L’allergie au boulot s’accompagne souvent d’une allergie à la paume.

jeudi 3 juin 2004 par Dr Alain Thillay7492 visites

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L’allergie au boulot s’accompagne souvent d’une allergie à la paume.

L’allergie au boulot s’accompagne souvent d’une allergie à la paume.

jeudi 3 juin 2004, par Dr Alain Thillay

La désensibilisation alimentaire n’existe pas encore dans le cadre de la pratique courante. L’allergie au pollen de bouleau s’accompagne souvent d’une allergie croisée à la pomme. L’objectif de cette étude était de savoir si la désensibilisation au pollen de bouleau avait un effet sur cette allergie croisée à la pomme.

Efficacité de l’immunothérapie au pollen de bouleau sur les réactions allergiques alimentaires croisées confirmée par tests cutanés et test de provocation en double aveugle. : Bolhaar ST, Tiemessen MM, Zuidmeer L, van Leeuwen A, Hoffmann-Sommergruber K, Bruijnzeel-Koomen CA, Taams LS, Knol EF, van Hoffen E, van Ree R, Knulst AC.

Department of Dermatology/Allergology, University Medical Center Utrecht, Utrecht, The Netherlands. S.Bolhaar@azu.nl

dans Clin Exp Allergy. 2004 May ;34(5):761-9.

 CONTEXTE

  • L’effet de l’immunothérapie spécifique (ITS) au pollen de bouleau sur les réactions allergiques alimentaires croisées est controversé.

 OBJECTIF

  • Le but de cette étude était d’étudier l’effet de l’ITS au pollen de bouleau sur l’allergie à la pomme et d’évaluer les allergènes recombinants ainsi que le test de provocation oral en double aveugle contre placebo (TPODACP) comme outils de contrôle.

 METHODES

  • Vingt-cinq adultes allergiques au pollen de bouleau et à la pomme ont été randomisés, divisés en deux groupes, un groupe recevant une ITS au pollen de bouleau et l’autre ne recevant que les médicaments symptomatiques.
  • Les IgE et les IgG4 à l’encontre du pollen de bouleau, de la pomme, des allergènes naturels Bet v 1 et Mal d 1 ont été mesurées.
  • De plus, des prick-tests cutanés ont été pratiqués à l’aide de Bet v 1 recombinant (rBet v 1) et de Mal d 1 recombinant (rMal d 1).
  • Les résultats cliniques étaient évalués par TPODACP.
  • Les cellules T régulatrices (Tregs) CD4(+)CD25(+) ont été isolées à partir du sang périphérique et ont subi des tests fonctionnels.

 RESULTATS

  • L’ITS au pollen de bouleau a permis de diminuer la réactivité des prick-tests cutanés pour rBet v 1 (30 fois) et pour rMal d 1 (10 fois) dès après 3 mois.
  • Les IgG4 anti-Bet v 1 ont montré une réactivité croisée avec Mal d 1.
  • Les scores établis par échelle visuelle analogique ont diminué de plus de 10 fois chez 9 des 13 patients sous ITS dont 3 patients qui ont négativé complètement leur score.
  • Dans le groupe contrôle, aucune diminution n’a été observée.
  • L’ITS au pollen de bouleau n’a pas permis de montrer des modifications détectables dans le nombre ou la fonction des Tregs CD4(+)CD25(+).

 CONCLUSIONS

  • Cet essai suggère que l’ITS au pollen de bouleau diminue aussi les allergies dues aux aliments contenant un allergène homologue de Bet v 1.
  • Les allergènes recombinants et le test de provocation orale en double aveugle contre placebo ont montré qu’ils étaient utilisables pour le contrôle de l’ITS au pollen de bouleau sur les réactions alimentaires croisées.

Cette étude est intéressante car elle aborde un sujet important pour les patients qui souffrent d’une allergie au pollen de bouleau avec allergie croisée à la pomme.

Souvent, en effet, ces patients s’inquiètent du devenir de cette allergie alimentaire et demandent souvent une désensibilisation aux fruits à noyau.

Si l’Allergologue peut répondre facilement pour les pollens, il n’y a pas de désensibilisation fiable pour l’allergie à ces drupacées. Il ne peut pas répondre quant à un effet de la désensibilisation au pollen de bouleau sur cette sensibilisation alimentaire.

Les auteurs se sont entourés de précautions méthodologiques : étude prospective et TPODACP. Il est malheureux que le groupe témoin n’ait pas reçu un placebo de désensibilisation. Ainsi, nous aurions eu une étude en double-aveugle contre placebo pour la désensibilisation. De plus, l’échantillon de patients est un peu limité avec 25 patients en tout.

Ainsi, à priori, les patients désensibilisés ont vu leur réactivité cutané vis-à-vis de rBet v 1 et rMal d 1 nettement diminuer. De plus, le résultat du TPODACP évalué par échelle visuelle analogique montre une diminution notable avec chez 3 d’entre eux une disparition complète de tout symptôme d’allergie alimentaire.

Si intuitivement, cette publication relate des faits qui semblent coller à la réalité clinique de tous les jours de l’Allergologue praticien, elle demande à être confirmée par une étude dont la méthodologie ne souffrirait d’aucune critique avec un nombre de patients bien plus important.

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