Une désensibilisation en « Cluster », pour éviter que l’allergologie ne subisse son Little big horn ?

vendredi 26 août 2005 par Dr Christian Debavelaere1999 visites

Accueil du site > Maladies > Traitements > Une désensibilisation en « Cluster », pour éviter que l’allergologie ne (…)

Une désensibilisation en « Cluster », pour éviter que l’allergologie ne subisse son Little big horn ?

Une désensibilisation en « Cluster », pour éviter que l’allergologie ne subisse son Little big horn ?

vendredi 26 août 2005, par Dr Christian Debavelaere

L’immunothérapie aux allergènes par voie injectable est réalisée en 2 phases : une phase d’augmentation croissante des doses par injection hebdomadaire pendant 12 semaines environ, puis une phase en plateau avec injection mensuelle.
La visite hebdomadaire peut s’avérer fastidieuse, surtout quand le médecin traitant impose une attente prolongée lors de consultation saturée qui conduit à des abondons de traitement.
Une technique en cluster, injections regroupées, peut s’avérer utile voire indispensable dans ce cas, mais également chez les patients très mobiles. Cet article nous expose son expérience en la matière.

Étude comparative en double aveugle d’un schéma d’immunothérapie conventionnel ou en cluster avec dermatophagoides ptéronyssimus. : Ana Isabel Tabar, MD, PhD a Susana Echechipía, MD, PhD a * Blanca Esther García, MD, PhD a
José María Olaguibel, MD, PhD a Maria Teresa Lizaso, MD a
Belén Gómez, MD a Maria Teresa Aldunate, MD a Santiago Martin, MS b Fernando Marcotegui, PhD c

aFrom the Allergology Section
cPharmacy Service, Hospital Virgen del Camino, Pamplona, Navarra
bClinical Research Department ALK-Abelló, Madrid

dans JACI July 2005 • Volume 116 • Number 1

 Contexte

  • Le schéma conventionnel pour l’immunothérapie sous cutanée avec un extrait allergénique, bien qu’efficace et sûr, est lent durant la phase d’ascension des doses.

 Objectifs

  • Comparer l’efficacité et la sécurité de l’immunothérapie sous cutanée avec un extrait standardisé de dematophagoides ptéronyssimus donné pendant une phase de 6 semaines en injections regroupées versus une période conventionnelle de 12 semaines durant la phase d’ascension des doses.

 Méthodes

  • 239 patients ayant une rhinite, un asthme allergique, ou les 2, causés par D.pteronyssimus,
  • 120 furent orientés par voie randomisée au schéma en injections regroupées et 119 au schéma conventionnel.
  • Un extrait standardisé biologiquement de D.Pteronyssimus (ALK.Abello, Madrid, Espagne) fut administré dans un protocole double aveugle versus placebo, durant la phase initiale soit en cluster, soit en méthode conventionnelle.
  • Nous avons enregistré les effets indésirables, l’efficacité clinique, la réactivité cutanée et le dosage des immunoglobulines spécifiques sériques pour le D pter, avant immunothérapie puis lorsque la dose maximale est atteinte dans le groupe cluster et traditionnel puis après un an de traitement.)

 Résultat

  • Le schéma cluster réduit le délai pour atteindre la dose d’entretien de 46 % et ne provoque de réaction systémique (toujours légère) que dans 0,15 % des injections sans différence en comparaison avec le schéma traditionnel.
  • L’immunothérapie en cluster a conduit à une diminution de l’asthme et les symptômes de rhinite allergique, réduisait la réactivité cutanée et produisait l’élévation des IgE spécifiques et des IgG4 et atteignait la dose de maintenance à 6ème semaine, 6 semaines avant le schéma traditionnel.

 Conclusion

  • Le schéma en injections regroupées à la phase initiale de désensibilisation avec des doses croissantes de D Pteronyssimus est une alternative sûre à l’immunothérapie conventionnelle et offre l’avantage d’obtenir les scores d’amélioration clinique et immunologiques plus tôt.

Comme l’exposait notre collègue Claire Traube qui nous a quitté voici un an, dans son compte rendu du dernier congrès d’Amsterdam en 2004 dans un compte rendu sur« Tolérance des extraits standardisés pour les acariens lors des immunothérapies" F Rodriguez :

  • L’ITS cluster consiste a faire des injections groupées d’extrait allergénique avec obtention de la dose d’entretien le plus vite possible, diminuant ainsi le nombre d’injections et donc de déplacement du patient.
  • Le début de l’étude consiste à administrer 2 injections par jour, soient 8 injections en trois semaines.
  • 2 semaines après, 0,8 ml de vaccin sont administrés et ensuite la dose d’entretien est de 1 ml par mois.
  • L’intervalle entre les doses quotidiennes est de 30 minutes et on fait attendre le patient une heure après la dernière injection. »

Dans notre article le protocole n’est pas indiqué

Il n’est pas inintéressant de disposer d’un protocole de désensibilisation simplifiée et raccourci à une époque où le moindre remboursement des consultations (forfait à 1 euro pur commencer...) conduit à pénaliser nos patients obligés de passer par le médecin traitant pour la réalisation de la désensibilisation avec des consultations multiples.

Par ailleurs, c’est certainement pendant cette phase fastidieuse d’injection hebdomadaire que le risque d’abandon est maximal.

À l’inverse, c’est lors de cette phase d’ascension des doses, où l’on revoit le patient pour ses changements de flacons, que l’allergologue en profite pour faire l’éducation de son patient, bon contrôle de l’éviction des allergènes et d’une hygiène de vie (tabagisme),

Bonne connaissance des facteurs principaux et des cofacteurs responsables des exacerbations des manifestations allergiques.

Apprentissage d’un plan de traitements de crise par un usage rationnel des médicaments d’appoint.

Ceci s’intégrant bien entendu dans une prise en charge globale qui assure le succès de notre prise en charge.

Abonnez-vous!

Recevez les actualités chaque mois