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BB veut bien TT, mais du lait pas trop salé, sinon BB très fâché !!
samedi 10 avril 2004, par
Le développement exponentiel des affections atopiques conduit de nombreux auteurs a échafauder des hypothèses très diverses. Si l’atopie semble héréditaire, peut on penser que ce soit le lait de la mère et non les gènes qui soit responsable du développement d’allergies chez le nouveau-né ?
Perméabilité épithéliale trans-cellulaire chez les mères atopiques et non atopiques versus atopie de l’enfant. : Christine S. Benn1, Malin F. Böttcher2, Bo V. Pedersen1, Suzanne M. Filteau3 and Karel Duchén2
1Department of Epidemiology Research, Danish Epidemiology Science Centre, Statens Serum Institut, Copenhagen, Denmark, 2Division of Pediatrics and Clinical Research Centre, Department of Molecular and Clinical Medicine, Linköping University Hospital, Linköping, Sweden, 3Centre for International Child Health, London, UK
dans Pediatric Allergy and Immunology 15 (2), 123-126.
Le rapport sodium/potassium est considéré comme un marqueur de la perméabilité des cellules épithéliales des mammifères.
– Objectif de l’étude : ce travail a étudié
- les associations entre une atopie chez la mère et le rapport Na/K du lait maternel,
- et les associations entre les rapports Na/K du lait maternel et le développement ultérieur d’un terrain atopique chez le nouveau-né.
– Méthodologie : Des échantillons de lait, précoces et tardifs, ont été prélevés chez 30 femmes atopiques et 43 femmes non atopiques.
– Résultats :
- Les auteurs n’ont trouvé aucune différence des rapports Na/K entre les femmes atopiques et non atopiques.
- A l’age de 18 mois, 22 (30%) des enfants ont un test cutané positif et 26 (36%) ont des symptômes d’atopie.
- Dans tous les cas, des niveaux élevés dans le lait maternel du rapport Na/K par rapport à des taux bas et peu élevés tendent à être associés à des tests cutanés positifs et à une affection atopique.
- Cependant, si la mère est atopique, des niveaux élevés et précoces du rapport Na/K sont associés à une augmentation significative du risque d’avoir des tests positifs chez l’enfant ou d’avoir des manifestations atopiques dans l’évolution (RR : 4.8 (1.9-12) alors qu’une telle association n’est pas retrouvée chez les mères non atopiques (RR : 0.8 (0.4-1.7), p pour une interaction = 0.001).
– Conclusion : Ainsi des taux élevés du rapport Na/K dans le lait maternel seraient associés au risque de développer une atopie et des manifestations cliniques atopiques chez les enfants de ces mères atopiques.
Dans ce travail, les auteurs ont étudié les rapports Na/K qui reflètent la perméabilité cellulaire et ont trouvé une corrélation entre un rapport élevé chez des mères atopiques et la présence chez l’enfant d’un test cutané positif et de manifestations allergiques.
Nous sommes dubitatifs et perplexes devant ce travail qui porte sur peu de patients et qui n’est pas très clair.
On comprend bien que les échanges intercellulaires, et que le fonctionnement cellulaire en général et des cellules de l’immunité en particulier, reposent sur des interactions transmembranaires conditionnées par des pompes Na/K dépendantes.
Cependant on comprend mal l’intérêt d’étudier ce rapport dans le lait ingéré, puisque le nouveau né, s’il est sain, va régler lui même l’homéostasie de son sodium et potassium en régulant leurs élimination rénale.
Donc l’influence de ce rapport dans le lait maternel ne doit pas jouer un grand rôle.
Enfin, il existe un lien significatif entre atopie chez l’enfant et Na/K élevé seulement chez les mères atopiques. Lorsqu’on connaît le poids de l’hérédité dans le développement d’un terrain atopique il y a là un facteur de confusion manifeste. Il aurait fallu faire une étude en cross-over en nourrissant des enfants de mères non atopiques avec du lait de mères atopiques ayant un rapport Na/K élevé pour étudier si cela entraînerait réellement le développement d’une atopie chez des enfants à priori indemne de cette affection.
Certes on voit immédiatement les limites éthiques que poserait ce travail. Mais alors qu’apporte cette étude ?
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