Olympiade des tests aux pénicillines : la Grèce, médaille d’or ! !

jeudi 9 septembre 2004 par Dr Stéphane Guez1529 visites

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Olympiade des tests aux pénicillines : la Grèce, médaille d’or ! !

Olympiade des tests aux pénicillines : la Grèce, médaille d’or ! !

jeudi 9 septembre 2004, par Dr Stéphane Guez

Beaucoup de patients se disent allergiques aux pénicillines mais pour nombre d’entre eux il s’agit d’un effet indésirable autre. Pour ne pas se priver à tort de cette classe d’antibiotiques, il est nécessaire de réaliser un bilan allergologique. Est-il fiable, doit-on faire des tests cutanés et lesquels ?

Hypersensibilité aux pénicillines : valeurs des antécédents et des tests cutanés en pratique quotidienne. : Kalogeromitros D, Rigopoulos D, Gregoriou S, Papaioannou D, Mousatou V, Katsarou-Katsari A.

Department of Allergy, University of Athens, Andreas Syngros Hospital, Athens, Greece

dans Allergy Asthma Proc. 2004 May-Jun ;25(3):157-60

 Introduction :

  • Les pénicillines sont souvent exclues en thérapeutique sur les dires des patients qui rapportent une histoire d’effet indésirable après prise de pénicilline.

 Objectifs de l’étude :

  • Il s’agit d’une étude prospective pour déterminer :
    • la réalité d’une véritable allergie aux pénicillines chez des patients ayant des antécédents soit peu convaincants, soit très convaincants d’allergie à la pénicilline
    • et pour évaluer la valeur diagnostique de tests cutanés appropriés.

 Méthodologie :

  • 638 patients ayant pris des bétalactamines et ayant l’indication de la prise de pénicillines ont été adressés à la clinique dermatologique de l’université d’Athènes pour des tests cutanés aux déterminants majeurs et mineurs de la pénicilline entre janvier 2000 et Décembre 2002.
  • La prévalence des tests cutanés positifs dans le groupe complet ainsi que dans les 2 sous-groupes : antécédents convaincants et peu convaincants ont été calculés.

 Résultats :

  • On observe 19 test positifs sur 638 (3%) dans le groupe total,
    • 0.9% dans le groupe sans antécédents,
    • 14.6% dans le groupe aux antécédents peu convaincants (14 sur 96, IC95% : 5.95-59.92)
    • et 72.2% soit 13 sur 18 dans le groupe ayant des antécédents convaincants de réaction allergique de type I (IC95% : 62.19-1440.8) avec un odd ratio de 281.3 et un test comparatif (chi2) = 286.3.
  • Les patients ayant des antécédents peu convaincants ont 18 fois plus de chance d’avoir un test cutané positif que les patients n’ayant pas d’ATCD allergiques aux pénicillines, alors que si les antécédents sont très convaincants le risque de tests cutanés positifs est multiplié par 281.
  • Cependant, le fait que 5 des 18 patients (27.8%) ayant des antécédents évocateurs d’une allergie immédiate ont des tests cutanés négatifs, montre que les tests cutanés sont importants si la décision d’administrer des pénicillines est nécessaire.

Dans ce travail prospectif sur 638 patients les auteurs démontrent que l’interrogatoire est fiable pour repérer les patients potentiellement allergiques aux pénicillines. Cependant la réalisation des tests cutanés est obligatoire car 30% des patients ayant eut une réaction d’allure allergique ont des tests négatifs.

Ce travail d’une équipe de médecins grecs d’Athènes est très intéressant car pratique et donc les conclusions sont utiles en allergologie générale.

L’intérêt des tests cutanés vis-à-vis des pénicillines, du type Allergopen est confirmé, avec des résultats fiables.

D’autre part, cet travail confirme qu’un interrogatoire allergologique permet de repérer de façon tout à fait valable les patients potentiellement allergiques. L’interrogatoire est donc un temps fondamental et spécialisé en allergologie et doit être reconnu en tant que tel.

Le problème actuellement est qu’il y a une menace sur la disponibilité des tests cutanés Allergopen en raison d’une abandon probable de l’importation de ce produit en France. Nous ne savons donc pas comment nous pourrons dans les prochains mois réaliser l’exploration des patients allergiques aux pénicillines.

Maintenant il reste un problème non résolu par ce travail : c’est la confirmation de la valeur prédictive des tests cutanés. Les patients ayant un test positif ne reçoivent pas de pénicillines mais il y a certainement des faux positifs. Mais éthiquement il est difficile de demander au patient de prendre, malgré un test positif, de la pénicilline au nom de la science....

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