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2005 c’est décidé je bouge plus, le sport fabrique des allergiques !!
mercredi 12 janvier 2005, par
L’anaphylaxie d’effort est une manifestation clinique qui reste mystérieuse dans son mécanisme, comme l’asthme d’effort d’ailleurs. Est-ce que l’effort en lui même peut être allergisant ? Y a t’il des modifications immunologiques induites par l’effort physique qui puissent expliquer des réactions allergiques aiguës ?
L’entraînement à la nage augmente l’anaphylaxie systémique induite par l’ovalbumine chez la souris. : Kim CH, Kwak YS.
Division of Sports and Well-Being, College of Human Movement Sciences, Hanyang University-Ansan, Kyunggi-do, South Korea.
dans Immunol Invest. 2004 ;33(4):469-80
– Introduction :
- L’entraînement aérobie peut être défini comme un exercice physique qui augmente la fréquence cardiaque et la consommation en oxygène de l’organisme de façon suffisante pour améliorer d’une façon bénéfique le fonctionnement de l’organisme.
- Courir, faire du vélo et nager, sont des exemples d’activités aérobies.
- Ces dernières années, l’importance de la pratique du sport dans la vie quotidienne a très rapidement augmenté.
- Un entraînement modéré peut stimuler le système immunitaire.
- Les coureurs professionnels en bonne santé se plaignent souvent de symptômes bronchiques après un entraînement important. L’asthme induit par l’exercice et l’anaphylaxie d’effort sont les 2 problèmes les plus fréquents observés chez ces patients.
- Cependant, les relations entre exercice et réponse allergique n’ont pas été bien étudiées.
– Objectif de l’étude :
- Ce travail a été conçu pour étudier les effets d’un entraînement régulier à la natation sur :
- le poids corporel,
- l’index splénique
- le nombre des lymphocytes,
- le score de choc anaphylactique actif systémique
- l’activité de prolifération des lymphocytes spléniques
- et les taux de cytokines
- chez des souris BALP/c.
– Méthodologie :
- 30 souris (âgées de 6 semaines) ont été évaluées dans ce travail, et ont été divisées en 3 groupes :
- un groupe contrôle (C : n=10),
- un groupe sensibilisé (S : n=10)
- et un groupe sensibilisé et entraîné (SE : n=10).
- Le groupe SE a été étudié après 10 semaines d’un entraînement régulier à la natation.
- Toutes les données ont été exprimées sous forme de moyenne et de déviation standard à l’aide d’un programme informatique statistique (SPSS version 10.0).
– Résultats :
- L’entraînement à la natation entraîne :
- une diminution du poids (p<0.05)
- une augmentation de l’index splénique,
- une augmentation des réactions anaphylactiques systémiques,
- une prolifération lymphocytaire (stimulée par de l’ovalbumine)
- et une augmentation du taux des cytokines, en particulier de l’IL4,
- lorsqu’on compare le groupe SE au groupe S (<0.05).
– Conclusion :
- Ces données montrent qu’il existe un lien entre l’anaphylaxie d’origine allergique et l’entraînement régulier de natation.
- Ceci pourrait être du à une augmentation de la prolifération lymphocytaire (stimulée par l’ovalbumine), de l’index du score de risque de choc anaphylactique et du taux de cytokine IL4 après l’exercice.
Les auteurs ont étudié les conséquences d’un entraînement physique régulier chez des souris sur le système immunitaire. Ils démontrent une augmentation du risque de choc allergique chez les souris sensibilisées. Ils décrivent des modifications immunologiques dont une augmentation de la production d’IL4.
Ce travail est innovant car il y a peu de travaux sur l’asthme d’effort et surtout l’anaphylaxie d’effort. Le constat initial est donc intéressant.
Par contre la méthodologie clinique peut être critiquée. En effet le milieu naturel de la souris n’est pas l’eau et il est difficile de penser que les souris se sont habituées à nager avec enthousiasme.
Il faudrait donc pouvoir faire la part entre stress et effort physique au sens strict.
En effet il n’est pas décrit une fréquence élevée de choc anaphylactique à l’effort chez les sportifs. Et s’il existe un asthme d’effort, encore faut-il s’entendre sur le terme d’asthme : il s’agit d’effort physique souvent très violent, avec des manifestations d’hyper réactivité bronchique.
Les caractéristiques et les modifications immunologiques observées ne sont pas très importantes, avec un seuil statistique qui est limite compte tenu du faible effectif de la population.
Les résultats nous laissent donc dubitatif et ne permettent pas de conclure sur la nature du lien entre effort, asthme et anaphylaxie.
Mais l’idée est bonne car il existe certainement un lien entre le stress et le système immunologique, plus qu’avec l’effort physique. Il faudrait poursuivre des recherches dans cette direction d’autant que le stress est une caractéristique des pays dits riches par rapport aux pays en voie de développement. Et on sait qu’il y a plus d’allergiques dans les pays occidentaux.
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