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Asthme quasi fatal : une histoire de petits tuyaux !
vendredi 21 janvier 2005, par
Quelles sont les différences anatomopathologiques entre asthme quasi fatal et asthme non quasi fatal ? C’est ce que cette équipe coréenne tente de résoudre à l’aide du scanner de haute résolution qui permet d’objectiver les anomalies des voies respiratoires de grand et petit calibre.
Scanner de haute résolution dans des cas d’asthme quasi fatal : Comparaison de patients atteints d’asthme moyen à sévère et de sujets normaux de contrôle et modifications des anomalies des voies respiratoires dans le suivi d’un traitement par corticostéroïdes. : Young-Mok Lee, MD, PhD ; Jai-Soung Park, MD, PhD ; Jung-Hwa Hwang, MD, PhD ; Sung-Woo Park, MD ; Soo-taek Uh, MD, PhD ; Yong-Hoon Kim, MD, PhD and Choon-Sik Park, MD, PhD
* From the Asthma and Allergy Research Group (Drs. Lee, S-W Park, Uh, Kim, and C-S Park), Department of Radiology (Drs. J-S Park and Hwang), Soonchunhyang University Hospital, Seoul and Bucheon, Korea.
dans Chest. 2004 ;126:1840-1848.
– OJECTIFS
- L’importance de l’inflammation des voies respiratoires et la production excessive de mucus sont impliquées dans la mort due à l’asthme.
- Le scanner de haute résolution peut être utile afin d’observer chez l’asthmatique les anomalies des voies respiratoires de grand calibre mais aussi de petit calibre.
- Le but de cette étude était de clarifier les caractéristiques distinctives au scanner de haute résolution entre l’asthme quasi fatal et l’asthme non quasi fatal et d’évaluer le suivi d’une série de patients atteints d’asthme non quasi fatal.
– METHODES
- Les anomalies des voies respiratoires de gros calibre (épaississement de la paroi bronchique) et celles des voies respiratoires de petit calibre (prédominance des structures centrolobulaires et trapping) ont été mesurées de façon semi-quantitative par scanner de haute résolution sur 24 patients à asthme non quasi fatal, 16 patients à asthme quasi fatal, 16 sujets contrôles.
- De plus, ces anomalies étaient réévaluées après un traitement intensif et à relatif long terme (>6 mois) par corticostéroïdes inhalés.
– RESULTATS
- La prédominance des structures centrolobulaires était observée dans 36% des cas d’asthme léger, dans 70% des cas d’asthme modéré à sévère et dans 100% des cas d’asthme quasi fatal.
- La prédominance des structures centrolobulaires, mais pas l’épaississement des parois bronchiques ni des zones d’air « trappé », était significativement augmentée dans l’asthme quasi fatal comparativement à l’asthme léger ou modéré à sévère (p<0,05), alors que l’épaississement des parois bronchiques et la prédominance des structures centrolobulaires étaient significativement diminués dans les cas d’asthme non fatal.
- Ces anomalies des petites voies respiratoires étaient partiellement réversibles dans les deux groupes.
- La prédominance résiduelle des structures centrolobulaires après un traitement par corticostéroïdes inhalés au long cours était significativement plus marquée dans les cas d’asthme quasi fatal que dans les cas d’asthme non quasi fatal.
– CONCLUSIONS
- Les résultats de notre étude indiquent que l’importance des anomalies des voies respiratoires de petit calibre peut être associée à l’asthme quasi fatal et que ces anomalies sont partiellement réversibles après un contrôle satisfaisant des symptômes asthmatiques.
Nous le savons l’asthme sévère réalise en quelque sorte un emphysème aigu de type centrolobulaire, c’est-à-dire une rétention d’air alvéolaire due à l’obstruction des bronchioles terminales. Alors que l’emphysème panlobulaire touche aussi le sac alvéolaire, il y a d’emblée un processus de destruction de l’alvéole pulmonaire.
Le scanner de haute résolution a la possibilité de mettre en évidence l’épaississement des parois bronchiques aussi bien que les atteintes des bronchioles.
Cette étude montre que 100% des cas d’asthme quasi fatal ont une atteinte centrolobulaire et que moins l’asthme est sévère plus cette atteinte diminue. Cette atteinte centrolobulaire semble spécifique de l’asthme quasi fatal puisque l’épaississement des parois bronchiques n’est pas en corrélation. D’ailleurs l’association épaississement des parois bronchiques et atteinte centrolobulaire se retrouve dans les cas d’asthme non quasi fatal.
Enfin, phénomène rassurant, ces atteintes périphériques sont partiellement réversibles dans les deux groupes. Toutefois, après une corticothérapie inhalée adaptée au long cours la réversibilité des anomalies centrolobulaires est meilleure dans les cas d’asthme non quasi fatal que dans le cas d’asthme quasi fatal.
Ainsi, cette étude suggérerait que l’asthme quasi fatal correspondrait à une atteinte très prédominante des voies respiratoires de petits calibres, ce qui, d’un point de vue topographique, expliquerait l’extrême gravité et l’extrême difficulté thérapeutique de ce type d’asthme.
La question se pose de savoir si l’asthme quasi fatal correspond à une entité physiopathologique à part qu’il faudrait distinguer des autres asthmes moins sévères.
L’asthme quasi fatal serait une forme de bronchiolite alors que l’asthme non quasi fatal serait une forme de bronchite...
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