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Plus les mères ont des enfants et moins elles ont une rhinite allergique : et les pères alors ?
mercredi 23 mars 2005, par
Un terrain atopique chez la mère est souvent le facteur de risque majeur d’atopie chez l’enfant. Mais la théorie hygiéniste propose une autre explication : plus il y a d’enfants moins il y a d’atopie en raison d’une plus grande fréquence des infections ; comment faire la part entre les gènes de la mère et le rôle des infections ?
Nombre d’enfant et allergie maternelle. : F. Forastiere1, J. Sunyer2, S. Farchi1, G. Corbo3, R. Pistelli3, S. Baldacci4, M. Simoni5, N. Agabiti1, C. A. Perucci1, G. Viegi4
1Dipartimento di Epidemiologia, ASL RME, Rome, Italy ; 2Institut Municipal Investigaciò Mèdica, Barcelona, Spain ; 3Cattedra di Fisiopatologia Respiratoria, Università Cattolica, Rome, Italy ; 4Istituto di Fisiologia Clinica CNR, Pisa, Italy ; 5Dipartimento di Medicina Sperimentale e Diagnostica, Università di Ferrara, Ferrara, Italy
dans Allergy 60 (4), 510-514.
– Introduction :
- Les associations significatives entre la taille de la famille et l’allergie dans l’enfance ont conduit à émettre la théorie hygiéniste selon laquelle une fréquence basse des infections dans la petite enfance serait associée à une fréquence plus importante du risque d’asthme et de rhume des foins.
- L’atopie maternelle cependant est un fort facteur prédictif d’asthme et de pollinose chez les enfants.
- Si l’atopie maternelle est inversement liée au nombre des enfants, alors le rôle de la fratrie dans le développement de l’atopie chez les enfants, base de la théorie hygiéniste, serait testée.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont évalué l’association entre :
- le nombre de grossesses et le nombre d’enfants vivants
- avec la survenue durant la vie de la mère de sifflements bronchiques, d’asthme, de rhinite allergique, et de conjonctivite allergique dans une étude transversale portant sur 4 régions en Italie.
– Résultats :
- Au total, 1755 femmes non fumeuses de 35 à 74 ans ont rempli un questionnaire sur leur grossesses ainsi que sur la survenue durant leur vie de maladies ou symptômes allergiques.
- Le nombre des naissances vivantes est inversement proportionnel au risque de survenue dans la vie d’une rhinite allergique (p=0.031) et d’une conjonctivite allergique (p=0.011).
- Le odd ratio pour celles ayant 4 enfants ou plus (par rapport à celles en ayant 0 ou 1) est respectivement de 0.53 (IC95% : 0.27-1.04) et 0.42 (IC95% : 0.22-0.81). Une tendance similaire est également observée pour le nombre des grossesses, bien que statistiquement non significative.
- Aucune association n’a été trouvé entre le nombre des grossesses et le nombre de naissances vivantes avec les sifflements bronchiques ou l’asthme.
– Conclusion :
- Ces résultats peuvent être interprétés comme le fait que l’atopie maternelle influence le devenir de la grossesse,
- ou que la grossesse elle-même peut influencer l’atopie maternelle.
Les auteurs ont étudié les liens entre le nombre de grossesse et la survenue durant la vie de la mère de manifestations allergiques respiratoires hautes ou basses et conjonctivales.
Il existe un lien inversement proportionnel entre le nombre de grossesses vivantes et la survenue d’une rhinite ou d’une conjonctivite allergique.
Ce travail semble au premier abord séduisant mais son interprétation est délicate.
Il existe en effet une hétérogénéité importante de la population étudiée puisque l’age varie de 35 à 74 ans :
- il est difficile de dire qu’il n’y aura pas de manifestations d’asthme ou autre chez une femme de 35 ans durant le reste de sa vie,
- il est même possible qu’elle est d’autres enfants surtout en Italie où la presse a rapporté des cas de grossesses chez des femmes de plus de 60 ans !
L’absence de corrélation avec l’asthme ou les sifflements bronchiques permet de penser qu’en réalité l’étude n’est pas très puissante et que les résultats ne sont pas très significatifs.
Il est difficile enfin de savoir comment appliquer ce type de résultat pour des conseils de prévention de l’allergie.
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