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Super, le traitement de la rhinite allergique peut faire éclater les yeux de nos patients !!
lundi 12 décembre 2005, par
Si les corticoïdes restent le traitement de prédilection de la maladie allergique, la liste de leurs effets potentiels ne cesse de se compléter. On connaît mal les risques oculaires en particulier des traitements dits locaux qui semblent toujours très anodins. Y a t’il un risque à utiliser les sprays corticoïdes par voie nasale ?
L’interruption du traitement corticoïde par voie nasale peut abaisser la pression intraoculaire dans le glaucome. : Christina M. Bui, MDa, Heidi Chen, PhDb, Yu Shyr, PhDb, Karen M. Joos, MD, PhDa
a From Vanderbilt Eye Institute
b Department of Biostatistics, Vanderbilt University
dans JACI Volume 116, Issue 5, Pages 1042-1047 (November 2005)
– Introduction :
- Les corticoïdes aussi bien par voie topique, nasale ou oculaire, par voie orale et parentérale peuvent augmenter la pression intraoculaire, mais on connaît peu les effets des stéroïdes en spray par voie nasale.
– Objectif de l’étude :
- Les auteurs ont étudié les effets de l’arrêt d’un traitement par corticoïdes en spray par voie nasale sur la pression intraoculaire de patients ayant un glaucome.
– Méthodologie :
- Il a été procédé à une revue des données concernant les patients ayant un glaucome et utilisant un corticoïde par voie nasale.
- La moyenne de la pression oculaire de chaque œil a été déterminée avant le traitement stéroïdien, pendant et après l’utilisation des corticoïdes à 2 reprises.
– Résultats :
- Ils ont porté sur 24 paires d’œil chez 12 patients prenant des corticoïdes par voie nasale.
- La pression intraoculaire moyenne de chaque paire d’œil est de
- 15.4 +/- 4.3 mm Hg (de 9 à 23.5) lors de l’examen avant le traitement par corticoïdes,
- de 18 +/- 3.8 (12 à 24.5) pendant l’utilisation du traitement
- et enfin lors de la première et de la deuxième visite après l’arrêt des stéroïdes, respectivement : 14.5 +/- 3.3 (9.5 à 20) et 14.8 +/- 3.4 (9.5 à 22).
- 11 patients présentent une diminution de la pression oculaire moyenne après le premier examen en post traitement stéroïdien dans une moyenne de 35 +/- 14 jours et la diminution est maintenue lors de la 2ème visite après l’arrêt du traitement corticoïdes à 191 +/- 150 jours.
- Une augmentation significative entre les examens de la pression intraoculaire est observée :
- avant les corticoïdes
- et pendant le traitement corticoïdes (p=0.007)
- et une diminution significative de la pression intraoculaire est observée entre la période d’utilisation des corticoïdes et lors de la première (p<0.001) et lors de la 2ème visite (p=0.011) après le traitement par corticoïdes.
- La plupart des patients retrouvent une pression normale et sont capables d’arrêter ou de retarder un traitement supplémentaire de leur glaucome.
– Conclusion :
- Une diminution significative de la pression intraoculaire est observée lors de l’arrêt du traitement corticoïde par voie nasale chez des patients ayant un glaucome.
- Les stéroïdes par voie nasale contribuent à une augmentation de la pression intraoculaire et il est donc nécessaire de s’informer chez un patient de l’existence d’un glaucome avant de prescrire une corticothérapie intra nasale.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que l’utilisation de corticoïdes en spray par voie nasale peut augmenter la pression intraoculaire de façon significative chez des patients ayant un glaucome et que l’arrêt de ce traitement permet un retour aux valeurs initiales qui se maintiennent ensuite dans le temps.
On a longtemps dit que les corticoïdes utilisés par une voie non systémique n’entraînent aucun effet secondaire.
Cependant depuis plusieurs années on voit qu’il n’en est rien et qu’il faut que le praticien reste vigilant.
Ces effets indésirables surviennent en général dans des groupes à risque qu’il faut donc bien surveiller.
On sait que les corticoïdes peuvent être responsables d’une cataracte postérieure. On sait par contre moins qu’ils peuvent entraîner une augmentation significative de la pression intraoculaire qui peut mettre en danger l’avenir fonctionnel de l’œil de patients porteurs d’un glaucome.
Il faut donc bien s’enquérir de l’existence d’un glaucome chez nos patients avant de prescrire un traitement au long cours par un spray corticoïde par voie nasale.
Et pour ces patients il faut revenir aux traitements classiques dont la désensibilisation s’il existe un contexte allergique certain.
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Vos commentaires
# Le 2 mars 2016 à 14:31, par docteur rousseau bernard( cardiologue retraité de 66 ans )
En réponse à : Super, le traitement de la rhinite allergique peut faire éclater les yeux de nos patients !!
est ce le hasard :j’ai utilisé deux fois de façon prolongée du nasacort pour une rhinite allergique ,2 fois j’ai eu les symptomes de décollement du vitré (voile ,rotor lumineux ,filaments noirs flottants disparaissant petit à petit à distance de l’arrêt du traitement)confirmé la première fois par l’ophtalmo alors que ma pression oculaire était tout à fait normale .
donc peut être le hasard mais je n’en mets plus et quand je ronfle trop je change de chambre
merci à vous et cordialement
la première fois il y a 5 ans ,la deuxième cette année 2016