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Allergie aux produits iodés : même après 48h, le radiologue reste dangereux.
mardi 25 janvier 2005, par
L’allergie aux produits iodés est encore un domaine mal connu de l’allergologie. A coté des réactions immédiates, des réactions retardées sont décrites, dont le mécanisme n’est souvent pas précisé. Cette équipe démontre qu’il s’agit d’une réaction immune de type hypersensibilité lymphocytaire retardée.
Réactions à médiation cellulaire aux produits de contraste iodés : évaluation par tests cutanés et activation lymphocytaire. : Gisèle Kanny, MD, PhD a *
Werner Pichler, MD b
Martine Morisset, MD a
Patricia Franck, MD c
Chantal Kohler, MD e
Jean-Marie Renaudin, MD a
Etienne Beaudouin, MD a
Jean Sainte Laudy, MD, PhD f
D. Anne Moneret-Vautrin, MD a
# aDepartment of Internal Medicine, Clinical Immunology and Allergology
# cBiochemistry
# dAnatomopathology, University Hospital, Hôpital Central, Nancy
# bDivision of Allergology, clinic for Rheumatology and Clinical Immunology/Allergology Inselspital, Bern
# eLaboratory of Immunology, Faculty of Medicine, Vandoeuvre-lès-Nancy
# fLaboratory of Immunology and Allergology, Paris
dans JACI January 2005 • Volume 115 • Number 1
– Introduction :
- A coté de la réaction allergique immédiate, des réactions retardées aux produits de contraste iodés (PCI) ont été décrit chez 2 à 5% des patients exposés à l’iode, motivant un regain d’intérêt pour ces réactions.
- Quelques cas bien documentés ont permis de proposer un mécanisme de type hypersensibilité.
– Objectif de l’étude :
- Le but de ce travail a été de démonter un mécanisme à médiation cellulaire lymphocytaire T comme mécanisme de ces réactions retardées aux produits de contraste iodés, à l’aide de tests in vitro et ex vivo.
– Méthodologie :
- Les auteurs ont étudié 12 patients ayant présenté 13 réactions indésirables aux PCI, 9 d’entre eux étant des femmes.
- L’histoire clinique suggère une réaction immune de type médiation cellulaire.
- Les tests cutanés (prick-tests, IDR et patch-tests) ont été réalisés avec différents PCI et lus à 15 minutes, 24h et 48h.
- Des biopsies cutanées au niveau des sites des réactions cutanées positives ont été réalisées chez 11 patients, avec analyse en immuno-histologie.
- La réactivité cellulaire T In vitro a été analysée par des tests d’activation lymphocytaire.
– Résultats :
- Description des patients :
- 7 patients ont eu une éruption maculo-papulaire généralisée,
- l’un a eu également de la fièvre,
- 4 ont eu un syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse avec exanthème, éosinophilie et fièvre,
- un des patients a eu des éruptions maculo-papulaires et de la fièvre,
- un a eu une urticaire retardée avec perte de conscience
- et enfin 1 patient a eu un œdème de la face avec détresse respiratoire.
- Une réaction immune aux PCI a été déduite :
- de la positivité des tests cutanés (2 patients),
- des patch-tests positifs (10 patients)
- et de tests IDR positifs (9 patients) à 24 heures et à 48h.
- Les biopsies cutanées ont montré un infiltrat cellulaire T au niveau du derme avec une prédominance de CD4+ chez 8 patients et de CD8+ chez 1 patient, avec un nombre identique de chaque sous classe de lymphocytes chez 1 patient.
- Une réaction croisée à plusieurs PCI a été notée (9/12).
- D’autres allergies médicamenteuses ont été retrouvées chez 6 des 12 patients.
– Conclusion :
- Des réactions retardées aux produits de contraste iodés sont le plus souvent secondaires à des réactions immunes à ces médicaments et peuvent induire différents tableaux cliniques.
- L’implication des cellules T est suggérée par la positivité des tests cutanés, ainsi que par la réponse proliférative positive à ces molécules in vitro.
- Un degré important de réactions croisées avec d’autres produits de contraste iodés est noté.
- De plus, 50% de ces patients ont également des antécédents d’allergie à d’autres molécules médicamenteuses, suggérant une réactivité immunologique particulière chez certains patients.
Dans ce travail, les auteurs rapportent une série de patients ayant présenté des réactions aux produits de contraste iodés de nature immunologique à type d’hypersensibilité. Il s’agit d’une réaction à médiation cellulaire démontrée par des tests cutanés, des biopsies et des tests d’activation lymphocytaire spécifiques.
Il s’agit d’un travail très intéressant réalisé par une équipe leader sur le plan mondial des accidents de nature allergique liés aux produits de contraste iodés.
Après la mise en évidence de réactions immédiates, cette équipe s’est intéressée aux accidents retardés de type hypersensibilité à médiation cellulaire.
La description clinique des accidents présentés par les patients révèle la richesse sémiologique des tableaux cliniques rencontrés.
Par contre, le mécanisme est univoque, impliquant une réaction retardée démontrée par IDR et patch-tests, avec également parfois association de tests positifs immédiats.
Les biopsies cutanées aux sites de réaction montrent l’infiltrat lymphocytaire aussi bien de type CD4 que CD8.
Enfin le test d’activation lymphocytaire in vitro démontre l’implication des PCI dans la survenue de cette activation lymphocytaire.
Il faut donc avoir présent à l’esprit ces mécanismes immunologiques entraînent une réaction retardée.
La notion d’allergies croisées est extrêmement importante et doit rendre très prudent quant à la réutilisation d’un autre PCI que celui initialement utilisé.
Enfin il semble que ces patients aient un profil génétique particulier, comme en témoigne l’association fréquente avec des antécédents d’allergies à d’autres médicaments.
L’exploration d’un accident à l’iode doit donc conduire à la réalisation à la fois de tests immédiats mais également de tests retardés avec différentes méthodes : patch et IDR.
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Vos commentaires
# Le 18 octobre 2017 à 08:01, par Aitaki
En réponse à : Allergie aux produits iodés : même après 48h, le radiologue reste dangereux.
Bonjour jai fait un scanner lundi apres midi juste après injection de l iode mon coeur a sursauter pour ensuite ralentir très faiblement je suis sortie de cette experience tres affaiblie acec forte nausée vaumissement et ce jusqu’à auj
Que dois je faire merci
Cdt
# Le 2 décembre 2017 à 05:04, par Chantal Morin
En réponse à : Allergie aux produits iodés : même après 48h, le radiologue reste dangereux.
J’ai eu une réaction de picots rouges 48 heures après injection de l’iode. Cela me pique beaucoup et l’éruption cutanee agrandit tous les jours. Du cou aux cuisses maintenant après 2 jours. Je ne sais pas quoi faire. Je prends des bains tièdes avec soda.