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Les tout-petits devenant gros feront-ils plus d’asthme ?!
mardi 30 août 2005, par
Chez les enfants nés avec un petit poids de naissance, le rattrapage précoce de la courbe de croissance et le surpoids sont des facteurs favorisant ultérieurement la survenue du DNID et des maladies cardio-vasculaires. Ici, les auteurs étudient l’impact de ces deux facteurs sur ce même groupe d’enfants concernant la survenue d’un asthme lors de l’adolescence.
Prise de poids rapide précoce et surpoids actuel en relation avec l’asthme chez des adolescents nés avec un très petit poids de naissance. : Xiao-Mei Mai1, Per-Olof Gäddlin2, Lennart Nilsson1 and Ingemar Leijon1
1Department of Molecular and Clinical Medicine, Division of Pediatrics, Linköping University, Linköping, 2Center Hospital, Jönköping, Sweden
dans Pediatric Allergy and Immunology 16 (5), 380-385
– Contexte
- Le rattrapage précoce de croissance et le surpoids ultérieur sont suspects d’être associés à l’apparition ultérieure de maladies cardio-vasculaires et de diabète de type II.
– Objectifs
- Cependant, l’impact du rattrapage précoce de croissance et du surpoids de l’enfant sur le développement de l’asthme a été moins étudié, particulièrement chez les enfants nés avec un très faible poids de naissance.
– Méthodes
- Une cohorte de naissance de 74 enfants de très faible poids de naissance (poids de naissance inférieur ou égal à 1500 grammes) a été suivie dès la naissance et explorée concernant l’asthme à l’âge de 12 ans.
- Le gain de poids précoce a été défini comme une augmentation de poids supérieure ou égale à 1 déviation standard à 6 mois d’âge postnatal corrigé.
- Le surpoids courant était défini par l’indice de masse corporelle (IMC) excédant 21,2 et 21,7 kg/m2, respectivement pour les garçons et les filles âgés de 12 ans.
- L’asthme courant était diagnostiqué par un pédiatre, par une réponse positive lors du test de provocation bronchique par soluté salin hypertonique et/ou par la présence de sifflements thoraciques lors de l’examen clinique à 12 ans.
– Résultats
- Le fait d’être en surpoids à l’âge de 12 ans était associé à un risque accru de l’existence d’un asthme chez ces enfants ayant eu un très faible poids de naissance [OR : 5,5 ; IC 95% ; 1,3-22,2].
- Après ajustement en fonction d’un gain de poids précoce et du risque néonatal, l’OR de surpoids augmentait à près de 3 fois [OR : 15,3 ; IC 95% ; 2,5-90,6).
- Il semble que la reprise de poids précoce soit liée inversement avec un asthme actuel (OR ajusté : 0,49 pour une augmentation de poids égale à + 1 DS ; IC 95% ; 0,23-1,02 ; p= 0,06].
- De plus, le gain rapide et précoce de poids était inversement associé à l’importance de l’hyperréactivité bronchique à 12 ans (coefficient -1,15, p<0,01).
– Conclusions
- Il existe une association forte et positive entre surpoids et asthme à 12 ans chez ces enfants nés avec un très petit poids.
- Cette importante association est réduite par la reprise précoce de poids peut-être du fait de la réduction de l’hyperréactivité bronchique.
Comme expliqué dans cette étude, le surpoids courant (au moment de l’enquête) et le rattrapage rapide de la courbe de croissance augmentent le risque de DNID et de maladies cardio-vasculaires. Pour le rattrapage rapide de la courbe de croissance cela suggère qu’il existerait, chez l’enfant ayant un très petit poids de naissance, une notion de malnutrition.
Des études antérieures ont déjà suggéré le lien entre surpoids et asthme. C’est ce que d’ailleurs cette étude confirme.
Par contre, le rattrapage précoce de la courbe de croissance serait un élément protecteur de voir apparaître plus tard un asthme.
Ainsi, seule l’obésité existante durant l’adolescence serait un facteur favorisant de l’asthme.
Pour expliquer ce phénomène, les chercheurs émettent plusieurs hypothèses.
La première, tout simplement, est d’incriminer un phénomène mécanique. L’obèse ne mobiliserait pas bien ses poumons.
Plus curieux, c’est la suggestion que le tissu adipeux serait à l’origine d’un état inflammatoire chronique susceptible d’agir sur l’arbre respiratoire. La leptine, hormone fabriquée par le tissu adipeux, est pro-inflammatoire. Cette leptine serait particulièrement élevée chez l’obèse asthmatique. Enfin, une autre hormone produite par le tissu adipeux, l’adiponectine qui a des propriétés anti-inflammatoires, se retrouve en quantité réduite chez les obèses.
Autant de bonnes raisons pour demander à nos patients asthmatiques d’éviter le surpoids.
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