Vivre à la ferme familiale protége les enfants de l’atopie : démonstration par une étude longitudinale reposant sur les tests cutanés : Horak F, Studnicka M, Gartner C, Veiter A, Tauber E, Urbanek R, Frischer T dans Clin Exp Allergy 2002 Aug ;32(8):1155-9

– Contexte : il existe une inflation d’arguments démontrant que le développement des sensibilisations allergiques peut être influencé par des co-facteurs environnementaux. Des études ont montré que grandir dans une ferme peut protéger les enfants contre des sensibilisations allergiques. Cependant, nous manquons de connaissances quant à cette influence de la ruralité, à savoir si cette dernière peut être observée dans la prime enfance ou plus tardivement dans l’enfance .

– Objectifs : le but de notre étude était de vérifier si un environnement rural était négativement associé à la nouvelle émergence de tests cutanés positifs chez des enfants d’âge scolaire. Notre second objectif fut d’explorer l’hypothèse selon laquelle les enfants résidant dans une ferme perdaient leur sensibilisation plus fréquemment que les autres enfants.

– Méthodes : sur un mode d’étude longitudinale, 1150 enfants issus d ’écoles élémentaires ( moyenne d’age 7.8 ans , DS 0.7) furent recrutés dans neuf différentes provinces d’Autriche en 1994. Un questionnaire ainsi q’une batterie de tests cutanés avec 7 fréquents aéro-allergènes furent réalisés à l’entrée dans l’étude et après un suivi de 3 ans.

– Résultats :
*Un total de 844 enfants, qui développèrent une positivité pour 2 tests cutanés, furent inclus dans l’étude ;15,5% de leurs familles rapportèrent travailler à la ferme. Après ajustement pour des variables confondantes ( éducation parentale, taille de la fratrie, sexe, histoire d’allergie ), vivre à la ferme de ses parents était inversement associé à la prévalence et à l’émergence d’ une nouvelle positivité des tests cutanés(incidence de 12.2% si pas de vie rurale, 6% si vie rurale à temps partiel, 2.2% si à temps complet ; odds ratio (OR) de 0.34 si ruralité vs non ruralité, intervalle de confiance 95% (CI) 0.12-0.98).
*D’autre part les enfants vivant dans un environnement agricole étaient plus enclins à perdre la positivité de leurs tests cutanés durant le suivi ( perte de sensibilisation de 14.6% si pas de ruralité, 50% si temps partiel, et 60% si temps complet. ;OR ruralité vs absence 8.06 ; IC 95% 2.05-31,75).
*Aucune différence sur le type de sensibilisation aux allergènes spécifiques ne put être observée entre enfants d’origine rurale ou non rurale.

– Conclusion : un environnement rural a un fort impact négatif sur l’apparition de sensibilisations allergiques. D’autre part, l’étude apporte la preuve que les enfants atopiques vivant à la ferme perdent la positivité de leurs tests cutanés plus fréquemment que les enfants issus d’un environnement non-rural.