Prévalence de l’asthme infantile : cote à la baisse ?

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Prévalence de l’asthme infantile : cote à la baisse ?

Prévalence de l’asthme infantile : cote à la baisse ?

lundi 21 février 2005, par Dr Alain Thillay

Après une période d’augmentation de la prévalence de la maladie asthmatique chez l’enfant, nombre d’indicateurs ont montré une inversion de cette tendance dans les années 1990. Cette étude hollandaise pratiquée en 2001 avait pour objectif de vérifier ce retournement évolutif.

Tendances de la prévalence des symptômes respiratoires et des traitements chez des enfants hollandais sur une période de plus de 12 ans : résultats de la quatrième enquête consécutive. : M Mommers1,2, C Gielkens-Sijstermans2, G M H Swaen3 and C P van Schayck1

1 Department of General Practice, Care and Public Health Research Institute, Maastricht University, The Netherlands
2 Municipal Health Service Westelijke Mijnstreek, Geleen, The Netherlands
3 Department of Epidemiology, Care and Public Health Research Institute, Maastricht University, The Netherlands

dans Thorax 2005 ;60:97-99

 CONTEXTE

  • Bien qu’il existe des preuves considérables sur le fait que la prévalence de l’asthme infantile a augmenté ces dernières décades, il n’est pas tout à fait clair que cette tendance se poursuive.
  • Une étude a été entreprise afin de savoir si les tendances antérieurement observées de la prévalence des symptômes respiratoires, des consultations, du recours aux médicaments et l’absentéisme scolaire chez des enfants hollandais âgés de 8 à 9 ans, persistaient en 2001.

 METHODES

  • Les parents de 1154 enfants âgés de 8 à 9 ans éligibles pour un examen clinique de routine en 2001 ont été sollicités pour remplir un questionnaire sur la santé respiratoire de leur enfant.

 RESULTATS

  • En 2001, 1102 enfants (95,5%) ont participé à l’enquête.
  • Des taux de réponses similaires ont été obtenus dans les enquêtes de 1989, 1993 et 1997 avec 1794, 1526 et 1670 enfants âgés de 8 à 9 ans ayant participé respectivement à ces 3 enquêtes.
  • La décroissance de la tendance précédemment observée pour les accès de sifflements thoraciques intervenus récemment entre 1989 et 1997 persistait en 2001, particulièrement chez les garçons.
  • Après une augmentation entre 1989 et 1997, la prévalence des accès d’essoufflement avec sifflements thoraciques a diminué entre 1997 et 2001.
  • La proportion des enfants atteints de sifflements thoraciques utilisant des médicaments a augmenté entre 1989 et 2001 chez les garçons (42,9% contre 64,8% ; p=0,003), mais cette augmentation n’est pas statistiquement significative chez les filles (34,0% contre 45,7% ; p=0,096).

 CONCLUSION

  • La prévalence de sifflements thoraciques récents chez des enfants hollandais d’âge scolaire a diminué régulièrement depuis 1989.
  • L’accroissement de la prévalence du recours aux médicaments chez les enfants symptomatiques sur cette période pourrait refléter un meilleur contrôle de l’asthme et pourrait partiellement expliquer la diminution parallèle de la tendance à la prévalence des symptômes asthmatiques dans notre étude de population.

Nous pourrions bouder notre plaisir de lire cette étude car il s’agit d’une étude de questionnaire. Toutefois, cette étude se compare, dans les mêmes conditions méthodologiques, à trois autres études pratiquées en 1989, 1993 et 1997. En outre, l’objectif est de dégager une tendance de prévalence et non pas de la chiffrer avec exactitude. La démarche est donc tout à fait acceptable.

Les décennies antérieures avaient montré une augmentation de la prévalence des symptômes d’asthme tout particulièrement chez l’enfant.

Le but de cette étude était de vérifier la tendance à la diminution de la prévalence des manifestations asthmatiques dans l’espace de 12 ans chez des enfants hollandais âgés de 8 à 9 ans. Cette dernière étude pratiquée en 2001 confirmait la diminution des épisodes de wheezing, surtout chez le garçon. Parallèlement, de façon significative, chez le garçon, la prévalence des patients ayant des sifflements thoraciques et utilisant des médicaments spécifiques, augmente aussi.

Étant donné que les conditions environnementales ne se modifient pas de façon favorable pour éviter les maladies respiratoires, on ne peut qu’être d’accord avec les auteurs pour dire que l’augmentation parallèle de la consommation médicamenteuse est sans doute responsable de la diminution de la prévalence des symptômes respiratoires de l’asthme.

Indubitablement, la mise en place de consensus de la prise en charge de la maladie asthmatique a permis de constater la diminution de sa prévalence. Il ne faut pas oublier l’arrivée des corticoïdes inhalés et de la rationalisation de leur usage.

Ce travail doit encourager tous les « asthmologues » de terrain à poursuivre la prise en charge minutieuse de l’enfant asthmatique en ayant recours au triptyque thérapeutique classique : éviction des allergènes, médicaments, désensibilisation.

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