Eh Papy, pourquoi utiliser des RAST chez les enfants en première intention ?

mardi 9 novembre 2004 par Dr Alain Thillay1192 visites

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Eh Papy, pourquoi utiliser des RAST chez les enfants en première intention ?

Eh Papy, pourquoi utiliser des RAST chez les enfants en première intention ?

mardi 9 novembre 2004, par Dr Alain Thillay

Ces auteurs néerlandais ont cherché à déterminer quels étaient les facteurs orientant vers le diagnostic d’allergie chez des enfants souffrant de toux depuis au moins 5 jours. Le but était de limiter la prescription de RAST aéroallergènes. Les auteurs nous convaincront-ils d’avoir recours à cette méthode quelque peu surannée ?

Toux chez des enfants d’âge préscolaire en médecine générale : quand les RAST aéroallergènes sont ils indiqués ? : Petra E. D. Eysink1, Ben J. A. M. Bottema2, Gerben ter Riet1,3, Rob C. Aalberse4, Steven O. Stapel5 and Patrick J. E. Bindels1

1Department of General Practice, Division Clinical Methods and Public Health, Academic Medical Center - University of Amsterdam, Amsterdam, The Netherlands, 2Department of General Practice and Social Medicine, University of Nijmegen, Nijmegen, The Netherlands, 3Horten Zentrum, Zürich University, Zürich, Switzerland, 4Sanquin Research at CLB and Landsteiner Laboratory, Academic Medical Center - University of Amsterdam, Amsterdam, The Netherlands, 5Department of Allergy, Sanquin CLB, Academic Medical Center - University of Amsterdam, Amsterdam, The Netherlands

dans Pediatric Allergy and Immunology 15 (5), 394-400

 OBJECTIF

  • Identifier les différentes histoires cliniques associées à des probabilités extrêmes (basses ou hautes) de sensibilisation allergique chez des enfants atteints de toux de façon à restreindre les tests à ceux ayant une probabilité intermédiaire de sensibilisation.

 METHODE

  • Un total de 752 enfants, âgés de 1 à 4 ans, venant consulter leur médecin généraliste pour un épisode de toux évoluant depuis 5 jours ou plus, ont été testés à l’aide de RAST pour les acariens domestiques, le chat et le chien.
  • Les parents avaient à compléter un questionnaire sur les antécédents familiaux d’atopie, l’allaitement maternel, le tabagisme, les animaux domestiques et les types de sol du domicile.

 RESULTATS

  • Les données de 640 enfants ont pu être analysées, 83 (13%) avaient des IgE positives.
  • A l’aide d’une analyse de régression logistique, la formule d’un score permettant de prédire le fait d’avoir des IgE positives a été établie en utilisant les variables des antécédents des patients.
  • Les facteurs contribuant de façon significative à la sensibilisation étaient :
    • l’âge (3-4 ans),
    • l’eczéma atopique,
    • les antécédents familiaux d’allergie aux acariens,
    • la présence d’allergique(s) aux pollens dans la fratrie et
    • le tabagisme parental.
  • Si seulement une de ces caractéristiques est présente, la probabilité de sensibilisation est inférieure à 25 %.
  • Dans de tels cas, une surveillance attentive pourra être préférée plutôt que de pratiquer les tests allergologiques.
  • Dans les autres cas, un RAST négatif peut aider à exclure la sensibilisation, alors qu’un RAST positif aidera à établir le diagnostic.
  • Ainsi, l’histoire clinique seule peut autoriser à éviter approximativement 80% des RAST.

 CONCLUSIONS

  • Les informations provenant des antécédents du patient contribuent à distinguer les enfants qui ont un faible risque de sensibilisation aux acariens domestiques, au chat et au chien.
  • L’établissement du score peut permettre au médecin généraliste d’identifier les enfants ayant une faible probabilité d’être sensibilisés.
  • Ceci peut permettre d’établir la base d’une surveillance attentive.
  • Chez les autres, les tests allergologiques peuvent être utiles pour établir de façon plus certaine le diagnostic.

Cette étude néerlandaise paraît dater un peu. En effet, de longue date, la place du PHADIATOP est bien établie dans la démarche diagnostic d’un terrain atopique du jeune enfant.

Que disent les résultats de cette étude ?

Tout simplement que pour établir le diagnostic du terrain allergique chez l’enfant, il faut interroger les parents sur les antécédents familiaux et les antécédents personnels de l’enfant et qu’il faut examiner l’enfant à la recherche de signes de maladies IgE médiées ?!

Ainsi, l’eczéma atopique, l’allergie aux acariens chez les parents, l’allergie aux pollens dans la fratrie et bien sûr le tabagisme parental, sont autant d’éléments en faveur d’un terrain allergique chez l’enfant.

J’ai envie de dire merci, nous le savions déjà, cela fait partie du BA-BA de la médecine générale. Il n’est pas besoin alors de prescrire des RAST, un PHADIATOP sera suffisant pour confirmer avec une bonne sensibilité.

Les enfants ainsi sélectionnés au moindre coût, pourront alors être vus par l’allergologue qui pratiquera des tests cutanés, pierre angulaire du diagnostic en allergologie.

Une étude inutile, d’un autre temps.

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