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Il respirait la santé mais avait le souffle court...
lundi 25 septembre 2006, par
La perturbation du souffle, symbole vital par excellence, tient une position centrale dans l’asthme. Évaluer une dyspnée n’est pas toujours aisé, et la connaissance de ses déterminants est parfois difficile. La cause d’une dyspnée n’est pas toujours mécanique comme peut l’être un simple rétrécissement des bronches...
Dyspnée, dépression et symptômes d’anxiété : une étude prospective. : Åsa Neumana, María Gunnbjörnsdottira, Alf Tunsäterb, Lennarth Nyströmc, Karl A. Franklind, Eva Norrmand and Christer Jansona, ,
aDepartment of Medical Sciences : Respiratory Medicine and Allergology, Uppsala University, Akademiska sjukhuset, SE 751 85 Uppsala, Sweden
bDepartment of Medicine, Simrishamns Hospital, Simrishamn, Sweden
cDepartment of Public Health and Clinical Medicine, Epidemiology, Umeå University, Sweden
dDepartment of Respiratory Medicine, University Hospital, Umeå, Sweden
dans Respiratory Medicine
Volume 100, Issue 10 , October 2006, Pages 1843-1849
– Contexte :
- Plusieurs études transversales ont montré que les symptômes respiratoires sont liés à l’inquiétude et à la dépression mais cette association n’a pas été explorée dans des études longitudinales.
– Objectif :
- Étudier de manière prospective l’évolution d’une dyspnée par rapport aux symptômes d’anxiété et de dépression sur une période de neuf ans.
– Méthodes :
- L’étude a concerné 515 adultes d’un échantillon de population qui avait participé à l’enquête du comité européen des questions de santé dans le domaine respiratoire (ECRHS) I en 1991-1992 et à l’ECRHS II de 1999-2000.
- Le questionnaire a inclus une échelle modifiée d’évaluation de la dyspnée (du British Medical Research Council) et l’échelle d’évaluation de l’anxiété et de la dépression de l’hôpital.
– Résultats :
- La prévalence de la dyspnée était de 10.7% dans la première étude et de 12.6% dans la deuxième étude.
- Les symptômes de la dépression étaient des causes déterminantes indépendantes pour la dyspnée dans les deux études : OR (IC de 95%) 3.72 (1.51-9.17) et 3.40 (1.49-7.80), respectivement.
- Pour les sujets qui n’avaient pas eu de dyspnée dans la première étude, la survenue de symptômes d’anxiété : OR de 3.53 (1.03-12.1) et de dépression (OR 12.2 (3.97-37.5) ont été significativement reliés à la dyspnée lors de la deuxième étude, tandis que le début de la dyspnée n’a pas été significativement associé aux développements de symptômes d’anxiété ou de dépression quand chaque désordre a été considéré séparément.
– Conclusion :
- Nos données indiquent qu’il y a un rapport causal entre le développement des symptômes d’anxiété et de dépression et la dyspnée.
- Le statut psychologique est donc un facteur important à considérer à la fois dans l’évaluation des résultats des études respiratoires épidémiologiques et dans les évaluations cliniques des traitements des patients dyspnéiques.
Voici une étude simple, dont les conclusions sont claires : l’anxiété et la dépression sont des facteurs causals de survenue d’une dyspnée, indépendants des autres facteurs causals éventuels.
Le statut psychologique doit donc être pris en compte dans la simple appréciation de l’efficacité d’un traitement chez un patient dyspnéique, tout autant que dans la lecture des résultats d’études épidémiologiques portant sur les troubles de la respiration.
La dyspnée est un signe subjectif, traduisant une perception consciente d’une inadéquation entre la demande ventilatoire et les possibilités mécaniques de l’appareil ventilatoire.
Elle peut être la conséquence d’une pathologie respiratoire mais aussi non respiratoire (métabolique ou cardiaque, par exemple).
Elle est traduite de façon très variable par le patient, (parfois simple « fatigue ») en fonction notamment de son vécu, de son niveau socioculturel ou de son origine ethno-géographique.
Elle doit être précisée dans sa date et ses modalités d’installation, ses circonstances de survenue et surtout, elle doit être quantifiée : plusieurs échelles de dyspnée ont été proposées, comme celle de Sadoul :
– Stade 1 : dyspnée pour des efforts importants (au delà de deux étages).
– Stade 2 : dyspnée à la marche rapide ou à la montée d’un étage.
– Stade 3 : dyspnée à la marche normale en terrain plat
– Stade 4 : dyspnée à la marche lente
– Stade 5 : dyspnée au moindre effort
On peut utiliser une échelle visuelle analogique, mais elle ne permet pas de comparaison inter-individuelle.
Elle impose un examen clinique, respiratoire et cardiaque, et des explorations paracliniques au premier rang desquelles se situent les gaz du sang et l’exploration fonctionnelle respiratoire, et, parfois, le recours à l’imagerie médicale (Radiographie et tomodensitométrie thoracique).
Enfin, comme nous l’indique cette étude, elle doit s’apprécier en tenant compte de l’anxiété du patient et de la présence éventuelle d’un syndrome dépressif.
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