Si vous savez faire une addition, vous saurez dépister une allergie.

mardi 26 avril 2005 par Dr Isabelle Bossé5115 visites

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Si vous savez faire une addition, vous saurez dépister une allergie.

Si vous savez faire une addition, vous saurez dépister une allergie.

mardi 26 avril 2005, par Dr Isabelle Bossé

Un des buts de nombreuses études est de trouver « le moyen » de dépister au plus tôt l’allergie ou le risque allergique chez les enfants, leur avenir étant conditionné par ce dépistage précoce. Ici les auteurs ont travaillé sur les IgE totales et spécifiques à un panel d’allergènes alimentaires et aériens et arrivent à des conclusions étonnantes.

L’analyse quantitative des IgE alimentaires et aux allergènes inhalés chez des enfants de 4 ans reflète la probabilité d’une maladie allergique. : M. Wickman1,2,6, G. Lilja3,6, L. Söderström4, M. v. H. Hamsten5,6, S. Ahlstedt2,4,6

1Department of Occupational and Environmental Health, Stockholm County Council ; 2National Institute of Environmental Medicine, Karolinska Institutet ; 3Sachs’s Children’s Hospital, Institute of Södersjukhuset, Karolinska Institutet, Stockholm ; 4Pharmacia Diagnostics AB, Uppsala ; 5Unit of Clinical Immunology and Allergy, Department of Medicine, Karolinska Institutet ; 6Centre for Allergy Research, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden

dans Allergy 60 (5), 650-657.

 Objectif

  • il est bien établi que le diagnostic précoce de la maladie allergique est justifié.

 Méthodes

  • dans une étude de cohorte prospective à partir de la naissance ( BAMSE), 3743 enfants ont été inclus à l’âge de 4 ans.
  • les enfants ont été définis à partir d’un questionnaire comme ayant une quelconque maladie allergique, de l’asthme, une suspicion de rhinite allergique, de l’eczéma ou des symptômes oro-gastro-intestinaux.
  • un prélèvement sanguin a été effectué chez 2612 de ces enfants et des dosages d’IgE spécifiques ont été réalisés pour 14 allergènes communs alimentaires ou aériens.

 Résultats

  • des IgE spécifiques positives ont été trouvées chez 38 % des enfants avec une maladie allergique, alors que des résultats positifs d’IgE spécifiques n’ont été retrouvés que chez 17 % des enfants n’ayant aucune maladie allergique.
  • en outre, chez les enfants avec n’importe quelle pathologie allergique, le niveau moyen des IgE totales était de 10.7 KU/l , alors qu’il était de 1.5 KU/l chez les enfants sans symptômes.
  • les taux les plus élevés d’IgE spécifiques ont été trouvés pour le pollen de bouleau, l’arachide, le chat et le cheval.
  • quand le total des taux d’IgE spécifiques pour les allergènes sélectionnés était supérieur à 34 KU/l, ou bien si plus de 4 allergènes étaient positifs, il y avait 75 % de probabilité d’identifier les individus porteurs de n’importe quelle maladie allergique.
  • pour identifier les asthmatiques, de même que les patients suspects de rhinite allergique, les auteurs ont trouvé une résultat significatif pour l’association entre le total des taux d’Ig E et le nombre d’allergènes positifs en tests.
  • pour l’eczéma uniquement, le nombre d’allergènes positifs était associé à la probabilité de la maladie.

 Conclusions

  • chez les enfants, de 4 ans, la maladie allergique n’est pas fréquemment associée à la présence d’une seule IgE spécifique positive, alors que des taux élevés d’IgE étaient significativement plus répandus parmi ceux qui avaient une maladie allergique.
  • ainsi, en testant un certain type d’allergènes alimentaires et aériens, et en utilisant la somme des taux d’IgE spécifiques en combinaison avec le nombre d’allergènes positifs en tests, cela pourrait un outil diagnostic plus efficace qu’en utilisant simplement un résultat unique positif d’IgE spécifiques.

La présence d’IgE spécifiques est très significative de la maladie allergique .

Le taux des IgE totales, inutilisé depuis des années dans ce cadre, est significativement plus élevé chez les allergiques.

La sommation des taux d’IgE spécifiques aux allergènes alimentaires et aériens, associée au nombre de tests cutanés positifs est un marqueur de la maladie allergie quelle qu’elle soit.

Cela revient à dire que pour dépister des enfants allergiques, il faudrait faire plusieurs tests alimentaires et respiratoires ( en n’oubliant pas le chat, le cheval, le bouleau et l ‘arachide), ce que font les allergologues couramment et également de nombreux dosages d’IgE spécifiques, ce que nous faisons beaucoup moins, méthode qui paraît illogique dans la pratique courante au vu du coût de ces dosages.

Hélas les études ne tiennent pas toujours compte des arguments économiques, surtout ceux inhérents à la France, et nous ne saurions trop vous conseiller d’éviter de doser 14 IgE spécifiques par patient !

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