Influence de l’exposition précoce sur l’incidence et la rémission de l’asthme au cours de la vie. : Roberto de Marco, PhDa* Cristian Pattaro, BSca Francesca Locatelli, MSca Cecilie Svanes, MD, PhDb,c
for the ECRHS Study Group
From athe Unit of Epidemiology and Medical Statistics, Department of Medicine and Public Health, University of Verona, Verona, Italy ; bthe Section of Respiratory Medicine, Institute of Medicine, University of Bergen, Bergen, Norway ; and cthe Department of Medicine, Haraldsplass Hospital, Bergen Norway
dans JACI May 2004 • Volume 113 • Number 5
– Contexte : La connaissance des effets des facteurs congénitaux et de l’environnement au début de la vie sur l’histoire naturelle de l’asthme pourrait fournir des indications importantes sur la pathogénie de l’asthme.
– Objectifs : les auteurs ont évalué les associations entre des facteurs précoces potentiels et la survenue et la rémission de l’asthme au cours de la vie, et testé si l’intensité et le sens de ces associations variaient dans l’enfance, l’adolescence, et à l’âge adulte.
– Méthodes :
- les données concernant l’histoire individuelle de l’asthme chez 18.156 sujets, âgés de 0 à 44 ans, qui ont participé à l’étude clinique de l’« European Community Respiratory Health Survey » ont été analysées rétrospectivement par des méthodes de surveillance d’événements de la vie.
- Le début de l’asthme était défini par l’âge de la première crise et les patients asthmatiques étaient considérés comme étant en phase de rémission s’ils n’avaient pas été sous traitement ou n’avaient pas eu de crise d’asthme dans les 24 derniers mois.
- Le début et la rémission ont été évalués au cours de trois périodes de la vie : <10, de 10 à 20 et > de 20 ans.
- Les associations d’asthme avec des facteurs précoces ont été évaluées par des ratios de risque (HRs).
– Résultats
- une histoire familiale d’asthme ou d’allergie était associée avec un plus haut risque de développement d’un asthme ( HR, 1.89 ;95 % IC, 1.67- 2.13) et une moindre chance de rémission (HR, 0.79 ;95 % IC, 0.64-0.99) au cours de la vie.
- Indépendamment d’une prédisposition génétique individuelle , les infections respiratoires aiguës étaient associées à un risque accru de débuter un asthme au cours de la vie ( HR commun, 3.19 ; 95 %IC, 2.75-3.69), tandis que les contacts précoces avec des enfants plus âgés, ce qui est un marqueur d’exposition prolongée et intermittente aux agents infectieux , apportaient une protection permanente vis à vis de l’asthme ( HR 1.50 ; 95 % IC, 0.74-0.95) et augmentaient les chances de guérison de l’asthme de l’enfance ( HR 0.78 95 %IC, 1.10-2.04).
- la possession d’animaux domestiques a un effet protecteur uniquement dans l’enfance ( HR 0.78 ; 95 % IC, 1.61-2.51) , tandis que le tabagisme maternel ne montrait pas d’association avec l’asthme.
- Le sexe féminin était associé négativement avec le début de l’asthme dans l’enfance (HR 0.62, 95 % IC, 0.52-0.75) et positivement à l’âge adulte (HR ,2.01 ; 95 % IC , 1.61-2.51).
- Les caractéristiques de ces associations étaient les mêmes chez les patients asthmatiques sensibilisés ( Ig E spécifiques positives) et chez les non sensibilisés.
– Conclusions
- la prédisposition génétique et l’exposition aux agents infectieux sont les facteurs déterminants majeurs qui influencent une histoire ultérieure d’asthme.
- La durée et le type d’exposition aux agents infectieux semble être capables à la fois d’accentuer ou de faire disparaître un processus anti-inflammatoire, non relié aux IgE, qui pourrait intervenir partiellement avec prédisposition acquise pour l’asthme.