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Classification ARIA des rhinites allergiques : un air entendu ?
mardi 29 mars 2005, par
Les rhinites allergiques étaient autrefois perannuelles ou saisonnières. Depuis quelques années, la nouvelle classification ARIA les décrit comme intermittentes ou persistantes. Cette étude épidémiologique tente d’évaluer la validité de cette nouvelle approche.
Caractérisation épidémiologique des types de rhinite allergique intermittente et persistante : V. Bauchau1, S. R. Durham2
1UCB Pharma S.A., R&D, Clinical Epidemiology and Outcomes Research, Chemin du Foriest, Braine-l’Alleud, Belgium ; 2Faculty of Medicine, Imperial College, National Heart and Lung Institute, London, UK
dans Allergy 60 (3), 350-353.
– Contexte :
- Une nouvelle classification de la rhinite allergique (RA) a été proposée par le groupe d’étude sur la rhinite allergique et son impact sur l’asthme (ARIA).
- La validité de cette nouvelle classification est en grande partie inconnue : jusqu’à quel point diffère-t-elle de la classification classique en rhinite saisonnière ou perannuelle (RAS/RAP) et en quoi se distinguent les différents types de RA intermittente et persistante définis par l’ARIA ?
– Méthodes :
- Une étude transversale de population en deux étapes a été menée dans six pays d’Europe occidentale ;
- un entretien téléphonique a été suivi d’un diagnostic clinique (incluant un dosage des immunoglobulines spécifiques (IgE)) dans un sous-groupe sélectionné.
– Résultats :
- Parmi les patients avec RA, 29% des sujets avaient une RA persistante.
Il n’y a pas eu d’association entre les classifications intermittente/persistante et RAS/RAP. - Les sujets avec une RA persistante avaient des symptômes plus sévères, étaient plus souvent conscients de leur maladie et avait eu un diagnostic de RA préalable avec une plus grande fréquence ; ils étaient également caractérisés clairement par leur type de sensibilisation et leur utilisation de médicaments.
– Conclusion :
- Les types classiques de RAS/RAP ne peuvent pas être utilisés de façon interchangeable avec la nouvelle classification intermittente/persistante, car elles ne représentent pas le même aspect de la maladie.
- Il est aussi évident que le type persistant représente un groupe distinct avec des caractéristiques qui le différencient de la RA intermittente.
- Ces résultats confirment la validité de la classification ARIA.
La classification ARIA de la rhinite allergique en vigueur depuis 2000 transforme la traditionnelle séparation rhinite perannuelle/ saisonnière en rhinite intermittente/ persistante, l’intensité de la rhinite étant, par ailleurs, évaluée en légère, modérée ou sévère.
La distinction entre les allergène saisonniers (pollens essentiellement) et perannuels (acariens, phanères, moisissures...) qui était sous-entendue avec l’ancienne classification disparaît bien sûr avec la classification ARIA.
Une étude épidémiologique transversale de population a été menée dans six pays d’Europe occidentale. Un entretien téléphonique a permis de sélectionner les patients qui ont été vus en consultation et chez qui un dosage des IgE spécifiques a été effectué.
Les auteurs confirment ce que l’on soupçonnait déjà : les deux classifications ne sont pas interchangeables. La classification traditionnelle se base uniquement sur la période de gêne alors que la classification ARIA s’attache à préciser la durée de la gêne et son intensité.
Un autre résultat mérite d’être souligné : les rhinites allergiques sont majoritairement intermittentes (71%). Cependant, la rhinite persistante étant généralement plus sévère que la rhinite intermittente, ce sont les 29 % restant qui constituent la plus grande partie des allergiques vus en consultation et qui suivent un traitement...
Un travail qui va donc dans le sens de la validation de la classification ARIA...
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