Là où il y a de l’hygiène, ya pas d’plaisir.

vendredi 14 mai 2004 par Dr Isabelle Bossé1275 visites

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Là où il y a de l’hygiène, ya pas d’plaisir.

Là où il y a de l’hygiène, ya pas d’plaisir.

vendredi 14 mai 2004, par Dr Isabelle Bossé

L’hypothèse hygiéniste est basée sur l’idée que le contact précoce avec les infections protége l’enfant de la survenue d’un asthme. Dans cette étude, les auteurs étudient l’influence du patrimoine génétique, des infections et de la taille de la fratrie sur la survenue de l’asthme. Résultats surprenants...

Influence de l’exposition précoce sur l’incidence et la rémission de l’asthme au cours de la vie. : Roberto de Marco, PhDa* Cristian Pattaro, BSca Francesca Locatelli, MSca Cecilie Svanes, MD, PhDb,c
for the ECRHS Study Group

From athe Unit of Epidemiology and Medical Statistics, Department of Medicine and Public Health, University of Verona, Verona, Italy ; bthe Section of Respiratory Medicine, Institute of Medicine, University of Bergen, Bergen, Norway ; and cthe Department of Medicine, Haraldsplass Hospital, Bergen Norway

dans JACI May 2004 • Volume 113 • Number 5

 Contexte : La connaissance des effets des facteurs congénitaux et de l’environnement au début de la vie sur l’histoire naturelle de l’asthme pourrait fournir des indications importantes sur la pathogénie de l’asthme.

 Objectifs : les auteurs ont évalué les associations entre des facteurs précoces potentiels et la survenue et la rémission de l’asthme au cours de la vie, et testé si l’intensité et le sens de ces associations variaient dans l’enfance, l’adolescence, et à l’âge adulte.

 Méthodes :

  • les données concernant l’histoire individuelle de l’asthme chez 18.156 sujets, âgés de 0 à 44 ans, qui ont participé à l’étude clinique de l’« European Community Respiratory Health Survey » ont été analysées rétrospectivement par des méthodes de surveillance d’événements de la vie.
  • Le début de l’asthme était défini par l’âge de la première crise et les patients asthmatiques étaient considérés comme étant en phase de rémission s’ils n’avaient pas été sous traitement ou n’avaient pas eu de crise d’asthme dans les 24 derniers mois.
  • Le début et la rémission ont été évalués au cours de trois périodes de la vie : <10, de 10 à 20 et > de 20 ans.
  • Les associations d’asthme avec des facteurs précoces ont été évaluées par des ratios de risque (HRs).

 Résultats

  • une histoire familiale d’asthme ou d’allergie était associée avec un plus haut risque de développement d’un asthme ( HR, 1.89 ;95 % IC, 1.67- 2.13) et une moindre chance de rémission (HR, 0.79 ;95 % IC, 0.64-0.99) au cours de la vie.
  • Indépendamment d’une prédisposition génétique individuelle , les infections respiratoires aiguës étaient associées à un risque accru de débuter un asthme au cours de la vie ( HR commun, 3.19 ; 95 %IC, 2.75-3.69), tandis que les contacts précoces avec des enfants plus âgés, ce qui est un marqueur d’exposition prolongée et intermittente aux agents infectieux , apportaient une protection permanente vis à vis de l’asthme ( HR 1.50 ; 95 % IC, 0.74-0.95) et augmentaient les chances de guérison de l’asthme de l’enfance ( HR 0.78 95 %IC, 1.10-2.04).
  • la possession d’animaux domestiques a un effet protecteur uniquement dans l’enfance ( HR 0.78 ; 95 % IC, 1.61-2.51) , tandis que le tabagisme maternel ne montrait pas d’association avec l’asthme.
  • Le sexe féminin était associé négativement avec le début de l’asthme dans l’enfance (HR 0.62, 95 % IC, 0.52-0.75) et positivement à l’âge adulte (HR ,2.01 ; 95 % IC , 1.61-2.51).
  • Les caractéristiques de ces associations étaient les mêmes chez les patients asthmatiques sensibilisés ( Ig E spécifiques positives) et chez les non sensibilisés.

 Conclusions

  • la prédisposition génétique et l’exposition aux agents infectieux sont les facteurs déterminants majeurs qui influencent une histoire ultérieure d’asthme.
  • La durée et le type d’exposition aux agents infectieux semble être capables à la fois d’accentuer ou de faire disparaître un processus anti-inflammatoire, non relié aux IgE, qui pourrait intervenir partiellement avec prédisposition acquise pour l’asthme.

Dans cette étude, les auteurs démontrent, ce que nous connaissions déjà, le rôle prépondérant des antécédents d’asthme ou d’allergie dans la survenue d’un asthme.

Mais ils démontrent aussi l’importance de la survenue d’infections dans l’enfance. Les enfants souffrant le plus d’infections aigues ayant le plus grand risque de survenue d’un asthme.

Par contre, ceux qui avaient des contacts avec des enfants plus âgés et donc des expositions répétées aux infections, étaient protégés de la survenue d’un asthme.

Cette étude est intéressante car elle permet de préciser la théorie hygiéniste.

En effet, des études précédentes avaient montré que le fait d’appartenir à une grande fratrie protégeait de la survenue de l’asthme. L’hypothèse que ceci exposait l’enfant à un plus grand nombre d’infections qui orientaient le système immunitaire vers le développement de la voie Th1 plutôt que Th2 a donc été émise.

Ici, les auteurs montrent qu’un enfant qui a souffert d’infections aigues fréquentes aura un risque plus grand de développer un asthme.

Alors, si l’effet protecteur d’une grande fratrie n’est pas lié à l’exposition aux infections, quel est son mécanisme ?

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