Ecrire les recommandations de traitement de l’asthme n’améliore pas la prise en charge.

mercredi 14 août 2002 par Dr Alain Thillay3182 visites

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Ecrire les recommandations de traitement de l’asthme n’améliore pas la prise en charge.

Ecrire les recommandations de traitement de l’asthme n’améliore pas la prise en charge.

mercredi 14 août 2002, par Dr Alain Thillay

Ces auteurs australiens posent la bonne question : « Existe-t-il un intérêt à établir par écrit le plan de gestion de l’asthme pour chaque patient ? »

Plans écrits de gestion individuelle de l’asthme chez des enfants et des adultes asthmatiques. :Toelle BG, Ram FS dans Cochrane Database Syst Rev 2002 ;(3):CD002171

 CONTEXTE. La non-adhésion aux conseils thérapeutiques est un phénomène fréquent dans l’asthme et doit être prise en compte dans une proportion significative de la morbidité. La surveillance qui inclut l’éducation à l’asthme, l’utilisation d’un plan de gestion et le suivi, a montré une amélioration des résultats, mais, la contribution de ces différents éléments n’a pas été établie.
 OBJECTIFS. Déterminer si la mise à disposition d’un plan écrit d’autogestion de l’asthme augmente l’adhésion et améliore les résultats.
 STRATEGIE. La recherche a été réalisée à partir du registre « Cochrane Airways Groupe trials ». La recherche sur les bases de données utilisait les termes suivants : « action plan » ou « self » ou « self-care » ou « self-management » ou « education » ou « adherence » ou « compliance ». Les auteurs des études incluses étaient contactés concernant des études non publiées ou en devenir de l’être, des bibliographies d’études supplémentaires.
 CRITERES DE SELECTION. Seules les études contrôlées et randomisées concernant des patients asthmatiques étaient prises en compte. Les participants devaient certifier avoir reçu un plan de gestion écrit individuel (symptômes et débit de pointe) précisant les modalités de gestion de l’asthme équilibré et/ou des mesures à prendre en cas d’exacerbation.
 COLLECTE DES DONNEES et ANALYSE. Deux enquêteurs indépendants assuraient la qualité de l’étude et la validité des données.
 RESULTATS. Six études réunissaient les critères d’inclusion. Les plans écrits de gestion étaient basés soit sur le débit de pointe, soit sur les symptômes, lesquels étaient comparés les uns envers les autres et comparés à des plans de gestion non écrits. Les résultats rapportés incluaient : hospitalisation, consultation aux urgences, utilisation de corticoïdes per os, fonction respiratoire, jours perdus d’école ou de travail, visite non programmée chez le médecin et infections respiratoires. Il n’y a pas eu de preuve cohérente que les plans écrits apportaient une amélioration plus importante des patients par rapport aux plans non écrits. Pour quelques résultats, il apparaît un avantage d’un type de plan comparativement à l’autre, mais sans véritable cohérence.
 CONCLUSIONS DES ENQUÊTEURS. Le nombre des études disponibles est trop petit et les résultats trop incohérents pour donner des conclusions valables sur la contribution des plans écrits d’autogestion pour ce qui concerne les effets bénéfiques dans le cadre d’un programme de surveillance de l’asthme.


On le voit gérer une maladie chronique est difficile. Il n’y a pas de recette universelle, pas de solution miracle. On ne peut rien planifier car il n’y a pas d’asthmatique identique. Tout se situe dans la relation médecin/patient. L’adhésion à la thérapeutique fait appel à une psychothérapie de type comportemental adaptée. Personnellement, je milite pour que soit intégrer au cursus de formation de l’Allergologue un minimum de connaissance du comportementalisme adapté à la prise en charge de l’asthme et autres maladies allergiques.

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