Match médecin contre chirurgien au tournoi des Polypes : égalité sur toute la ligne.

lundi 21 novembre 2005 par Dr Stéphane Guez4840 visites

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Match médecin contre chirurgien au tournoi des Polypes : égalité sur toute la ligne.

Match médecin contre chirurgien au tournoi des Polypes : égalité sur toute la ligne.

lundi 21 novembre 2005, par Dr Stéphane Guez

La polypose nasale ne retient pas vraiment l’attention de la « grande médecine » mais pourtant nos patients se plaignent d’être très gênés : y a-t-il ou non une mauvaise qualité de vie ? Le traitement médical est-il supérieur ou inférieur au traitement chirurgical ? Lequel améliore le plus la qualité de vie ?

Polypes nasaux et impact sur la qualité de vie des traitements médicaux et chirurgicaux. :

1Department of Otorhinolaryngology, Rhinology Unit, Hospital Clínic, University of Barcelona ; 2Institut d’Investigacions Biomèdiques August Pi i Sunyer (IDIBAPS) ; 3Health Services Research Unit, Institut Municipal d’Investigació Mèdica (IMIM-IMAS). Barcelona ; 4Department of Pneumology, Hospital Clínic, Department of Medicine, University of Barcelona, Barcelona, Spain

dans Allergy 60 (4), 452-458

 Introduction :

  • La polypose nasale (PN) n’est pas une affection ayant un risque mortel mais elle a un impact négatif important sur la qualité de vie.

 Objectifs de l’étude :

  • Ils ont été d’étudier :
    • le retentissement de la polypose nasale par rapport à la population espagnole générale en utilisant l’échelle de qualité de vie SF-36,
    • de comparer le devenir en terme de qualité de vie d’un traitement médical par rapport à un traitement chirurgical
    • et d’évaluer et comparer les effets d’un traitement médical ou chirurgical sur les symptômes ORL.

 Méthodologie :

  • Environ 109 patients ayant une polypose nasale ont été inclus.
  • 53 patients ont été randomisés pour recevoir de la prednisone pendant 2 semaines et 56 pour subir une chirurgie sinusienne sous endoscopie.
  • Tous les patients ont reçus du budésonide par voie nasale pendant 12 mois.
  • Les patients ont été évalués sur les symptômes ORL, la taille des polypes et les résultats du questionnaire de qualité de vie.

 Résultats :

  • Par rapport à la population générale espagnole, les patients ayant une PN ont des scores plus mauvais dans tous les domaines du SF-36 sauf en ce qui concerne la condition physique.
  • Les patients non asthmatiques ayant une PN ont de meilleurs résultats du test de qualité de vie que les patients asthmatiques avec une PN, à la fois sur la condition physique, sur les douleurs et sur la vitalité (p<0.05).
  • A 6 et 12 mois, une amélioration significative dans tous les domaines du SF-36 est observée à la fois après traitement médical et chirurgical, rejoignant le niveau de réponses de la population générale (p<0.05).
  • Les symptômes ORL et la taille des polypes sont améliorés à la fois par le traitement médical et le traitement chirurgical à 6 et 12 mois (p< 0.05).

 Conclusion :

  • Ces résultats suggèrent que la PN a un impact considérable sur la qualité de vie des patients
  • et les traitements (médical et chirurgical) améliorent d’une façon identique cette qualité de vie.

Dans ce travail, les auteurs démontrent que la polypose nasale altère la qualité de vie des patients d’une façon importante et significative.

Le traitement qu’il soit médical ou chirurgical améliore considérablement cette qualité de vie.
Par ailleurs les résultas sont les mêmes sur la symptomatologie nasale et la taille des polypes.

Ce travail est très intéressant à plus d’un titre.

D’abord, il a le mérite d’utiliser les échelles d’évaluation de la qualité de vie qui permettent d’apprécier de façon beaucoup plus globale le retentissement d’une affection, avec essentiellement le point de vue et le vécu du patient.

Ainsi, il apparaît nettement que les polypes nasaux handicapent et gênent réellement la vie de tous les jours des patients.

Le deuxième point important est qu’il n’y a pas de différence en terme d’amélioration de la qualité de vie entre un traitement médical et un traitement chirurgical. On peut donc proposer l’un ou l’autre, d’autant que d’un point de vue strictement ORL il n’y a pas de différence en terme de taille de polypes ou de symptomatologie nasale.

Le traitement médical a donc toute sa place et n’est pas inférieur au traitement chirurgical.

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