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Bébés siffleurs, faut il refuser les béta2-mimétiques ?
dimanche 25 août 2002, par
Le débat est classique en allergologie pédiatrique concernant l’utilité ou non des béta²-mimétiques chez les nourrissons siffleurs, certaines études ayant même montré un effet délétère de ces médicaments. Les auteurs ont donc fait une revue de la littérature concernant ce sujet.
Béta²-mimétique courte durée d’action pour des sifflements récidivants chez les enfants de moins de 2 ans. : Chavasse R, Seddon P, Bara A, McKean M. dans Cochrane Database Syst Rev 2002 ;(3):CD002873
Les sifflements bronchiques sont un symptôme fréquent chez les enfants, et une cause classique de consultations en service d’urgence et d’admission à l’hôpital. Les béta²-mimétiques sont les bronchodilatateurs les plus souvent utilisés mais leur efficacité est discutée.
– Objectif : déterminer l’efficacité des béta2mimatiques de courte durée d’action pour le traitement des enfants ayant des sifflements récurrents ou persistants.
– Stratégie de recherche : Les études contributives ont été recherchées dans les bases de données suivantes : Chrane Airways Group, Medline, Pubmed. Les mots clés suivants ont été utilisés : sifflements, asthme enfant, enfance béta²-mimétique courte durée d’action, salbutamol, albuterol, terbutaline, orciprenaline, fénoterol.
– Critères de sélection : Etudes randomisées contrôlées comparant l’effet d’un béta2 contre un placebo chez des enfants de moins de 2 ans qui ont eu au moins 2 épisodes ou plus de sifflements respiratoires non liés à une autre pathologie chronique pulmonaire.
– Résultats]] : 8 études ont été retenues, effectuées pour 3 à domicile, pour 2 en milieu hospitalier, pour 3 en service d’exploration fonctionnelle respiratoire. Le paramètre d’efficacité le plus souvent retenu est la fréquence respiratoire, mais pour certaines études il existe un score symptomatique. Les études sont très hétérogènes et les comparaisons des résultats sont donc très limitées. L’amélioration de la fréquence respiratoire, du score symptomatique et de la saturation en oxygène est notée seulement dans 1 étude conduite dans un service d’urgence, avec utilisation de 2 nébulisations de salbutamol. Cependant il n’y a pas d’impact concernant l’hospitalisation ou non des enfants. Il y a une réduction de la réactivité bronchique après utilisation de salbutamol. Il n’y a pas de bénéfice clair à prendre régulièrement du salbutamol inhalé sur le score symptomatique d’une étude conduite à domicile.
– Conclusion : il n’y a pas de bénéfice clair à l’utilisation régulière de salbutamol dans la prise en charge des sifflements récidivants chez les enfants de moins de 2 ans bien qu’il y ait des données contradictoires. Pour des études futures il faudrait avant tout pouvoir définir des groupes précis de patients bien homogènes, avec un critère d’amélioration fiable et objectif.
Malheureusement, cette étude ne peut donc pas donner de réponses claires en raison de la disparité des études, les groupes d’enfants siffleurs n’étant pas bien définis et les critères retenus pour mesurer l’efficacité du traitement n’étant pas consensuels.
Pour un enfant donné, il sera difficile de ne pas essayer les béta²-mimétiques, en se rappelant les résultats de cette méta-analyse en cas de non amélioration franche, pour ne pas poursuivre inutilement cette thérapeutique.
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