Hypo ou normobares, les asthmatiques respirent pareil.

lundi 3 octobre 2005 par Dr Philippe Carré1609 visites

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Hypo ou normobares, les asthmatiques respirent pareil.

Hypo ou normobares, les asthmatiques respirent pareil.

lundi 3 octobre 2005, par Dr Philippe Carré

Respirer un air appauvri en oxygène a été rapporté dans la littérature comme pouvant favoriser l’hyperréactivité bronchique, que ce soit chez l’animal ou chez l’homme, avec des résultats discutés. Les auteurs ont évalué l’effet d’une réduction de la pression barométrique sur l’obstruction à l’exercice chez des asthmatiques.

L’asthme en altitude moyenne - Broncho-constriction induite par l’exercice en environnement hypobare chez des sujets asthmatiques. : S. Berntsen1, T. Stensrud1, F. Ingjer1, A. Vilberg1,2, K.-H. Carlsen1,2

1Norwegian School of Sport Sciences ; 2Voksentoppen BKL, National Hospital and Research Institute of Asthma, Allergy and Chronic Lung Diseases in Children, Oslo, Norway

dans Allergy 60 (10), 1308-1311

 Contexte :

  • L’inhalation de gaz hypoxique a été rapportée comme pouvant augmenter la réactivité des voies aériennes et induire une broncho-constriction dans des modèles animaux et chez des humains asthmatiques.
  • Cependant les données sont jusqu’ici contradictoires.
  • Le but de cette étude était d’étudier l’effet d’une réduction de la pression barométrique sur la broncho-constriction induite par l’exercice (BIE) chez des sujets asthmatiques.

 Méthodes

  • 20 sujets (10 à 45 ans, dont 13 hommes) asthmatiques (au moins 10% de réduction du VEMS après un exercice) ont participé à un test à l’exercice à une pression barométrique correspondant à des altitudes de 200 (normobares) et 2500 (hypobares) au dessus du niveau de la mer, dans un ordre randomisé à plusieurs jours d’intervalle
  • La fonction respiratoire était mesurée avant et après l’exercice, et après inhalation de salbutamol.
  • Le rythme cardiaque, la consommation d’oxygène (VO2), la saturation artérielle en oxygène (SAO2), le ratio des échanges gazeux respiratoires (EGR) et la ventilation minute (VE) étaient mesurés pendant l’exercice.

 Résultats

  • Il n’y avait aucune différence de la fonction respiratoire après l’exercice
  • Les pics de VE et de rythme cardiaque pendant l’exercice étaient identiques
  • Le pic des EGR était plus élevé en atmosphère hypobare
  • Le pic de VO2 diminuait de 10.1% (7.2 à 13) (p<0.001) des conditions normobares aux conditions hypobares
  • En même temps, la SA02 au pic de VO2 diminuait e 94.4 (92.2 à 96.6) à 85.6% (82.8 à 88.4) (p<0.001)

 Conclusions

  • Une pression barométrique correspondant à une altitude de 2500 m n’augmentait pas la BIE chez les sujets asthmatiques
  • La réduction du pic de VO2 est le plus probablement due à une SAO2 plus basse en condition hypobare.

20 sujets asthmatiques adultes ont participé à un test à l’effort à une altitude de 200 mètres et une altitude de 2500 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un ordre randomisé.

La fonction respiratoire et un certain nombre de critères d’échanges gazeux ont été évalués dans les deux conditions.

La fonction respiratoire et le pic de VO2 étaient identiques à 200 et 2500 mètres. En condition hypobare (à 2500 m), le pic des échanges gazeux était plus élevé et le pic de VO2 était plus bas, de même que la SAO2.

Les auteurs concluent qu’une pression barométrique correspondant à une altitude de 2500 m n’induit pas d’ hyperréactivité bronchique chez des asthmatiques. On peut d’ailleurs remarquer que cette altitude correspond presqu’exactement à l’altitude cabine des avions de ligne, et que les asthmatiques supportent sans problème les voyages en avion en terme de réactivité bronchique.

Ils concluent par ailleurs que la réduction de la VO2 en condition hypobare est liée certainement à la baisse de la SAO2 dans cette condition.

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