La technologie du filtre au secours des catastrophes allergiques !

jeudi 27 mai 2004 par Dr Alain Thillay1619 visites

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La technologie du filtre au secours des catastrophes allergiques !

La technologie du filtre au secours des catastrophes allergiques !

jeudi 27 mai 2004, par Dr Alain Thillay

Tout le monde allergologique se souvient de l’asthme épidémique allergique au soja en 1996 à Barcelone. Il s’agissait dans cette étude d’évaluer l’efficacité des mesures prises pour éviter la dissémination de la poussière de soja lors des déchargements.

Epidémie d’asthme au soja et santé publique : nouveau programme de contrôle et évaluation initiale à Barcelone, 1996-98. : Villalbi JR, Plasencia A, Manzanera R, Armengol R, Anto JM.

Agencia de Salut Publica de Barcelona (formerly Institut Municipal de Salut Publica, Ajuntament de Barcelona), Spain. Institut Municipal d’Investigacions Mediques, Barcelona, Spain

dans J Epidemiol Community Health. 2004 Jun ;58(6):461-5

 OBJECTIF

  • Évaluer les nouvelles mesures adoptées afin de contrôler les risques dus aux opérations de déchargement dans le port de Barcelone après un épisode d’épidémie d’asthme en juin 1996.

 METHODES

  • Après une suspension préventive initiale de toutes opérations de déchargement, elles furent reprises par la suite sous des critères restrictifs de durée, de flux, simultanément, et des conditions météorologiques.
  • Les systèmes de filtration basés sur, soit la taille des micropores des filtres ou des membranes en polytetrafluoroethylene sur filtre tetratex, ont démontré des résultats prometteurs.

 RESULTATS

  • L’émission d’allergènes a subi une très importante diminution, de 95 à 98%.
  • Les émissions dans les deux usines de déchargement de soja étaient du même ordre de grandeur que dans l’usine n’opérant pas ce type de pratique.
  • Les niveaux de concentration allergénique présentaient initialement des fluctuations, mais les nouveaux filtres ont diminué les valeurs moyennes ; malgré une augmentation des déchargements, les niveaux moyens d’allergènes n’ont pas augmenté lors des jours de déchargements (67 U/m3) et lors des jours sans déchargement (63 U/m3).
  • Un échantillon de patients a permis de détecter un groupe d’augmentation de symptômes durant les opérations de déchargement un jour où les conditions météorologiques étaient peu optimales, alors que les niveaux d’allergènes étaient bas (225-415 U/ m3).
  • Depuis l’épisode de juin 1996, il n’y a pas eu plus de manifestations d’asthme détectées.

 CONCLUSIONS

  • Cette évaluation montre l’efficacité des nouveaux filtres dans le contrôle de l’émission de la poussière de soja.
  • Grâce à un programme de contrôle systématique, les opérations industrielles du soja peuvent être pratiquées aux alentours des centres urbains sans risque pour la santé publique.
  • Ces données pourront être utilisées dans le développement de standards futurs concernant les agents allergéniques.

Lors du déchargement du soja, l’allergène responsable de l’asthme épidémique de Barcelone de 1996 provenait des parties externes végétales et non pas, bien sûr, de la farine de soja.

Cette étude montre que des mesures préventives adaptées, ici des filtres dont les capacités de filtration ont été ajustées à la poussière du soja, sont efficaces.

Ainsi, les opérations de déchargement ont-elles pu être maintenues dans le port de Barcelone.

Il semblerait logique, à chaque fois qu’une manipulation peut mettre en suspension dans l’air des poussières potentiellement allergisantes, de s’entourer de l’avis d’experts en Allergologie.

Dans nos sociétés occidentales dites modernes, les occasions ne manquent pas de voir ce genre de problème se répéter.

Il serait grand temps que l’expertise allergologique soit appliquée.

Mais, il reste beaucoup d’entraves. Comment, par exemple en France, voulez-vous parler d’expertise allergologique alors même que la profession d’Allergologue n’a pas de statut de spécialité en tant que telle ? Elle n’est donc pas identifiable.

Nous vivons une époque moderne, surtout en France !

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