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Ne vous fiez pas aux apparences chez les enfants qui courent.
dimanche 13 mars 2005, par
L’effort est toléré de façon variable chez les enfants asthmatiques. En cas de gêne respiratoire, il peut s’agir d’une mauvaise tolérance physique par manque d’entraînement ou d’un véritable asthme d’effort. Les symptômes respiratoires lors de l’effort sont-ils prédictifs d’une bronchoconstriction chez les enfants d’âge scolaire ?
Les symptômes respiratoires induits par l’exercice sont de faibles prédicteurs de la bronchoconstriction. : Frans De Baets, MD, PhD 1 *, Eddy Bodart, MD 2, Michèle Dramaix-Wilmet 3, Sabine Van Daele, MD 1, Georges de Bilderling, MD 2, Sophie Masset 4, Paul Vermeire, MD 5, Olivier Michel, MD, PhD 6
1Department of Pediatric Pulmonology, University Hospital Ghent, Ghent, Belgium
2Department of Pediatric Pulmonology, Catholic University, Mont Godinne, Brussels, Belgium
3Department of Statistics, Public Health School, Free University of Brussels, Belgium
4Astrazeneca, Brussels, Belgium
5Department of Pulmonology, University of Antwerp, Antwerp, Belgium
6Department of Pneumoallergology, St.-Pierre, University Hospital, Free University of Brussels, Brussels, Belgium
dans Pediatric Pulmonology
Volume 39, Issue 4 , Pages 301 - 305
– Contexte
- L’asthme induit par l’exercice (AIE) est une cause possible de mauvaise performance physique chez les enfants.
- Aucune donnée n’est disponible sur la valeur des symptômes respiratoires pour distinguer les enfants avec une tolérance physique mauvaise de ceux avec un AIE.
– But de l’étude
- Evaluer les symptômes respiratoires chez des enfants d’âge scolaire pendant et après un exercice en relation avec un AIE.
– Population
- La population de 149 écoles primaires (849 classes de 15.241 enfants) a été incluse dans l’étude.
– Méthode
- L’AIE a été évalué en utilisant le test de course libre (TCL) de 6 minutes chez les 15.241 enfants.
- A la fin ou en cas d’arrêt prématuré du TCL, les symptômes rapportés par les enfants et les signes cliniques observés par le staff médical ont été évalués.
- Des mesures du DEP ont été effectuées avant, 5 et 10 minutes après le TCL, une diminution d’au moins 15% étant jugée significative.
– Résultats
- Le TCL était positif chez 7.4% des enfants.
- Les filles avaient un test plus positif que les garçons (8.5% vs 6.4%, p<0.001), et les enfants vivant en zone urbaine plus que ceux vivant en zone rurale (8.9% vs 7%, p<0.01).
- Les arrêts prématurés étaient observés chez 3.5% (n=353) des enfants. Les principales raisons en étaient la dyspnée et la douleur thoracique.
- Parmi ceux-là, seuls 21% avaient un TCL positif, alors que 89% avec un TCL positif ont pu terminer le test.
- L’arrêt prématuré, la dyspnée, l’oppression thoracique, les sibilances et la toux avaient une valeur prédictive positive d’AIE de 21.9%, 20.8%, 36.4%, 41.2% et 28.3% respectivement, et une sensibilité de 10.8%, 29.5%, 14.9%, 4.8% et 13% respectivement.
– Conclusions
- L’AIE a été détecté chez 7.4% des enfants.
- Une incidence légèrement supérieure a été observée chez les filles et chez les enfants des zones urbaines.
- Ni l’arrêt prématuré du test ni les symptômes ou les signes cliniques n’étaient de bons prédicteurs de l’AIE chez les enfants scolarisés dans le primaire.
Dans cette étude épidémiologique cherchant à mettre en évidence un AIE chez 15241 enfants d’écoles primaires, au moyen d’un test de course libre de 6 mn, 7.4% des enfants ont présenté un AIE.
Celui-ci était plus fréquent chez les filles et les enfants vivant en milieu urbain.
Parmi ceux-là, 89% ont pu quand même terminer le TCL, qui n’apparaît donc pas chez la plupart des enfants comme un facteur limitant.
3.5% des enfants ont dû interrompre le TCL avant la fin, mais seulement un quart d’entre eux avaient un AIE, et donc la majorité ont interrompu le test en raison d’une mauvaise adaptation physique sans relation avec un AIE.
L’arrêt prématuré du TCL, ainsi que les symptômes et les signes cliniques, avaient une valeur prédictive positive d’AIE très moyenne, la survenue d’une oppression respiratoire ou la perception de sibilances ayant la moins mauvaise valeur, mais inférieure à 50%. La sensibilité de ces signes étant encore plus mauvaise (et inférieure dans tous les cas à 30%).
Ainsi, les symptômes fonctionnels et les signes cliniques qui sont mesurés lors d’un effort physique sont de mauvais prédicteurs d’AIE chez des enfants scolarisés en primaire ; le dépistage de l’asthme d’effort nécessite donc des mesures plus spécifiques pour avoir une valeur épidémiologique fiable.
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