Dis moi quel lymphocyte T tu as je te dirai qui tu es !

mardi 29 novembre 2005 par Dr Stéphane Guez3762 visites

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Dis moi quel lymphocyte T tu as je te dirai qui tu es !

Dis moi quel lymphocyte T tu as je te dirai qui tu es !

mardi 29 novembre 2005, par Dr Stéphane Guez

Les enfants polyallergiques sur le plan alimentaire ont certainement un statut immunologique particulier. Qu’est-ce qui les différencie des enfants non allergiques en particulier sur le plan de la production de cytokines par les lymphocytes T ? Pour la première fois ce travail cherche à étudier les lymphocytes T de façon non globale.

Les différentes modalités de production de cytokines par les lymphocytes T d’enfants ayant des allergies multiples. : T. H. Scott-Taylor*, J. B. Hourihane*†, J. Harper‡ and S. Strobel*§

*Division of Immunobiology, Institute of Child Health, London, UK, †Division of Infection, Inflammation and Repair, University of Southampton, Southampton University Hospitals NHS Trust, Southampton, UK, ‡Department of Dermatology, Great Ormond Street Hospital NHS Trust, London, UK and §Institute of Biomedical and Clinical Science, Peninsula Medical School and Peninsula Postgraduate Health Institute, Plymouth, Devon, UK

dans Clinical & Experimental Allergy 35 (11), 1473-1480

 Introduction :

  • Le détail de la contribution des différentes sous populations de lymphocytes T lors de la mesure globale de la production de cytokines en réponse aux allergènes alimentaires est largement méconnu.

 Méthodologie :

  • Les différences de productions de cytokines par les cellules T provenant du sang total après stimulation allergénique on été étudiées chez 22 enfants ayant des allergies alimentaires multiples et chez 20 enfants témoins non allergiques, en utilisant une méthode de mesure par cytométrie de flux.

 Résultats :

  • La proportion de cellules T sensibilisées aux allergènes alimentaires chez les enfants allergiques, et produisant spontanément de l’IFN gamma et de l’IL10, en dehors de toute stimulation antigénique, est plus faible que chez les enfants non atopiques et chez des témoins adultes (p<0.001).
  • La proportion de cellules productrices d’IL4 in vitro est significativement augmentée (p<0.04) et celle des cellules produisant de l’IFN gamma est significativement diminuée (p<0.05) chez les enfants sensibilisés après incubation, avec ou sans cellule présentatrice d’antigène, d’extraits d’arachide, de béta lactoglobuline et d’ovalbumine.
  • Les résultats inverses sont retrouvés chez les enfants non sensibilisés et chez les témoins adultes.
  • La sécrétion d’Il4 chez les enfants allergiques vis-à-vis des antigènes sensibilisants est principalement restreinte à la population de CD4+ et CD8+CD45RO+ produisant essentiellement de l’IFN gamma.
  • Les valeurs d’IgE spécifiques ne correspondent pas aux réponses cytokines mais la production d’IL4 et la réduction d’IFN gamma par rapport aux enfants normaux sont fortement corrélées au taux des IgE totales.

 Conclusion :

  • Les réponses en cytokines IL4 des enfants ayant une allergie alimentaire en contact avec les allergènes correspondants sont réalisées de façon prédominante par une population mémoire de CD4+ de type CD4+CD45RO+,
  • alors que l’IL4 et les sécrétions d’IFN gamma des patients témoins non allergiques proviennent principalement de façon mixte des populations CD4+ et CD8+CD45RO+.

Dans ce travail, les auteurs démontrent que chez les enfants poly allergiques à des allergènes alimentaires, il existe une stimulation particulière d’une sous population de lymphocytes T mémoires.

Cela entraîne une production accrue d’IL4 avec une diminution d’IFN gamma et d’IL10 par des LT de type CD4+.

Ce travail n’a pas d’ambition thérapeutique immédiate et ne fait pas beaucoup avancer le problème de la polyallergie chez les enfants.

Il est dommage que les auteurs n’aient par étudié par exemple également une population d’enfants monoallergiques. Il doit pourtant y avoir des caractéristiques plus fines que les éternelles différences de rapport entre IL4 et IFN gamma.

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