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Prévention des allergies : doit-on importer massivement du soja japonais ?
mercredi 22 juin 2005, par
L’augmentation de la prévalence des maladies allergiques depuis 20 ans laisse penser qu’il existe un lien avec un facteur d’environnement, mais lequel ? L’alimentation est un facteur majeur qui est de plus en plus impliqué dans beaucoup d’affections chroniques. Y a-t-il un lien entre allergie et ingestion de soja ?
[Soja, isoflavones et prévalence de la rhinite allergique chez les femmes japonaises.->Yoshihiro Miyake, MD, PhD a *
Satoshi Sasaki, MD, PhD b Yukihiro Ohya, MD, PhD c
Shoichi Miyamoto, MBA d Ichiro Matsunaga, ME e Toshiaki Yoshida, PhD e Yoshio Hirota, MD, PhD d
Hajime Oda, MD, PhD e the Osaka Maternal and Child Health Study Group *
aFrom the Department of Public Health, Fukuoka University School of Medicine
bProject of Scientific Evaluation of Dietary Reference Intakes, National Institute of Health and Nutrition, Tokyo
cDivision of Allergy, Department of Medical Specialties, National Center for Child Health and Development, Tokyo
dDepartment of Public Health, Osaka City University School of Medicine
eOsaka Prefectural Institute of Public Health
dans JACI June 2005 • Volume 115 • Number 6
– Introduction :
- Il a été proposé l’hypothèse selon laquelle les isoflavones pourraient réduire les risques de survenue de nombreuses affections chroniques,
- mais il n’y a pas actuellement de données concernant les effets d’un régime à base de soja et d’isoflavone sur le risque de survenue de manifestations allergiques.
– Objectif de l’étude :
- Il s’agit d’une étude transversale qui a évalué les relations entre un régime à base de soja et d’isoflavones, et la prévalence de la rhinite allergique.
– Méthodologie :
- Cette étude a porté sur 1002 patientes enceintes japonaises.
- La rhinite allergique (incluant l’allergie au cèdre rouge) a été définie comme réelle si les patientes avaient pris un traitement spécifique à n’importe quel moment lors des 12 mois précédents.
- Un ajustement a été fait sur
- l’age,
- la gestation,
- le tabagisme actif et passif à domicile et au travail,
- l’existence d’animaux domestiques,
- le niveau d’éducation,
- le taux des acariens dans la poussière de maison,
- les modifications de régime alimentaire dans les mois précédents,
- les saisons du recueil des données et
- l’index de masse corporel.
– Résultats :
- Comparé au régime avec ingestion de produits dérivant du soja, des protéines du soja, de la daidzein et genistein dans le 1er quartile, la consommation de ces aliments dans les 4 quartiles est associée de façon indépendante à une réduction de la prévalence de la rhinite allergique, bien qu’il n’ait pas été observé de relation dose-réponse significative.
- Une relation inverse nette pour les ingestions de miso est trouvée dans tous les quartiles, alors que les odds ratios ajustés comparant les quartiles les plus élevés et les plus bas ne montrent pas de différence significative.
- La consommation de tofu, de produits dérivant du tofu, des germes de soja fermentés, des germes de soja bouillis et de la soupe de miso n’est pas reliée à la prévalence de la rhinite allergique.
– Conclusions :
- Une ingestion importante de soja et d’isoflavones pourrait être associée à une réduction de la prévalence de la rhinite allergique.
Dans ce travail épidémiologique japonais, les auteurs ont cherché un lien entre prévalence de la rhinite allergique et ingestion d’un régime riche en isoflavones.
Il semble exister une réduction de la prévalence de la rhinite allergique chez les femmes enceintes ayant un régime riche en isoflavones.
Ce travail est curieux et n’emporte pas vraiment la conviction.
En fait il s’agit de l’utilisation d’une banque de données importantes concernant les femmes enceintes et les futurs nouveaux-nés pour ensuite rechercher des relations entre certains facteurs alimentaires ou autres dans la survenue de certaines affections aussi bien maternelles qu’infantiles.
Les phyto-œstrogènes sont des composants des plantes présentant des analogies avec les oestrogènes humains, et qui contiennent trois substances principales dont les isoflavones.
La daidzein et la genistein sont des composants du soja qui sont riches en isoflavones.
L’alimentation japonaise riche en soja est donc riche en isoflavones.
Dans ce travail, pour comparer les patients, la consommation d’isoflavones a été évaluée avec constitution de 4 groupes de patients : de la consommation la plus faible à la consommation la plus forte. Puis il y a eu des comparaisons entre les groupes.
S’il existe une tendance il n’y a pas de lien statistiquement significatif entre consommation d’isoflavones et réduction de la rhinite allergique.
Le choix de la population est discutable puisqu’il s’agit de femmes enceintes donc dans un état d’imprégnation hormonal particulier qui peut totalement masquer les signes positifs ou non de l’ingestion d’aliments ayant une activité oestrogéniques.
Cette étude ne nous semble donc pas intéressante ni dans sa conception ni dans ses conclusions.
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