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Comment prédire le futur d’un asthme persistant léger ?
mercredi 5 avril 2006, par
Les recommandations internationales dans l’asthme sont claires, établissant un niveau thérapeutique en fonction de la sévérité. S’agissant de l’asthme persistant léger, après stabilisation sous traitement adapté, quels sont les facteurs de risque prédictifs de la récurrence de l’asthme ? C’est l’objet de cette étude qui en laissera plus d’un sur sa faim.
Facteurs prédictifs de la récurrence symptomatique après arrêt de faibles doses de corticoïde inhalé dans l’asthme persistant léger. : M. Tonelli, , , E. Bacci, F.L. Dente, M.L. Bartoli, S. Cianchetti, A. Di Franco, B. Vagaggini, M. Zingoni and P.L. Paggiaro
Cardiac and Thoracic Department, Respiratory Pathophysiology, University of Pisa, Italy
dans Respiratory Medicine
Volume 100, Issue 4 , April 2006, Pages 622-629
– Objectif :
- Afin d’identifier les facteurs prédictifs de la récurrence des symptômes d’asthme après l’arrêt du traitement chez des patients atteints d’asthme persistant léger, asymptomatiques sous doses faibles de corticostéroïdes inhalés (CSI), nous avons étudié 87 patients asthmatiques régulièrement traités par CSI pendant au moins 6 mois.
– Méthode :
- Lors de l’enrôlement dans l’étude (T1), 71 patients sous CSI étaient asymptomatiques depuis plus de 3 mois et arrêtaient alors le traitement de l’asthme.
- Les symptômes et le débit expiratoire de pointe (DEP) ont été surveillés jusqu’à 3 mois ou jusqu’à ce que les symptômes réapparaissent (T2).
- A T1 et à T2, tous les sujets ont subi un test de provocation à la méthacholine et un examen des crachats.
– Résultats :
- Trente-neuf des 71 patients ont eu une rechute symptomatique.
- A T1, les données cliniques et fonctionnelles ainsi que les éosinophiles de l’expectoration, entre les patients, avec ou sans récurrence des symptômes, étaient semblables.
- L’âge > 40 ans, et la durée de la maladie > 5 ans ont été sensiblement associés à la récurrence des symptômes d’asthme, alors que la présence d’une rhinite allergique, un VEMS basal bas et une période sans traitement > 60 mois montraient une tendance à être associés à la réapparition des symptômes.
- A T2, les symptômes, la fonction respiratoire, l’hyperréactivité bronchique et l’éosinophilie des expectorations étaient perturbés chez les patients présentant une rechute symptomatique mais pas chez les patients sans rechute.
– Conclusion :
- L’âge et la durée de l’asthme étaient les meilleurs facteurs prédictifs de la réapparition des symptômes chez des patients atteints d’un asthme persistant léger ayant suspendu leur traitement, comme le recommandent les guides internationaux par la diminution graduée du traitement.
Les recommandations internationales dans l’asthme édictent qu’il faut adapter pas à pas la thérapeutique en fonction du stade de l’asthme.
Ici, l’étude se préoccupe de patients au stade II, persistant léger, c’est-à-dire ayant moins d’une crise par jour, une ou plus d’une crise par semaine, plus de deux crises d’asthme nocturne par mois, un DEP ou VEMS supérieur ou égal à 80% de la norme prédite et des variations journalières de DEP entre 20 et 30%.
A ce stade, le traitement recommandé est représenté par la corticothérapie inhalée à doses faibles (800µg/j maximum).
La question posée par les auteurs est : une fois obtenue l’absence de symptômes chez des patients atteints d’un asthme persistant léger sous traitement de corticostéroïdes inhalés à doses ad hoc, quels seront les facteurs prédictifs d’une rechute lorsque le traitement sera suspendu comme le recommande les guides internationaux dans l’asthme ?
Pour faire court, quand peut-on arrêter un traitement anti-asthmatique efficace chez un patient initialement atteint d’un asthme persistant léger.
Les résultats sont clairs un âge de plus de 40 ans et une durée de l’asthme de plus de 5 ans sont liés clairement à la réapparition des symptômes asthmatiques. Alors que la présence d’une rhinite allergique, un VEMS basal bas et une période sans traitement de plus de 60 mois montraient une tendance à la rechute.
Dans cette étude, ce qui manque c’est la connaissance du statut allergique de ces patients et savoir si ces patients reçoivent une vaccination allergénique.
Il faut être clair, 70% des asthmes sont allergiques, vouloir suspendre le corticoïde inhalé d’un patient ayant un asthme allergique aboutira irrémédiablement à la rechute de l’asthme.
Rappelons, pour avoir les meilleures chances de pouvoir arrêter un jour le traitement symptomatique d’un asthme allergique c’est encore de le désensibiliser soigneusement.
Cette étude émanant d’une équipe italienne du service cardio-respiratoire de l’hôpital de Pise est en fait de peu d’intérêt. Nous aurions préféré une étude similaire comparant des asthmatiques allergiques ou non.
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