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La maladie atopique fait-elle toujours le poids, ou inversement ?
samedi 15 octobre 2005, par
Les maladies atopiques ont augmenté dans tous les pays, même les plus pauvres, avec une différence entre zones urbaine et rurale. Une relation a été évoquée entre le faible taux d’atopie et la malnutrition. Les auteurs évaluent les effets du poids sur le bronchospasme à l’effort et les tests cutanés en zone rurale et urbaine en Afrique.
Effet de la masse corporelle sur le bronchospasme induit par l’exercice et l’atopie chez des enfants africains. : James Calvert, MRCP, PhD, Peter Burney, MD, FRCP
From the Department of Public Health Sciences, King’s College
dans JACI Volume 116, Issue 4, Pages 773-779 (October 2005)
– Contexte
- La sensibilisation allergénique est fréquente dans les populations rurales des pays moins développés, mais la maladie atopique est moins fréquente que dans les pays plus riches.
- Les variables expliquant cette dichotomie peuvent apporter un éclairage sur les mécanismes sous-jacents des maladies atopiques comme l’asthme.
– Objectif
- Tester si le risque de bronchospasme induit par l’exercice (BIE) dans des populations africaines urbanisées est augmenté de façon concomitante avec une sensibilité cutanée plus grande ou une masse corporelle plus importante.
– Méthodes
- 3322 enfants ont été inclus dans une étude de prévalence du BIE dans une région urbaine et rurale d’Afrique du Sud.
- Des enfants répondant positivement à un test à l’exercice et un groupe randomisé d’enfants répondant négativement ont été recrutés dans une étude cas/contrôle (393 contrôles et 380 cas).
- Les sujets ont été évalués par des prick-tests cutanés, des mesures anthropométriques et des dosages d’IgE.
- Un examen des selles a été réalisé à la recherche d’une infection parasitaire.
– Résultats
- La prévalence du BIE était plus élevée dans les zones urbaines (14.9%) que dans les zones rurales (8.9%), p<0.0001.
- La différence dans le risque de BIE entre les sujets en zone urbaine et rurale était associée à l’atopie (OR du diamètre d’œdème cutané : 2.65, IC à 95% : 1.43-4.89 ; p<0.0001), un poids plus élevé (OR de l’index de masse corporelle IMC : 2.17, IC 95% : 1.45-3.26 ; p=0.001).
- L’augmentation de l’IMC était aussi marquée par une association plus étroite entre les IgE spécifiques et le test cutané correspondant (dermatophagoïdes pteronyssinus, OR pour un test cutané positif en présence d’IgE spécifiques : pour les sujets les plus lourds : OR : 34.6 ; IC 95% :0.9-109.3 ; p<0.0001, et pour les sujets les plus légers : OR : 8.05 ; IC 95% : 2.74-23.6 ; p<0.0001).
– Conclusion
- L’augmentation de l’IMC des enfants des zones rurales peut conduire à une prévalence accrue de maladie atopique
- Cette observation mérite d’autres investigations par des études prospectives.
Dans cette étude, dans une population avec peu d’enfants obèses, l’augmentation de l’index de masse corporelle et la présence de tests cutanés positifs étaient associés avec un risque accru de BIE.
Les odd ratio d’avoir un test cutané positif étaient corrélés de façon linéaire avec le poids, au moins pour l’acarien pteronyssinus.
Les enfants de zone urbaine avaient une hyperréactivité plus grande, en rapport probable avec une sédentarité plus grande et un index de masse corporelle plus élevé.
Il apparaît que, dans les pays en voie de développement, l’amélioration des conditions nutritionnelles est associée à une augmentation de l’atopie.
L’adiposité semble être un élément important de cette relation, mais il est possible que d’autres facteurs interviennent, notamment ans les conditions elles-mêmes de l’alimentation.
La compréhension de ces mécanismes pourrait être importante dans la prévention du développement des maladies atopiques, et en particulier de l’asthme, dans ces pays émergents.
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