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L’hérédité contre l’environnement : le pot de fer contre le pot de verre ? les atopiques manqueraient-ils de pot ?
mardi 5 octobre 2004, par
Les auteurs ont étudié les effets de l’exposition allergénique précoce sur le développement d’asthme et d’allergie respiratoire sur une cohorte de 625 enfants anglais. La question reste posée : que faut-il faire, les exposer ou non ?
Exposition allergénique précoce, tests cutanés et sibilances chez des enfants de 5 ans en Angleterre : une étude de cohorte. : P Cullinan, S J MacNeill, J M Harris, S Moffat, C White, P Mills and A J Newman Taylor
Department of Occupational and Environmental Medicine, Imperial College School of Medicine at the National Heart and Lung Institute, London, UK
dans Thorax 2004 ;59:855-861
– Historique :
- Pendant de nombreuses années, il a été pensé que le risque d’allergies respiratoires chez l’enfant était lié à l’exposition allergénique précoce. Il existe néanmoins peu d’études prospectives sur le sujet.
- Nous avons donc décidé d’étudier cette relation dans une population de cohorte représentative d’enfants nés à Ashord, dans le Kent.
– Méthodes :
- Nous avons suivi 625 enfants (94% de la population éligible) de la naissance à l’âge de 5 ans et demi, âge auquel les enfants avaient des prick-tests avec des extraits d’acariens, de la poussière de maison et des poils de chat.
- Nous avons ensuite interrogé la mère sur la survenue éventuelle d’épisodes de sibilances au cours de l’année précédente.
- Ces éléments ont ensuite été analysés en fonction des concentrations en Der p 1 et Fel d 1 mesurées au domicile lorsque les enfants étaient âgés de 8 semaines.
– Résultats :
- A l’âge de 5 ans et demi, 10% des enfants étaient sensibilisés aux acariens de la poussière de maison ou au chat, 7% présentaient des sibilances et une atopie.
- Il n’existait aucune relation significative entre l’exposition allergénique et la survenue d’une sensibilisation ou de sibilances.
- Après analyse, pour les deux allergènes la relation entre exposition et sensibilisation et/ou développement de sibilances croissait de manière très importante avec de faibles concentrations d’allergènes et diminuait avec de fortes concentrations.
- Ces schémas étaient modifiés par l’existence d’une atopie parentale et l’ordre dans la fratrie.
– Conclusions :
- Il n’existe aucune relation linéaire entre une exposition allergénique précoce et la survenue d’allergie respiratoire chez l’enfant ; de plus, les risques de sensibilisation et d’asthme surviennent à de très faibles concentrations d’allergènes et sont atténuées après.
- Ces schémas sont influencés par l’existence d’une atopie parentale et par l’ordre dans la fratrie.
- Ces résultats suggèrent que dans le développement de l’atopie et de l’asthme, il existe des interactions importantes génétique/environnement et impliquent que les seules mesures de réduction allergénique de l’environnement aient peu de chances d’avoir le moindre impact sur l’incidence des ces maladies chez l’enfant.
Cette étude de cohorte anglaise étudie les effets d’une exposition allergénique précoce sur le devenir asthmatique et/ou atopique de 625 enfants.
Les enfants ont été testés à l’âge de 5 ans ½ (acariens et chat), et auparavant, alors qu’ils étaient âgés de 8 semaines, des mesures de concentration de Der p 1 et Fel d 1 avaient été effectuées à leur domicile.
Les auteurs concluent qu’il n’existe aucune relation linéaire entre l’exposition allergénique et le développement d’allergies respiratoires (10% des enfants étaient sensibilisés à un des allergènes et 7% avaient un asthme et une atopie).
De plus, le risque de sensibilisation et de survenue d’un asthme augmentait avec de faibles concentrations d’allergènes, ceci étant modulé par l’existence d’atopie parentale et d’ordre dans la fratrie.
Johnson et coll dans une étude publiée en juillet dernier dans le JACI était parvenu aux mêmes conclusions, et une autre étude de cohorte allemande parue en 2000 dans le Lancet et portant sur 1314 enfants ne retrouvait aucune relation entre l’exposition allergénique et le développement d’allergies respiratoires à l’âge de 7 ans.
En présence d’antécédents familiaux, nous avions tendance à demander aux parents de réduire au maximum la charge allergénique de l’environnement de l’enfant.
Plusieurs études dont celle-ci fait partie nous prouvent que cela est complètement inutile, car cela n’empêchera pas le processus de sensibilisation.
Quant à la surexposition allergénique, le débat reste ouvert.
Certaines études ont montré un risque diminué (cette diminution du risque est prouvée en l’absence d’atopie parentale) alors que d’autres ont démontré l’effet de sensibilisation avec des concentrations élevées d’allergènes.
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