : Les auteurs rapportent les résultats d’études de l’expression de gènes en microbiologie, étudiée à partir de fragments tissulaires obtenus par biopsie bronchique de sujets sains et de patients ayant un asthme allergique, avant et après un traitement par corticoïdes inhalés.
– Résultats :
- Les auteurs ont identifié 79 gènes qui ont une expression significative chez les patients asthmatiques par rapport aux sujets sains et à un niveau significatif.
- Il y a 21 gènes qui ont déjà été impliqués dans l’asthme, comme le NOS2A et le GPX3, mais aussi de nouveaux gènes candidats comme ALOX15, CTSC et CX3CR1.
- Le niveau d’expression d’un tiers des transcrits sont partiellement ou totalement corrigés après un traitement par corticoïdes inhalés.
– Conclusion :
- Cette étude montre, que les biopsies bronchiques obtenues de patients sains et de patients asthmatiques ont un profil d’expression distinct.
- Ces différences permettent d’avoir une vue globale sur le processus physiopathologique actif au niveau du poumon de l’asthmatique et apportent une aide à la compréhension de l’histoire naturelle de l’asthme.
Les auteurs démontrent qu’un grand nombre de gènes spécifiques sont activés dans l’asthme avec une expression diminuée voir abolie sous corticoïdes inhalés.
Parmi ces gènes certains n’avaient pas encore été identifiés. Il devrait être possible à partir de biopsies bronchiques d’établir un profil des gènes impliqués dans l’asthme.
Ce travail est intéressant pour comprendre l’asthme. Il est fait appel à une technique très sophistiquée, qui consiste à étudier l’expression de gènes par biologie moléculaire.
En comparant témoins et asthmatiques, les auteurs ont pu mettre en évidence l’expression de 79 gènes impliqués dans la réponse asthmatique. Ce résultat explique l’échec d’identification d’un gène unique responsable de l’asthme, et comme la maladie asthmatique résulte d’une relation complexe entre de nombreuses cellules et tissus il est logique de penser qu’un grand nombre de gènes sont impliqués.
Contrairement à ce que l’on pourrait craindre il est possible d’identifier ce grand nombre de gènes et d’établir un profil génétique.
Reste à savoir si en dehors d’une meilleure compréhension de l’asthme, les résultats de cette étude permettront d’apporter des traitements novateurs.
Agir sur l’ensemble des gènes par thérapie génique semble irréalisable. Par contre il est confirmé l’action des corticostéroïdes et leurs mécanismes d’action : ils bloquent l’expression de nombreux gènes impliqués dans la réponse asthmatique.
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