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Derrière le nez cherchez les bronches.
jeudi 8 avril 2004, par
Ces auteurs ont recherché un lien entre la pathologie rhinosinusienne chronique et les altérations des voies aériennes basses. En effet, on peut penser que si la rhinite allergique « classique » est bien souvent associée à une pathologie bronchique, les rhinosinusites chroniques, pathologies parfois allergiques, mais toujours inflammatoires, pouvaient également être associées à une pathologie des voies aériennes basses.
Evaluation objective de l’implication des voies aériennes basses dans les rhinosinusites. : Ragab A, Clement P, Vincken W.
Ear, Nose, and Throat Department, University Hospital, Free University Brussels, Brussels, Belgium
dans Am J Rhinol. 2004 Jan-Feb ;18(1):15-21
– Contexte : quand elles sont associées à une atteinte des voies aériennes basses, la morbidité et le coût des rhinosinusites chroniques peut être plus élevé.
– Le but de cette étude prospective était d’ évaluer les caractéristiques cliniques et radiologiques des voies aériennes supérieures chez des patients souffrant de rhinosinusites chroniques pour lesquels l’indication d’une chirurgie fonctionnelle endoscopique avait été posée, et de corréler ces résultats avec les variations fonctionnelles des voies respiratoires basses.
– Méthodes :
- 25 patients adultes porteurs de rhinosinusite chronique ont été soumis à des évaluations cliniques et endoscopiques, à une tomodensitométrie et à un bilan allergologique, validés par des échelles de scores.
- Les voies aériennes basses ont été évaluées par l’histoire clinique, l’exploration fonctionnelle respiratoire, un test de provocation bronchique à l’histamine et une radiographie pulmonaire.
– Résultats :
- chez 60 % des patients avec rhinosinusite chronique une altération des voies aériennes basses a été diagnostiquée, 24 % avaient un asthme et 36 % une pathologie des petites voies aériennes.
- La congestion nasale et les polypes ont été les signes cliniques le plus souvent retrouvés dans les deux sous- groupes de patients.
- De plus, on constate une corrélation négative entre les résultats des images scannographiques des sinus et les paramètres obstructifs des EFR dans les pathologies des petites voies aériennes, mais pas dans le sous- groupe d’asthmatiques.
– Conclusions :
- ces résultats montrent que différentes formes de pathologies des voies aériennes basses peuvent être associées à la rhinosinusite chronique.
- Certains sont évidents comme l’asthme, d’autres comme les pathologies des petites voies aériennes ou l’hyperréactivité bronchique sont moins évidentes.
Cette étude confirme le lien entre pathologie rhinosinusienne et asthme, mais également avec des pathologies moins évidentes cliniquement (maladies des petites voies aériennes et hyperréactivité bronchique), ce qui nous pousse à les rechercher systématiquement par des explorations fonctionnelles respiratoires, et au besoin des tests de provocation bronchique.
Les muqueuses des voies aériennes hautes et basses sont en relation étroite, on le sait depuis quelques années, mais il faut encore parfois insister auprès de certains spécialistes d’organe, pour qu’ils s’intéressent à ce qui se passe au dessus ou en dessous de leur organe « cible ».
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