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Boire ou faire des bébés, il faut choisir : sinon « maman boit mais bébé gratte !! »
mercredi 1er décembre 2004, par
La dermatite atopique reste une affection énigmatique dont les facteurs de risque de survenue ne sont pas encore bien connus. Il y a très certainement influence de facteurs d’environnement. Mais le mode de vie de la mère peut-il avoir une influence et plus précisément la consommation d’alcool peut-elle être un facteur de risque ?
Prise d’alcool pendant la grossesse et dermatite atopique chez les nouveaux nés. : Linneberg A, Petersen J, Gronbaek M, Benn CS.
Research Centre for Prevention and Health, Glostrup University Hospital, Glostrup, Denmark
dans Clin Exp Allergy. 2004 Nov ;34(11):1678-1683
– Introduction :
- Il y a des preuves en faveur de l’influence de facteurs anténataux sur le risque de développer une dermatite atopique (DA).
- Cependant, on connaît mal l’influence du mode de vie de la mère pendant la grossesse sur le risque de développement d’une DA à la naissance.
– Objectif de l’étude :
- Etudier les effets de la consommation d’alcool durant la grossesse sur l’incidence de la dermatite atopique chez les enfants.
– Méthodologie :
- Un total de 24341 paires mère/enfant a été inclus dans cette étude de cohorte Danoise débutant à la naissance avec un suivi prospectif.
- Des données sur la consommation d’alcool ont été obtenues par interrogatoire à la 12ème et 30ème semaine de gestation.
- Des informations sur les manifestations cliniques, la date de début et le diagnostic médical de la DA chez les enfants ont été recueillis par interrogatoire à l’age de 18 mois.
- Les effets de la consommation d’alcool pendant la grossesse et le risque de DA ont été analysés par étude de régression de Cox en fonction des différents effets de l’alcool avant (petite enfance) et après l’age de 2 mois (age : 60 jours).
– Résultats :
- La prise d’alcool pendant la grossesse est associée à une augmentation significative et dose dépendante du risque de DA dans la petite enfance.
- Cet effet est principalement observé chez les enfants à haut risque (2 parents ayant des antécédents de maladie allergique).
- Ainsi, le plus haut risque de DA dans la petite enfance est observé chez les enfants dont la mère a consommé 4 verres ou plus d’alcool par semaine pendant 30 semaines de gestation (risque relatif ajusté : 4.2, IC95% : 1.7-10.1).
- Il n’y a pas d’effet de la prise d’alcool pendant la grossesse après la petite enfance.
– Conclusions :
- Ces résultats suggèrent que la prise d’alcool pendant la grossesse augmente les risques d’un début précoce de la dermatite atopique chez les enfants prédisposés.
Dans ce travail, les auteurs montrent sur une étude épidémiologique qu’il existerait un lien entre le risque de débuter de façon précoce une dermatite atopique et le fait chez la maman de prendre de l’alcool pendant la gestation. Ce risque est d’autant plus élevé que les parents sont tous deux atopiques.
Ce travail est intéressant mais il faut le conforter par d’autres études épidémiologiques.
Il parait peu probable de penser que les enfants ayant une dermatite atopique sont tous des enfants nés de mères ayant pris de l’alcool toutes les semaines pendant leur grossesse.
Peut-être les manifestations sont elles plus précoces mais il semble que les antécédents d’atopie soit un facteur de risque majeur.
Peut-être y a-t-il d’autres biais qui n’ont pas été pris en compte dans ce travail. La prise d’alcool durant la grossesse signale certainement de mauvaises conditions socio-économiques avec également un niveau d’éducation certainement faible.
L’environnement au sens large : habitat, tabac, nourriture ont donc également certainement un rôle dans le risque de développement d’une dermatite atopique chez les futurs enfants.
Il ne faut donc certainement pas penser que l’alcool représente la clé explicative de l’augmentation de prévalence de la dermatite atopique.
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