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Développement des maladies allergiques : une banale histoire de yoghourt ?
dimanche 31 octobre 2004, par
Les lactobacilles sont nos amis dit la publicité. Et il est vrai que de nombreux travaux ces dernières années ont confirmé les effets immunologiques de ces lactobacilles avec un effet bénéfique sur l’inhibition de la réponse allergique. Mais tous les lactobacilles sont-ils utiles à l’inhibition de la maladie allergique ?
Les effets antiallergiques des lactobacilles sont dépendants des souches et médiés par des effets à la fois sur l’expression et l’équilibre des cytokines TH1 et TH2
: Fujiwara D, Inoue S, Wakabayashi H, Fujii T.
Central Laboratories for Key Technology, Kirin Brewery Co., Ltd., Yokohama, Kanagawa, Japan.
dans Int Arch Allergy Immunol. 2004 Oct 4 ;135(3):205-215
– Introduction :
- Il y a un intérêt grandissant pour les effets immunostimulants et en particulier les effets antiallergiques des lactobacilles (LAB).
- Cependant, aucune étude n’a été réalisée pour comparer le potentiel immunostimulant de souches de LAB.
– Objectif de l’étude :
- Comparer les effets antiallergiques de différentes souches de lactobacilles.
– Méthodologie :
- Les effets immunostimulants in vitro sur la balance TH1/TH2 de plus de 100 souches de LAB ont été comparés au niveau des splénocytes différenciés TH2 de souris sensibilisées à l’ovalbumine.
- La capacité antiallergique in vivo de la souche KW3110 a été étudiée dans un modèle de polarisation TH2 en déterminant la concentration sérique en IGE, les sécrétions en cytokines TH1/TH2 des splénocytes et l’expression des molécules de co-stimulation des macrophages.
– Résultats :
- Les études in vitro sur les splénocytes polarisés TH2, utilisant l’IL12 comme un paramètre de différenciation TH1 et l’IL4 comme un paramètre de différenciation TH2, montrent une grande variété d’activités :
- activatrices d’IL12 et
- répressives d’IL4.
- Cela dépend de la souche de LAB mais pas de l’espèce.
- Cependant, une évaluation de façon individuelle des souches in vivo, montre qu’après exposition au lactobacillus paracasei KW3110, l’élévation des IgE, obtenue par injections répétées d’ovalbumine à des souris, est très fortement diminuée.
- Les sécrétions en cytokines des splénocytes 20 semaines après l’administration de KW3110 montrent l’expression :
- d’une augmentation de l’IL12
- et d’une diminution de l’IL4.
- L’expression à la fois de CD40 et de B7-1 sur les macrophages est augmentée par l’administration de KW3110.
– Conclusion :
- L’amélioration des effets sur la balance TH1/TH2 par l’administration de lactobacilles est dépendante de la souche plus que de l’espèce de lactobacilles.
- L’administration orale de KW3110 dans un modèle d’allergie chez la souris oriente la réponse lymphocytaire vers la population TH1 au travers d’une différenciation des macrophages avec une diminution du taux des IgE sériques.
Dans ce travail les auteurs confirment les effets immunostimulants des lactobacilles avec une réponse sur le développement de l’allergie qui est variable selon les espèces. L’administration de l’espèce KW3110 diminue les réponses allergiques dans un modèle animal.
Ce travail est très intéressant car de nombreux travaux portent sur les relations entre diététique et développement des maladies allergiques.
Les lactobacilles ont une influence sur le système immunitaire mais dont les effets sur l’allergie sont variables selon les espèces.
Ces lactobacilles sont des Gram + non spiralés appartenant à la famille des lactobacillaceae. Ils fermentent les glucides avec production d’acide lactique et d’alcool.
Ils sont très présents dans notre alimentation comme les produits les laitiers, les formages ou le vin.
Ils sont non pathogènes pour l’homme.
Leur administration peut diminuer les réponses allergiques, et ceci fait l’objet actuellement de nombreuses études qui sont en cours.
Ce travail montre que toutes les espèces ne sont pas aussi intéressantes.
La souche KW3110 parait très importante dans le domaine de l’allergie.
Il faudrait maintenant la tester dans un modèle humain.
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