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Notre rubrique mode : Cette année, l’injection se porte en présaisonnier et en cure courte !
samedi 14 mai 2005, par
Combien de protocoles, combien d’extraits, combien de voies d’administration ont-ils été étudiés dans l’immunothérapie spécifique ? Il n’existe pas de « modus operandi » figé et c’est probablement tant mieux dans la mesure où la porte reste ouverte aux améliorations, avec un passage nécessaire par l’évaluation...
Efficacité et sécurité d’une immunothérapie spécifique présaisonnière avec un extrait allergoïde de pollens de six graminées adsorbé sur aluminium. : C. J. Corrigan1 for the Study Group*, J. Kettner2, C. Doemer2, O. Cromwell2, A. Narkus21Guy’s, King’s and St Thomas’s School of Medicine, London, UK ; 2Allergopharma Joachim Ganzer KG, Reinbek, Germany
1Guy’s, King’s and St Thomas’s School of Medicine, London, UK ; 2Allergopharma Joachim Ganzer KG, Reinbek, Germany
dans Allergy 60 (6), 801-807.
– Contexte :
- L’efficacité et la sécurité d’un extrait allergoïde de pollens de six graminées ont été étudiées.
- L’émergence de guidelines cliniques plus exigeantes et une meilleure appréciation des mécanismes possibles du traitement ont été à l’origine de cette réévaluation.
– Méthodes :
- Une étude clinique contrôlée multicentrique de phase 3 en double aveugle contre placebo a été entreprise chez 154 patients présentant des symptômes de rhinoconjonctivite avec ou sans asthme (GINA I ou II).
- Le traitement a consisté en deux cures courtes consécutives présaisonnières d’injections sous cutanées d’un extrait allergoïde de pollens de graminées adsorbé sur hydroxyde d’aluminium.
– Résultats :
- Une combinaison de score symptomatique et de score médicamenteux (SMS) a été utilisée pour évaluer l’efficacité clinique.
- Le SMS à l’issue de la première année a montré une différence significative de 26.6 % entre les deux groupes étudiés (P = 0.026).
- Ceci a été amélioré après la deuxième année où nous avons constaté une différence de 48.4 % pour le SMS entre le traitement actif et le placebo en faveur de l’allergoïde (P = 0.018).
- En association avec le traitement actif, nous avons mesuré une forte augmentation, significative, de la concentration en anticorps spécifiques IgG 1 et IgG 4 des pollens de graminées.
- La tolérance à l’allergène a été augmentée (mesurée par un test de provocation conjonctivale) et des améliorations significatives de la qualité de vie ont été enregistrées par l’utilisation d’un questionnaire standardisé.
- L’extrait allergoïde a été bien toléré.
– Conclusions :
- L’extrait allergoïde de pollens de graminées s’est montré sûr et cliniquement efficace dans la prise en charge du rhume des foins avec ou sans asthme (GINA I ou II).
Cette étude multicentrique sur 154 patients polliniques a montré qu’une immunothérapie en cures courtes présaisonnières à l’aide d’un extrait allergoïde a été efficace.
Cette efficacité a été mesurée à l’aide d’une combinaison d’un score clinique et d’un score médicamenteux, d’un test de provocation conjonctivale et d’un questionnaire standardisé de qualité de vie.
Biologiquement, les auteurs ont retrouvé une augmentation très significative du taux d’anticorps IgG 1 et IgG 4 dans le groupe traité.
Mené sur deux ans, ce traitement fait la preuve de son efficacité à court terme ainsi que de sa tolérance.
L’amélioration était plus nette la deuxième année ; qu’en aurait-il été après une troisième année de traitement et surtout quid du maintien du bénéfice constaté ?
La désensibilisation est un traitement curatif dont on attend une amélioration clinique persistante dans le temps : cette dimension n’a pas été prise en compte dans les objectifs de cette étude.
La pollinose, comme toute affection allergique, mais peut-être plus que toute autre affection allergique, est inféodée aux caractéristiques de l’environnement de chaque patient en termes de végétation et de pollinisation.
La population étudiée ici comporte des patients de Grande-Bretagne et d’Allemagne. Les résultats de cette étude concernent donc des graminées d’Europe du Nord et il faut noter que le choix d’un mélange de six espèces différentes diverge des orientations actuelles, tendant à simplifier la nature des extraits par l’utilisation d’extraits d’une seule espèce.
Les auteurs se sont-ils attachés à respecter des particularités géographiques ?
Nous ne disposons malheureusement pas d’informations sur la nature des six espèces retenues ni sur les raisons de ce choix.
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