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Le neutrophile, médaillé olympique de la réponse nasale allergique !!
dimanche 5 septembre 2004, par
La rhinite allergique est une pathologie très fréquente mais les mécanismes intimes physiopathologiques qui conduisent à la réponse nasale tardive sont encore mal connus. Pourtant, il serait important de déterminer en particulier les cellules inflammatoires impliquées pour adapter au mieux la thérapeutique.
Un rôle pour les neutrophiles dans la rhinite allergique intermittente. : Fransson M, Benson M, Wennergren G, Cardell LO.
Department of Otorhinolaryngology, Malmo University Hospital, Malmo, Sweden. mattias.fransson@oron.mas.lu.se
dans Acta Otolaryngol. 2004 Jun ;124(5):616-20
– Objectif de l’étude :
- Chez les patients ayant une rhinite allergique intermittente (RAI), le test de provocation allergénique peut induire à la fois des réponses précoces et retardées.
- Le but de ce travail a été d’étudier la corrélation entre les cellules inflammatoires recueillies par le liquide de lavage nasal et les paramètres cliniques, après un test de provocation par les pollens.
– Matériel et méthode :
- Les liquides de lavage nasal ont été obtenus chez 29 patients ayant une RIA avant, et 1 et 6 heures après un test de provocation allergénique, représentatif respectivement du témoin et des phases précoces et tardives.
- Les symptômes et le score à la rhinoscopie ont été enregistrés en même temps.
- Les cellules inflammatoires ont été recueillies dans le liquide de lavage nasal.
– Résultats :
- La phase précoce est caractérisée par une augmentation du sore symptomatique et des signes à la rhinoscopie, avec œdème et sécrétion de neutrophiles.
- Lors de la phase tardive, le score symptomatique diminue mais les signes d’une sécrétion persistante sont associés.
- Les scores, symptomatiques nasale totale et de sécrétion, sont corrélés au nombre de neutrophiles dans le liquide de lavage à 1h.
- Le taux des éosinophiles n’augmente pas durant les phases précoces ou tardives.
– Conclusions :
- Un test de provocation allergique induit des réponses, précoce et tardive, qui sont dominées par les neutrophiles, avec une sécrétion qui est le seul signe clinique persistant durant la phase tardive.
- L’augmentation du nombre des neutrophiles est corrélée avec l’enregistrement des symptômes de sécrétion.
- Les données de ce travail montrent que les neutrophiles dans la RAI, en raison de leur corrélation avec les paramètres sécrétoires, pourraient être impliqués comme les promoteurs de la sécrétion nasale.
Les auteurs démontrent que le test de provocation allergique nasal entraîne une réponse précoce puis tardive, essentiellement de type sécrétoire, qui s’associe sur le plan physiologique à une augmentation des neutrophiles. Ces derniers seraient impliqués dans la physiopathologie de la sécrétion nasale tardive post allergique.
Ce travail apporte des informations pour le moins surprenantes sur la physiopathologie de la phase tardive dans la rhinite allergique intermittente.
Il ne faut pas penser que toutes les réactions allergiques sont identiques et qu’il soit possible de transposer toutes les données acquises dans l’asthme allergique à la rhinite allergique.
Si les éosinophiles caractérisent l’allergie, dans la rhinite il y a une réponse spécifique des neutrophiles lors d’un test de provocation allergique, avec une corrélation entre l’existence d’une sécrétion nasale persistante et la présence de ces neutrophiles.
Il semble donc que les neutrophiles puissent jouer le rôle de promoteur de la sécrétion nasale.
Très curieusement, il n’y a pas d’augmentation du taux des éosinophiles, prouvant que ces cellules ne sont sans doute pas impliquées dans ces phénomènes cliniques de la phase allergique tardive.
Cela pourrait conduite à proposer des traitements anti-inflammatoires plus spécifiques à la réaction neutrophile. Si ces données sont confirmées bien entendu...
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