Nous avons pour habitude de traiter sur allergique.org les données médicales classiques, pourtant, il nous semble indispensable de considérer aussi l’apport de certaines techniques de gestion de nos émotions susceptibles de réaggraver nos maladies.

Mme Manavit, quelle différence faites vous entre la sophrologie et la simple relaxation ?

"Pour les sophrologues et moi, la sophrologie n’est pas de la relaxation au sens ou dans le langage courant on l’entend.

La sophrologie peut servir à la gestion des stress et donc elle peut servir pour gérer celui :
– des allergies au moment des crises
– également celui d’angoisse hors des crises (préventif)

C’est donc plus un ensemble de technique qui permet d’apprendre à s’auto-gérer qu’une séance ponctuelle.

Vous visez plus l’autonomie de la personne si je comprends bien.
Et concrêtement lors des crises que va apporter la sophrologie au malade ?

On peut utiliser la sophrologie pour gérer le moment des crises :

– en travaillant le relâchement physique général + celui en local de la zone touchée par l’allergie (par exemple : dans le cas particulier des éternuements en salve on travaillera le relâchement malgré l’éternuement associé à l’approfondissement du relâchement des pieds) par le simple fait de se placer activement en travail sophro la personne deviendra acteur et donc subira moins l’état, le relâchement général pourra diminuer certains effets renforçant les réactions allergiques.

– en travaillant sur les sensations inconfortables en déplaçant l’attention sur une autre partie du corps (par exemple pour des yeux larmoyants et sensation de brûlure oculaire concentration renforcée sur la fraîcheur de l’air sur le dessus de la main) .

– en substituant aux sensations désagréables des activations de souvenirs de sensations plus agréables (par exemple toujours pour des yeux larmoyants et « brûlants » évocation de compresses fraîches, d’une image de paysage reposant)

– en travaillant sur l’acceptation du côté incommodant de la crise diminution des émotions négatives excessives (utilisation du terme « bien que cette situation me soit désagréable à vivre je peux . » )

C’est tout à fait concret. ce sont mêmes des techniques qui permettent d’économiser la consommation des médicaments parfois.
Et hors crise, que peut appporter la sophrologie ?

on peut utiliser la sophrologie hors des temps de crise pour :
– travailler le relâchement physique général et celui en local de la zone touchée par l’allergie apporter une détente confortable.
– travailler sur : "comment vivre la crise ?"

-se voir en crise mais détendu, actif malgré la crise pourra apporter un équilibre émotionnel plus serein.

-se souvenir de choses neutres puis agréables qui existait au concret dans l’environnement malgré la crise permettra de dissocier le contexte de la réaction.

Ce déplacement d’attention pourra se cultiver ensuite pendant la crise.

– Renforcer l’acceptation des traitements en imaginant à sa manière les effets du traitement.

– Et s’imaginer sans réaction allergique au contact de l’allergène (déprogrammation anticipée).

En fait ce sont des techniques d’auto-suggestion et de gestion de sa maladie.

Effectivement, il est clair que la sophrologie peut être une aide préciseuse aux allergiques.
Un dernier mot ?

La sophrologie constitue une aide majeure et précieuse dans la gestion des allergies et va bien au delà de la simple relaxation !

Elle est intéressante car elle rend la personne autonome ce qui n’est pas le cas de la relaxation qui souvent sous entend support et surtout contexte particulier (allongé, pas de bruit etc .), en effet la personne, en sophro, apprend à travailler sur elle en toutes circonstances (debout, assis aussi bien que couché), rapidement et sans environnement idéal.

Elle demande un apprentissage et donc un investissement personnel, accessible dès l’age de 4/5 ans.

Elle devrait être bien plus utiliser et voire reconnue comme « traitement » complémentaire.