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Prévention Primaire : Un Vaccin contre l’Atopie ?
lundi 18 octobre 2004, par
Pour essayer de contrebalancer la nette augmentation de la prévalence de l’ atopie en général et de l’asthme en particulier au cours des dernières décennies, diverses stratégies de prévention primaire ont été tentées dont la stimulation de l’activité Th1 chez les patients par utilisation de microorganismes .Cet article fait le point sur une étude récente.
Effet de la Vaccination par le BCG chez des écoliers asthmatiques. : Mario H. Vargas1, Demetrio A. Bernal-Alcántara2, Miguel A. Vaca2*, Francisco Franco-Marina2 and Ricardo Lascurain3
1Departamento de Investigación en Asma, Instituto Nacional de Enfermedades Respiratorias, México DF, 2Subdirección de Investigación Sociomédica, Instituto Nacional de Enfermedades Respiratorias, México DF and 3Departamento de Investigación en Bioquímica, Instituto Nacional de Enfermedades Respiratorias, México DF, Mexico
dans Pediatric Allergy and Immunology 15 (5), 415-420.
– Les objectifs de récentes études étaient d’explorer l’effet de la vaccination par le Bacille de Calmette et Guérin(BCG) ou par Mycobactérium vaccae chez des patients asthmatiques les résultats ont été contradictoires.
– En effet nous avons étudié l’effet de la vaccination par le BCG chez des écoliers asthmatiques, spécialement en se concentrant sur les cytokines libérées par les cellules mononuclées.
– Après une période d’un an, 67 enfants asthmatiques d’âge scolaire ont reçu une dose immunisante en intradermo de BCG (33 patients) ou d’un placebo (34 patients).
Les deux groupes ont été suivis pendant 1 an.
– Les taux d’immunoglogulines sériques (IgE) n’ont pas changé après le BCG (407,1+-86,6 vs 415,1+-86,7Iuml/ml) mais ont augmenté après le placebo (406,7+-67,0 vs 619,7+-90,7UI/ml ;p=0,001).
– L’Interleukine IL4 et l’interféron INFd mesurés dans le surnageant d’une culture de cellules sanguines mononuclées stimulées n’ont pas changé dans le groupe BCG(respectivement 10,8+-2,3 vs 17,9+-5,7 pg/ml et 348,6+-11,80vs 354,8+-139pg/ml) tandis que dans le groupe contrôle l’IL4 augmentait (de 6,7+-1,3 à 16,1+-6,0pg/ml :p<0,05) et que l’IFNd baissait (de 279,9 +-82,1 à 232,1+-109,6pg/ml ;p=0,01).
– En comparaison avec leur statut initial ,la plupart des patients ont gardé la même sévérité de leur asthme et la même proportion de séjours aux urgences à la fin de l’étude.
– La proportion d’amélioration et d’aggravation était la même dans les 2 groupes
– En conclusion ,contrairement aux hypothèses habituelles ,la vaccination par le BCG chez des enfants asthmatiques est incapable de créer à long terme un renforcement de la réponse Th1 bien qu’elle pourrait permettre d’éviter l’augmentation de la réponse Th2 observée chez les patients contrôles.
La vaccination par le BCG chez des enfants asthmatiques donne donc des résultats décevants en matière de prévention.
La nette augmentation de la prévalence de l’atopie au cours des dernières décennies pourrait avoir plusieurs causes dont deux mieux identifiées :
- une exposition plus importante aux allergènes due à des modifications de l’habitat, des habitudes de vie .....
- et l’exposition au contraire moins importante aux antigènes microbiens du fait de l’amélioration des conditions d’hygiène pendant la petite enfance (les parents essayant de retarder au maximum l’entrée des enfants en collectivité entre autres ....)
Reposant sur ces deux causes, des stratégies de prévention primaire ont été élaborées dont celle de stimuler le système Th1 par une exposition microbienne contrôlée et non infectante.
Cette protection éventuelle conférée par le BCG vis à vis de l’atopie a fait l’objet de plusieurs études ,chez des enfants en Nouvelle Guinée ,dans une population d’enfants d’Europe du Nord, avec des résultats contradictoires, diminution de l’atopie dans la première étude ,aucun changement dans l’autre.
Des études ont été faites chez des adultes sans résultat intéressant dans l’asthme alors que des résultats plus intéressants auraient été notés dans la dermatite atopique.
En conclusion, toutes les études semblent montrer qu’il est peu probable qu’une action portant en particulier sur un seul facteur soit suffisante pour freiner l’augmentation de l’incidence de l’atopie.
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