Prévention du risque atopique chez les enfants : pas de fessée, pas d’école !!

dimanche 27 juin 2004 par Dr Stéphane Guez2053 visites

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Prévention du risque atopique chez les enfants : pas de fessée, pas d’école !!

Prévention du risque atopique chez les enfants : pas de fessée, pas d’école !!

dimanche 27 juin 2004, par Dr Stéphane Guez

Pourquoi y a-t-il plus d’enfants allergiques ? Les psychiatres nous disent que nos petits chérubins sont de plus en plus stressés par les rythmes scolaires et les multiples activités proposées par les parents pour faire de leurs enfants de futurs champions. Y a t’il une relation entre atopie et ce stress ?

Stress chronique et taux des IgE, prolifération induite par les allergènes et profil de sécrétion des cytokines, chez des enfants d’une cohorte suivie depuis la naissance et ayant une prédisposition à la maladie atopique. : Rosalind J. Wright, MD, MPH a,d * Patricia Finn, MD b,d
Johanna Paola Contreras, MD d Sheldon Cohen, PhD f
Robert O. Wright, MD, MPH a,e
John Staudenmayer, PhD g
Matthew Wand, PhD h David Perkins, MD, PhD c,d
Scott T. Weiss, MD, MS a,d
Diane R. Gold, MD, MPH a,d

From athe Channing Laboratory, bthe Pulmonary and Critical Care Division, cImmunogentics and Transplanation, and dthe Department of Medicine, Brigham and Women’s Hospital, Boston ; ethe Department of Emergency Medicine, The Children’s Hospital, Harvard Medical School, Boston ; fthe Department of Psychology, Carnegie Mellon University, Pittsburgh ; gthe Department of Mathematics and Statistics, University of Massachusetts, Amherst ; and hthe Department of Statistics, School of Mathematics, University of New South Wales, Sydney USA

dans JACI June 2004 • Volume 113 • Number 6

 Introduction :

  • Le stress psychologique peut modifier les fonctions immunes et la production de cytokines.

 Objectif de l’étude :

  • Les auteurs ont étudié les relations entre le stress lors de soins et les marqueurs suivants de la réponse immunitaire précoce :
    • production d’IgE (n=215),
    • réponse proliférative induite par un mitogène et par Der farinae et blatte (Bla g2) (n=114), et
    • production de cytokines (INF gamma, TNF alpha, IL10 et 13)
  • dans une cohorte prospective suivie depuis la naissance et à risque d’atopie.

 Méthodologie :

  • Le stress a été mesuré à un intervalle de 2 mois pour les 2 premières années de vie et ensuite de façon annuelle par une échelle de perception du stress (Perceived Stress Scale).
  • Un prélèvement de sang a été réalisé chez les enfants (age moyen : 2.1 an avec un intervalle de 18 à 32 mois), avec analyse des IgE totales et appréciation de la prolifération induite par les allergènes à l’aide d’un index de stimulation (SI : incorporation moyenne de thymidine du prélèvement stimulé, divisé par celui du prélèvement non stimulé).
  • Les relations entre le stress et la réponse proliférative (SI > 3 versus SI < 3) et le taux des IgE totales (<100 IU/ml versus > 100 IU/ml) ont été examinées par méthode de régression logistique.
  • Les relations entre le taux des cytokines et le stress ont été analysées par régression linéaire.

 Résultats :

  • Après ajustement, les stress les plus élevés dans les 6 premiers mois après la naissance sont associés à une prolifération, après stimulation par les acariens, supérieure à 3 (odd ratio [OR], 1.5 ; 95% CI, 1.0-2.3) avec également une stimulation par la blatte supérieure à 3 (OR, 1.13 ; 95% CI, 0.7-1.8).
  • Les stress les plus élevés entre 6 et 18 mois sont associés à un taux élevé d’IgE totales (OR, 2.03 ; 95% CI, 1.1-3.6).
  • Les plus forts stress sont significativement associés à une production plus élevée de TNF alpha, avec une tendance entre stress élevé et production d’INF gamma.

 Conclusions :

  • Un stress augmenté dans la petite enfance est associé à une réponse immunitaire de type atopique chez des enfants prédisposés à une atopie et un asthme.

Dans ce travail, les auteurs démontrent qu’il y a une relation entre le niveau de stress dans les premiers mois de vie et le risque de développer un terrain atopique apprécié par des marqueurs biologiques comme le taux des IgE totales et la réponse proliférative lors d’une stimulation par des allergènes.

Ce travail est très intéressant et ouvre une nouvelle voie pour expliquer l’augmentation de l’atopie dans nos pays.

Il existe on le sait un lien étroit entre le système nerveux et le système immunitaire même si la nature de ce lien reste encore largement méconnue. On explique ainsi l’augmentation des infarctus mais également des cancers lors de stress important comme le moment de la retraite.

Dans ce travail portant chez de jeunes enfants, il semble qu’il y bien une relation nette entre le niveau de stress et le risque de développer un terrain atopique, les niveaux de stress les plus élevés étant associés à une augmentation des IgE totales significatives ainsi que de la réponse proliférative à des allergènes.

Il faudrait donc diminuer ce stress initial chez les jeunes enfants.

Mais comment ? Faut-il mettre tous les humains sous anxiolytiques ? Et le stress n’est il pas un facteur primordial de développement de l’être humain, qui a certainement toujours existé ?

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