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Plaidoyer pour la prolongation des grandes vacances chez les enfants asthmatiques.
dimanche 6 février 2005, par
Les enfants asthmatiques scolarisés ont souvent des aggravations de leur asthme à la rentrée scolaire au mois de septembre. Les auteurs de cette étude canadienne ont cherché si ces enfants avaient des facteurs de risque propres, en particulier pour ce qui est de l’exposition virale et du type de traitement de fond prescrit au long cours.
L’épidémie d’exacerbations d’asthme en septembre chez l’enfant : recherche d’une étiologie. : Neil W. Johnston, MSc a *
Sebastian L. Johnston, MD, PhD b
Joanne M. Duncan, BSc a
Justina M. Greene a
Tatiana Kebadze, MD b
Paul K. Keith, MD c
Madan Roy, MD d
Susan Waserman, MD c
Malcolm R. Sears, MB, ChB a
# aFirestone Institute for Respiratory Health, St Joseph’s Healthcare and McMaster University, Hamilton
# bDepartment of Respiratory Medicine, National Heart and Lung Institute, Imperial College London
# cDepartment of Medicine, McMaster University, Hamilton
# dBrant Community Healthcare System, Brantford
dans JACI January 2005 • Volume 115 • Number 1
– Contexte
- Des pics prédictifs d’exacerbations d’asthme nécessitant un traitement hospitalier, d’importance plus grande chez les enfants et d’étiologie incertaine, surviennent globalement après la reprise de l’école.
– Objectifs
- Déterminer si les enfants asthmatiques nécessitant un traitement au service des urgences pour des exacerbations, après le retour à l’école en septembre, étaient plus enclins à avoir des virus présents dans les voies respiratoires et moins enclins à avoir des prescriptions pour des traitements de contrôle de la maladie asthmatique, par rapport à des enfants avec un asthme de même sévérité ne nécessitant pas de traitement en urgence.
– Méthode
- Les taux de détection virale et les caractéristiques de prise en charge de l’asthme ont été étudiés simultanément chez 57 enfants âgés de 5 à 15 ans se présentant dans des services d’urgence de 2 régions du Canada, entre le 10 et le 30 septembre 2001, comparés à ceux de 157 enfants volontaires appariés pour l’âge, ayant un asthme de sévérité équivalente (contrôles).
– Résultats
- Le picornavirus humain était détecté chez 52% des asthmatiques et 29% des contrôles (p=0.002) et les virus de tout type chez 62% des asthmatiques et 41% des contrôles (p=0.011).
- Les asthmatiques avaient moins souvent de médicaments de contrôle de l’asthme prescrits (corticoïdes inhalés, 49% vs 85%, p<0.0001 ; antagonistes des récepteurs des leucotriènes, 9% vs 21%, p=0.04).
Conclusions
- Les virus respiratoires étaient détectés chez la majorité des enfants se présentant dans les services d’urgence avec de l’asthme, pendant l’épidémie de septembre de la maladie, par rapport à une minorité significative des enfants asthmatiques vivant de façon communautaire.
- Par rapport aux enfants nécessitant des traitements d’urgence, les enfants contrôle avaient plus souvent des prescriptions de médicaments anti-inflammatoires.
- De telles thérapeutiques peuvent diminuer le risque de traitement aux urgences pour de l’asthme pendant le pic épidémique de septembre.
Des enfants asthmatiques canadiens, âgés de 5 à 15 ans, consultant en urgence fin septembre pour des exacerbations d’asthme ont plus souvent des virus respiratoires mis en évidence, par rapport à des enfants d’asthme comparable n’ayant pas d’exacerbations.
D’autre part, ces enfants ont moins souvent des médicaments de contrôle de l’asthme prescrits au long cours, en particulier des corticoïdes inhalés et des antagonistes des récepteurs des leucotriènes.
Il est donc probable qu’il y ait une poussée d’infections virales au début de l’automne chez les enfants, et que ces infections se transmettent entre eux à partir des contacts réitérés dans les établissements scolaires, propices à la promiscuité, surtout chez les plus jeunes.
Chez les enfants asthmatiques, ces infections virales vont agir sur l’hyperréactivité bronchique sous-jacente et, par le biais d’une inflammation de la muqueuse, faire apparaître des exacerbations de l’asthme.
Ceci est conforté par l’observation que les enfants traités par des anti-inflammatoires (que ce soit des corticoïdes inhalés ou des anti-leucotriènes) aient moins d’exacerbations que ceux n’ayant pas ces traitements.
Chez les enfants asthmatiques, il y a donc le choix en septembre, au moment de rentrer à l’école, entre un traitement anti-inflammatoire de fond ou la prolongation des grandes vacances. Mais pour combien de temps ?!
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