La pluie fait-elle le beau pollen ?

jeudi 10 juin 2004 par Dr Philippe Carré4811 visites

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La pluie fait-elle le beau pollen ?

La pluie fait-elle le beau pollen ?

jeudi 10 juin 2004, par Dr Philippe Carré

L’allergie pollinique dépend de nombreux facteurs d’environnement, et en particulier des données météorologiques, qui vont conditionner la concentration des pollens et l’importance des symptômes. Cette étude évalue les relations entre le niveau des pollens, la météorologie et les symptômes, chez des enfants polliniques en Turquie.

Relation entre les comptes polliniques et les variations de température dans la côte Est de la Turquie. Affectent-elles les symptômes allergiques chez les enfants allergiques aux pollens ? : Altintas DU, Karakoc GB, Yilmaz M, Pinar M, Kendirli SG, Cakan H.

Faculty of Medicine, Department of Pediatric Allergy and Immunology, Cukurova University, Turkey. deryader@future.net

dans Clin Dev Immunol. 2004 Mar ;11(1):87-96

 Contexte.

  • Les relevés aéroallergéniques fournissent des informations concernant le début, la durée et la sévérité de la saison pollinique dont se servent les cliniciens pour orienter la sélection des allergènes pour les tests cutanés et le traitement.

 Objectifs.

  • Cette étude de surveillance atmosphérique rapporte
    • 1) la contribution des pollens aériens à Adana pendant un an
    • 2) le début, la durée et le pic des pollens
    • 3) la relation entre les pollens aériens et des variables météorologiques sélectionnées et
    • 4) les effets sur les symptômes chez des enfants allergiques aux pollens.

 Méthodes.

  • Le recueil des pollens était effectué avec un capteur volumétrique Burkard.
  • Les données météorologiques étaient mesurées quotidiennement entre avril 2001 et avril 2002.
  • Les scores symptomatiques d’asthme étaient étudiés chez 186 enfants allergiques aux pollens suivis dans une consultation d’allergie pédiatrique pendant la même période.

 Résultats.

  • Des mesures moyennes incluant 82.5% de pollens d’arbres, 7.7% de graminées et 9.8% d’herbacées ont été identifiés pendant un an.
  • Les pollens d’arbres prédominants étaient les cupressacées, L’Eucalyptus et le pin.
  • Les herbacées prédominantes étaient les pollens de la famille des Chénopodiacées.
  • Quand les niveaux de pollens étaient évalués en relation avec les conditions météorologiques : les variations journalières des comptes totaux de pollens n’étaient corrélées de façon significative avec aucune des variables étudiées (humidité, pluie, température et vent) (p>0.05).
  • Des corrélations positives ont été trouvées entre à la fois les graminées et les herbacées, et l’humidité et les pluies entre mars et juillet.
  • Cependant, des corrélations positives ont été trouvées entre le compte des pollens d’arbres et la température et l’humidité en mai et juin.

 Conclusion.

  • Cette étude est la première analyse volumétrique des pollens aériens conduite dans la région d’Adena.
  • Elle suggère que les effets de la météo sur le compte pollinique et le score de symptômes, dans cette population, ne pouvaient pas être clairement identifiés sur les résultats de cette étude annuelle.
  • Cependant, les comptes polliniques avaient des effets sur les symptômes allergiques chez les enfants allergiques aux pollens.
  • L’analyse des interactions complexes entre les paramètres multiples du temps pourrait peut-être élucider plus clairement la relation entre les conditions météorologiques et les données aérobiologiques, et donner au clinicien des informations nécessaires pour retenir la prévalence pollinique.
  • La pertinence des niveaux locaux d’aéroallergènes nécessite un monitoring régulier. Une telle pertinence représente un guide utile dans l’efficacité du testing et du traitement des patients atopiques.

Cette étude montre que les variations météorologiques (humidité, température, pluie, vent) n’entraînent pas globalement d’effet significatif sur le compte des pollens et les symptômes chez des enfants polliniques dans une région de Turquie.

De façon partielle, on retrouve quelques corrélations entre les comptes de certains pollens et certaines périodes de l’année, mais sans qu’il soit possible d’en tirer des données utilisables en pratique clinique.

Les comptes polliniques permettent par contre une surveillance aérobiologique qui peut être un guide utile pour la prise en charge des patients allergiques par les médecins ; c’est d’ailleurs ce à quoi nous sert en France le Réseau National de Surveillance Aérobiologique.

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