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Petit asthmatique qui mouche, bientôt à l’hôpital se couche !
vendredi 18 février 2005, par
Une précédente étude avait mis l’accent sur les conséquences d’une rhinite associée à l’asthme en terme de qualité de vie. Cette étude Norvégienne s’intéresse à d’autres types de conséquence que la rhinite peut avoir sur un asthme. Non décidément, la rhinite est tout sauf anodine...
Association entre la rhinite allergique et l’utilisation des ressources hospitalières chez les enfants asthmatiques en Norvège. : V. Sazonov Kocevar1,2, J. Thomas III2, L. Jonsson3, E. Valovirta4, F. Kristensen5, D. D. Yin1, H. Bisgaard6
1Merck & Co., Whitehouse Station, NJ, USA ; 2Department of Pharmacy Practice, Purdue University, West Lafayette, IN, USA ; 3Stockholm Health Economics, Stockholm, Sweden ; 4Turku Allergy Center, Turku, Finland ; 5PharmEcon AS, Asker, Norway ; 6COPSAC (Copenhagen Studies on Asthma in Childhood), Copenhagen University Hospital, Rigshospitalet, Copenhagen, Denmark
dans Allergy 60 (3), 338-342.
– Contexte :
- Les données préliminaires suggèrent que des rhinites allergiques mal contrôlées peuvent contribuer à majorer les exacerbations asthmatiques et à dégrader le contrôle des symptômes, ce qui peut augmenter la consommation médicale.
- L’objectif de cette étude était donc d’établir l’effet d’une rhinite allergique concomitante sur l’utilisation (liée à l’asthme) de ressources hospitalières chez des enfants asthmatiques norvégiens de moins de quinze ans.
– Méthodes :
- Une étude rétrospective de cohorte d’enfants (0 à 14 ans) avec asthme a été conduite en utilisant des informations d’une base de données publique spécifique des patients concernant leurs admissions à l’hôpital pendant une période de deux ans, en 1998 et 1999.
- Une régression linéaire multivariée, avec ajustement pour des facteurs de risque incluant l’âge, le genre, l’année d’admission, la résidence urbaine ou rurale et la sévérité de l’épisode asthmatique, a étudié l’association entre la rhinite allergique et le nombre de journées d’hospitalisation.
- Une modélisation multivariée « Cox proportional-hazards » a étudié la probabilité relative d’une réadmission en fonction du statut de rhinite allergique associée.
– Résultats :
- Parmi 2961 enfants asthmatiques en dessous de quinze ans avec au moins une admission à l’hôpital en rapport avec l’asthme sur une période de deux ans, 795 (26,8 %) avaient une histoire connue de rhinite allergique.
- les enfants asthmatiques avec une rhinite allergique avaient 1,72 fois plus de risque d’une réadmission liée à l’asthme qu’un enfant asthmatique sans rhinite allergique.
- l’analyse multivariée a révélé que l’histoire d’une rhinite allergique associée était un facteur prédictif significatif d’une augmentation du nombre de jours d’hospitalisation par année.
– Conclusions :
- chez les enfants asthmatiques, la présence d’une rhinite allergique concomitante était associé avec une probabilité augmentée d’une réadmission à l’hôpital liée à l’asthme et à une durée totale d’hospitalisation plus importante.
Pour des enfants asthmatiques ayant déjà été hospitalisés pour leur asthme, la présence d’une rhinite associée augmente à la fois le nombre et la durée des réadmissions à l’hôpital pour un motif en rapport avec l’asthme.
Cette étude Norvégienne fera-t-elle progresser la prise en charge de nos patients ?
Souhaitons le, car elle nous renvoie à des constatations quotidiennes des praticiens allergologues : la rhinite est sous estimée quand elle n’est pas tout simplement ignorée, donc elle reste sous diagnostiquée, sous explorée et sous traitée.
Si la rhinite est importante pour elle-même, entraînant un retentissement parfois très important, elle est évidemment également importante dans les rapports qu’elle entretient avec l’asthme : le nez et les bronches font bien partie d’un même individu que la prise en charge allergologique doit considérer dans son intégrité.
On savait que la rhinite représentait un facteur de risque de survenue ultérieure d’une pathologie asthmatique.
On savait moins, et c’est l’originalité de cette étude de nous le préciser, qu’elle est un réel facteur d’aggravation de l’asthme.
Reste à démontrer (vérifier ?) qu’en traitant correctement cette rhinite on diminue le risque supplémentaire et la durée d’une réadmission pour asthme en milieu hospitalier.
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