Les bébés allergiques ne supportent plus les mères « vaches » !!

mercredi 28 juillet 2004 par Dr Stéphane Guez2051 visites

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Les bébés allergiques ne supportent plus les mères « vaches » !!

Les bébés allergiques ne supportent plus les mères « vaches » !!

mercredi 28 juillet 2004, par Dr Stéphane Guez

L’alimentation au lait de vache est souvent mise en cause dans l’apparition d’allergie alimentaire et d’aggravation de la dermatite atopique chez des nouveaux nés à risque du fait de leurs antécédents familiaux très chargés sur le plan allergique. Faut-il ou non recommander les régimes d’éviction pendant les 6 premiers mois ?

Formules hypoallergéniques : quand ? pour qui ? et combien de temps : après plus de 15 ans on connaît enfin les bonnes indications. : A. Høst1, S. Halken2

1Department of Pediatrics, Odense University Hospital ; 2Department of Pediatrics, Sønderborg Hospital, Denmark

Allergy 59 (s78), 45-52

 Les différents types de lait de substitution :

  • Les formules de lait hypoallergéniques sont réalisées par hydrolyse enzymatique des différentes sources de protéines comme la caséine bovine, le soja ; suivies par différents processus comme le traitement par la chaleur et ou l’ultrafiltration, ou sur la base d’un mélange de différents acides aminés.
     Les produits sont classés selon le degré d’hydrolysat des protéines avec des formes partielles ou totales.

 Caractérisation des différents laits :

  • Les propriétés des différents produits sont caractérisées par des techniques biochimiques, et la réduction de l’allergie est évaluée in vitro par des méthodes immunologiques variables, et in vivo par tests cutanés : prick, patch et tests de provocation.
     Les tests in vitro ne sont pas prédictifs des effets allergiques chez l’homme, et jusqu’à présent il n’y a pas de preuve d’un seuil spécifique des protéines immunologiques.
  • Seuls les mélanges d’acides aminés purs sont considérés comme non allergisants. Les autres formules hypoallergéniques contiennent en réalité un résidu de composants allergéniques.

 Traitement curatif de l’allergie au lait de vache :

  • Actuellement, le potentiel d’un produit en tant que traitement et prévention de l’allergie alimentaire peut-être déterminé par des essais cliniques scientifiquement validés selon des protocoles standardisés.
  • Il a été démontré que les traitements diététiques pour le traitement de l’allergie aux protéines de lait de vache chez les enfants doivent être tolérés par au moins 90% de enfants ayant une allergie au lait de vache documentée, avec un intervalle de confiance de 95%.
  • Des hydrolysats extensifs et des formules réalisées par mélange d’acides aminés remplissent ces critères.

 Traitement préventif des allergies :

  • Les formules utilisées pour la prévention pourrait avoir un taux faible, voire une absence de protéines allergisantes jusqu’à preuve du contraire.
  • Cependant il n’y a pas de critères fermement établis pour l’étude des modalités de prévention de l’allergie alimentaire.
  • Les nouveaux nés incluent dans les études de prévention pourraient être ceux des familles à risque, ils pourraient être randomisés à la naissance et nourris avec une formule de lait lorsque des suppléments alimentaires sont nécessaires durant les 4 à 6 premiers mois de vie.
  • Un suivi clinique de 18 mois pourrait être effectué et les enfants pourraient être examinés lors de l’apparition de symptômes.
  • Des critères cliniques validés, incluant les tests de provocation alimentaire pourrait être utilisés pour le diagnostic.
  • Les enfants nourris avec ces formules qui ont pour objectif de prévenir ou de retarder l’allergie ont une diminution statistiquement significative de la prévalence de l’allergie lorsqu’on les compare à des enfants nourris avec du lait de vache ordinaire. -* Nourrir les enfants à haut risque avec une formule hypoallergénique en association avec une éviction des aliments solides pendant les 4 à 6 premiers mois de vie réduit l’incidence cumulative de l’allergie aux protéines de lait de vache et la dermatite atopique par rapport à une alimentation au lait de vache standard.
     Les hydrolysats partiels pourraient avoir un effet, mais inférieur à ceux des hydrolysats poussés.

 Conclusion :

  • Ainsi, si une alimentation exclusive au sein n’est pas possible chez des enfants à haut risque, une formule hypoallergénique contrôlée et une éviction de l’alimentation solide est recommandée pendant les 4 premiers mois de vie.

Dans cet article de synthèse, les auteurs proposent une conduite à tenir simple pour prescrire des hydrolysats selon que l’objectif est thérapeutique ou préventif.

Les hydrolysats totaux sont préférés jusqu’à preuve du contraire aux formules partielles, l’alimentation au sein devant rester une priorité chez les enfants à risque.

Ce travail peut permettre d’y voir plus clair dans les indications des traitements de substitution du lait de vache chez les petits atopiques.

Il y a actuellement suffisamment de preuves scientifiques pour recommander chez des enfants à risque un allaitement au sein, et si ce n’est pas possible un lait hypoallergénique de type hydrolysat total.

Les hydrolysats partiels sont à éviter sauf s’ils font la preuve de leur intérêt.

Enfin, chez les enfants ayant une authentique allergie au lait de vache, il faut éliminer totalement l’apport de lait et n’utiliser que des laits de substitution non allergéniques.

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