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Les écologistes décontenancés : les plantes développent des protéines de résistance qui tuent les hommes !!
jeudi 11 novembre 2004, par
Les allergies croisées représentent un problème majeur aussi bien pour les patients allergiques que pour les médecins qui les prennent en charge. Le lien entre ce type d’allergie et une sensibilisation à des protéines de résistance aux pathogènes de végétaux est de plus en plus fréquent. Qu’en est-il pour le melon ?
Nouvelle famille de protéines végétales de résistance aux pathogènes impliquées dans l’allergie alimentaire. : Teresa Asensio, MD a b
Jesus F. Crespo, PhD, MD c
Rosa Sanchez-Monge, PhD a
Gema Lopez-Torrejon, PhD a
Maria L. Somoza, MD c
Julia Rodriguez, MD c
Gabriel Salcedo, PhD a *
aFrom the Departamento de Biotecnología, Escuela Técnica Superior Ingenieros Agrónomos, Universidad Polytécnica de Madrid, Madrid
bSección de Alergia, Hospital Rio Ortega, Valladolid
cServicio de Alergia, Hospital Universitario Doce de Octubre, Madrid
dans JACI October 2004 • Volume 114 • Number 4
– Introduction :
- Les membres appartenant à 9 familles de protéines de résistance aux pathogènes des plantes (PR) impliquées dans réactions pathologiques chez l’homme ont été identifiés :
- soit comme des pollens
- soit comme des allergènes alimentaires.
- Cependant, aucune protéine PR - 1, une famille largement présente dans de nombreuses plantes au Royaume-Uni, n’a été impliquée dans des réactions allergiques.
- D’un autre coté, le melon fait partie des fruits le plus souvent impliqué dans des allergies alimentaires dans de nombreux pays, mais la majorité de ses allergènes sont encore inconnus.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont essayé d’identifier les allergènes du melon de type PR.
– Méthodologie :
- Un pool de sérum ainsi que des échantillons individuels de 17 patients ayant une allergie au melon confirmée au moyen d’un test en double aveugle contre placebo ont été utilisés pour détecter les protéines de liaison aux IgE d’extraits de pulpe et de jus de melon.
- Cuc m 3 a été isolé du jus de melon
- par HPLC
- avec caractérisation des séquences N terminales par analyse en spectrométrie de masse,
- ainsi que par un test ELISA direct et par inhibition du test ELISA,
- ainsi que par des prick tests cutanés.
– Résultats :
- Cuc m 3 est un composant mineur du jus de melon, avec un poids moléculaire de 16.097 et une séquence N terminale bloquée.
- La séquence N terminale possède 3 peptides différents qui dérivent de la digestion par l’endoprotéinase endo-Lys (environ 41 acides aminés), montrant plus de 60% d’homologie avec les séquences identiques des protéines PR-1 du raisin et du concombre.
- Cuc m 3 se lie aux IgE de 12 sérums sur 17 de patients allergiques au melon et inhibe environ respectivement 40% à 70% des extraits de pulpe et de jus de melon. -*Des prick-tests positifs à l’allergène purifié Cucm3 sont retrouvés chez 2 des 14 patients allergiques.
– Conclusion :
- Un nouvel allergène du melon appartenant à la famille PR-1 a été isolé et caractérisé.
- C’est la première fois qu’il est démontré un lien entre cette famille de protéines végétales et une allergie alimentaire.
Les auteurs démontrent qu’un allergène du melon responsable de nombreuses allergies appartient à la famille des PR-1 qui sont des protéines de résistance aux pathogènes de nombreuses plantes. Le prick-test est moins performant que les tests biologiques pour mettre en évidence cette allergie.
Décidément la liste des allergènes qui croisent entre plantes et aliments est loin d’être close.
Ces allergènes végétaux impliqués dans ces manifestations allergiques chez l’homme font partie de familles de protéines dites de résistance aux pathogènes chez les végétaux.
Il s’agit d’allergènes très ubiquitaires pouvant expliquer de nombreuses allergies croisées lorsqu’on se sensibilise à une de ces protéines.
Dans ce travail, les auteurs ont démontré une homologie de séquence en acides aminés très élevée entre un allergène du melon le Cuc m 3 ( pour cucurbitacées) et les PR-1.
Il s’agit donc bien d‘un membre de cette famille expliquant des allergies croisés avec d’autres cucurbitacées comme le concombre.
Ces avancées concernant une meilleure connaissance des allergènes PR permet de penser qu’il sera possible de désensibiliser des patients à la fois vis-à-vis des pollens et des allergies alimentaires croisées associées.
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