Asthmatiques : adhérez au CSI !

vendredi 24 décembre 2004 par Dr Alain Thillay964 visites

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Asthmatiques : adhérez au CSI !

Asthmatiques : adhérez au CSI !

vendredi 24 décembre 2004, par Dr Alain Thillay

Le médecin dispose d’une panoplie thérapeutique étendue pour traiter efficacement la majorité des asthmes. Pourtant, les résultats cliniques ne sont pas à la mesure de l’excellence thérapeutique. Dans cette étude rétrospective sur l’adulte, les auteurs font le lien entre observance des corticostéroïdes inhalés (CSI) et résultats.

Relation entre adhésion à la corticothérapie inhalée et les mauvais résultats chez les adultes asthmatiques. : L. Keoki Williams, MD, MPH a b c *
Manel Pladevall, MD, MS b
Hugo Xi, MS b
Edward L. Peterson, PhD c
Christine Joseph, PhD c Jennifer Elston Lafata, PhD b
Dennis R. Ownby, MD d
Christine C. Johnson, PhD, MPH b c

# aFrom the Department of Internal Medicine
# bCenter for Health Services Research
# cDepartment of Biostatistics and Research Epidemiology, Henry Ford Health System, Detroit
# dSection of Allergy and Immunology, Department of Pediatrics, Medical College of Georgia

dans JACI December 2004 • Volume 114 • Number 6

 CONTEXTE

  • L’utilisation régulière des corticostéroïdes inhalés (CSI) peut améliorer les symptômes de l’asthme et prévenir les exacerbations.
  • Cependant, l’adhésion est pauvre chez les patients asthmatiques.

 OBJECTIF

  • Estimer la proportion de mauvais résultats sur l’asthme imputables à la non adhésion aux CSI.

 METHODES

  • Nous avons identifié rétrospectivement 405 adultes âgés de 18 à 50 ans atteints d’asthme et qui étaient membre d’une grande organisation de santé du sud-est du Michigan (USA) entre le premier janvier 1999 et le 31 décembre 2001.
  • Les indices de l’adhésion étaient calculés à l’aide des données médicales et des demandes dans les pharmacies.
  • Les principaux résultats étaient les consultations pour asthme, les consultations aux urgences et les hospitalisations ainsi que la fréquence de l’utilisation des corticoïdes per os.

 RESULTATS

  • L’adhésion globale aux CSI était approximativement de 50%.
  • L’adhésion aux CSI était significativement et négativement corrélée
    • au nombre de consultations aux urgences (coefficient de corrélation [R] = -0,159),
    • au nombre de traitements complémentaires par corticostéroïdes per os (R= -0,179)
    • au nombre total de jours supplémentaires de traitement par corticostéroïdes oraux (R= -0,154).
  • Après ajustement en fonction des facteurs de confusion, incluant la quantité de CSI prescrite, chaque 25% d’augmentation de la proportion de temps sans CSI entraînait un doublement du taux des hospitalisations pour asthme (RR, 2,01 ; IC 95% ; 1,06-3,79).
  • Durant la période de l’étude, il y a eu 80 hospitalisations en rapport avec de l’asthme, un nombre estimé de 32 hospitalisations ne seraient pas dû à un manque d’utilisation des médicaments.

 CONCLUSIONS

  • L’adhésion aux CSI est pauvre chez les patients asthmatiques adultes et est corrélée à plusieurs mauvais résultats thérapeutiques de l’asthme.
  • L’adhésion imparfaite aux CSI semble expliquer la majorité des hospitalisations dues à l’asthme.

Si certes, il s’agit d’une étude rétrospective, les résultats apparaissent suffisamment clairs pour ne pas trop prêter à la critique.

Les résultats montrent qu’en gros 50% des traitements CSI sont bien suivis, bien sûr, corollaire, 50% ne le sont pas.

Les défauts d’adhésion sont corrélés à une augmentation des consultations en urgence, du nombre de traitements par corticothérapie per os et par une augmentation du nombre de jours de ce traitement.

De plus, lorsque le nombre de jours sans CSI augmente de 25% cela entraîne une multiplication par deux du nombre d’hospitalisations. Durant la période de l’étude, 48 hospitalisations sont directement imputables à un manque d’utilisation des CSI.

Cette étude vient encore confirmer de façon éclatante ce que d’autres disaient déjà. Mais cela rappelle que tout médecin qui prend en charge l’asthmatique doivent jouer le rôle de pédagogue.

Il doit expliquer au patient asthmatique qu’il doit traiter au jour le jour régulièrement son asthme car il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique des bronches. Il faut se servir des résultats des explorations fonctionnelles respiratoires, il faut montrer ce que devrait être une courbe normale.

Lors de chaque consultation, le praticien montrera, par le sérieux et la méticulosité de son interrogatoire, par l’examen clinique soigneux, toute l’importance de la maladie asthmatique.

Les médecins possèdent les armes thérapeutiques efficaces pour lutter contre l’asthme. Les asthmes qui s’aggravent sont dus à un traitement mal adapté et/ou mal observé. Les 2000 décès annuels par asthme sont 2000 morts de trop.

Le médecin « asthmologue » se doit d’assumer son rôle pédagogique.

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